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EAN : 9782081375376
144 pages
Flammarion (29/03/2017)
2.63/5   23 notes
Résumé :
Durant quelques années, j'ai été chasseuse de têtes : j'étais censée évaluer des candidats expérimentés qui occupaient des fonctions complexes et techniques, auxquelles je ne pouvais, du haut de mes vingt-deux ans, rien comprendre. Je me suis aussitôt retrouvée confrontée au non-sens absolu. Comment juger des compétences nécessaires à des métiers dont j'ignorais tout ? C'est la philosophie qui m'a pour ainsi dire sauvée : mes études de philo m'ont enseignée à dynami... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai été très déçu par cette lecture. Cela commence mal car Julia de Funes prend il me semble un très mauvais exemple pour nous parler de processus. N'importe qui travaillant en entreprise sait que les process sont souvent lourds et pénalisants pour rester agile (un mot à la mode ces temps)… mais l'auteur nous raconte qu'elle vient depuis quatre ans, deux fois par semaine, intervenir dans une entreprise et que la personne de l'accueil lui demande toujours sa carte d'identité… elle essaye un jour où elle ne trouve pas sa carte au fond de son sac de dire que ce n'est pas utile puisqu'elle vient régulièrement. La personne de l'accueil lui répond alors que « c'est le process » et qu'elle doit donner sa carte. Et Mme de Funes nous propose alors un chapitre de réflexions sur la lourdeur et le frein que représente les process en entreprise (elle écrit même : si à l'accueil les personnes ne suivaient pas des process mais avaient une liberté d'agir avec leur intelligence, tout le monde aurait gagné du temps). Mais le point de départ est mauvais ; cette personne à l'accueil ne répond pas à un process mais à des consignes de sécurité (quelle entreprise laisse rentrer n'importe qui, et peut se permettre de ne pas savoir qui est dans ses murs ?). Et cela me donne tout de suite l'idée que Mme de Funès mélange un peu tout, et la suite m'a confirmé ceci car je n'ai pas trouvé d'intérêt à cette lecture. Les thématiques abordées sont intéressantes et des liens vers des réflexions philosophiques sont associées à ces thèmes puisque c'est l'objet du livre, mais le tout est indigeste et à part découvrir date de naissance et de mort de certains philosophes, on y apprend très peu de choses. On y parle de « brainstorming », de « burn-out » (les « motsdits », jeu de mot sympathique pour les mots « maudits » mais cela ne suffit pas à justifier un livre), de « selfie ». Quelques propos sont intéressants… par exemple le win-win quand on travaille avec quelqu'un et le fait qu'en cas de win-win, on ne devrait pas devoir contractualiser avec un contrat, puisque chaque partie à intérêt à réaliser la prestation… ainsi le « Contrat de confiance Darty » est pris comme exemple de non-sens. Autre sujet qui fait mouche : l'absence de temps pour penser et réfléchir à son métier, saturés que nous sommes par toutes les tâches à réaliser. le sujet est intéressant.
Mme de Funès fait des constats (mais il suffit de travailler en entreprise depuis quelques années pour faire les mêmes constats), et fait des liens avec des pensées de philosophes… mais le soufflé retombe aussi vite qu'il est monté car j'ai envie de dire :… et alors… ?
Mme de Funès a eu le mérite de faire un ouvrage concis de 140 pages là où nos amis Américains auraient dilué tout ceci pour en faire un livre de 400 pages, avec des exemples à n'en plus finir qui auraient noyé le propos pour un ouvrage indigeste au final.
C'est bien le seul plus de ce livre pour moi.
Ces sujets m'intéresse… car je travaille en entreprise… mais très sincèrement, j'ai refermé cet ouvrage en me disant que cela ne m'avait pas apporté grand-chose.
Je pense qu'il faut du temps pour comprendre le système que représente une entreprise, il faut y vivre, y évoluer, dans le meilleur des cas y progresser, pour appréhender tous les enjeux (économique, humains, organisationnel…). Il faut aussi naviguer dans toutes les strates, le top management, le management intermédiaire, les exécutants… pour petit à petit saisir une globalité. Et il faut sûrement continuer à travailler en entreprise pour appréhender son évolution et adapter son discours.
Peut-être que Mme de Funès a quitté trop tôt l'entreprise pour pouvoir ensuite apporter une réflexion qui nous parler ?
D'un autre côté, travailler « de l'extérieur », est peut-être aussi un moyen de réfléchir sans être influencé par ce qu'on vit en étant partie prenante.
Rendez-vous vraiment raté pour ma part, mais peut-être que d'autres lecteurs trouveront un intérêt dans ce livre.
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J'ai découvert Julia de Funès grâce au podcast Les Chemins de la philosophie, sur France Culture. Car oui, Julia de Funès est philosophe. Et oui, c'est bien la petite fille de Louis de Funès (voilà, c'est fait, vous ne vous poserez pas la question).

J'en imagine déjà certains se précipiter sur la petite croix en lisant le mot "philosophie", les souvenirs de terminale remontant à la surface, les dissertations de 4h sur des thèmes improbables...Restez ! La philosophie, ça peut être chouette (sexy même, comme dirait Marie Robert, dont je vous encourage vivement à écouter les podcast). Si, si, promis !

Titulaire d'un doctorat en philosophie et d'un DESS en management des ressources humaines, Julia de Funès a commencé sa carrière comme chasseuse de têtes. Elle reviendra par la suite à sa passion initiale en se servant de son expérience passée pour se spécialiser dans la philosophie en entreprise.
Elle a fondé son cabinet de conseil, créé et présenté un programme quotidien sur France 5, animé une chronique philo business sur BFM et publié plusieurs livres.

C'est de l'un de ces derniers dont je vais vous parler aujourd'hui : Socrate au pays des process, publié en 2017.

L'objet de l'ouvrage est explicité par l'auteur dans la postface : il se veut être « une ouverture philosophique, une invitation au bon sens, à l'évidence intuitive, à la pensée singulière, personnelle, libre, qui évite le piège du conformisme, de la soumission à l'avis général et à l'air du temps ».

Avez-vous déjà été confronté, en entreprise, à une situation vous semblant des plus absurde ? Une situation qui n'aurait pas lieu d'être si le bon sens prévalait sur les process ? Imaginez que vous vous rendez une fois par semaine depuis plusieurs mois dans une entreprise qui n'est pas la vôtre pour une mission quelconque. A ce rythme, la personne chargée de la sécurité, toujours la même, commence à bien vous connaître. Pourtant, elle vous demande, lors de chaque passage, de lui présenter votre carte d'identité. Un jour, vous n'arrivez pas à mettre la main dessus. Elle insiste, elle ne peut pas vous laisser passer sans preuve d'identité. "Mais vous me connaissez, vous me voyez toutes les semaines !" tentez-vous d'argumenter. "Le process c'est le process." Fin de non-recevoir.

Julia de Funès se sert de cet exemple, situation à laquelle elle a été confrontée, pour illustrer la prévalence des process sur la réflexion et le bon sens. Si cela saute aux yeux dans ce cas précis, à quels autres moments aurions-pu, de manière plus insidieuse, laisser le process primer sur notre intellect ?

Le but de Julia de Funès n'est pas pour autant de dénigrer les entreprises et leur mode de fonctionnement. Bien sûr qu'il faut des règles. Mais il faut aussi prendre en compte l'humain et sa capacité de réflexion pour ne pas transformer les salariés en machines.

L'objectif de l'auteur est donc de mettre un peu de philosophie (science qui recherche le sens de ce qui est) dans nos vies, d'enrichir notre pensée pour développer notre esprit critique.

Les différents thèmes sont traités sous forme de chapitres se décomposant eux-mêmes de la façon suivante :
"1. Un décryptage des comportements.
2. Une enquête qui recherche le point philosophique ou le grand mythe renvoyant au comportement.
3. Une référence philosophique qui ouvre une perspective originale et un nouvel espace de sens pour exercer son esprit critique."
(extrait de la préface)

Ainsi, même si certaines situations vous feront sourire, la visée de ce livre n'est pas humoristique. Il ne s'agit pas pour autant d'un ouvrage pompeux, difficile à lire. Non, la philosophie est ici appliquée à un cas concret, celui de votre vie professionnelle, et vous fera réfléchir aux situations auxquelles vous êtes confronté tous les jours.

Personnellement, je suis plus que ravie de m'être plongée dans cette lecture, qui m'a ré-intéressée à la philosophie. Je n'avais pas détesté au lycée, je ne fais pas partie des traumatisés à vie. Mais cela ne m'avait pas marquée, je n'avais pas cherché à m'y replonger une fois adulte (contrairement à la relecture des classiques de la littérature, par exemple). Mais grâce à Julia de Funès (et à Marie Robert, que j'évoquais en début d'article), j'ai découvert que la philosophie pouvait nous offrir des pistes de réflexion sur notre quotidien, nous aider à mieux comprendre certaines situations, à prendre du recul, relativiser...

A lire donc, pour se poser les bonnes questions et conserver un esprit critique dans un monde où on a parfois tendance à le laisser de côté.
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Vision passionante de ce qui se passe dans nos entreprises depuis 20 ans, tous secteurs confondus. le regard neuf et lucide d'une personne extérieure et non conditionnée, nous ouvre les yeux sur les abérations des process mis en place progressivement depuis 20 ans, au détriment de l'humain. C'est aussi une grande satisfaction de mettre des mots, grace à ce livre, sur ce qui dérange dans le fonctionnement des entreprises, et qui peut même pousser à la reconversion ou au burn out dans des cas extrèmes.
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Ce livre est un aperçu des habitudes de nos entreprises avec la mise en place de « process » à tous les niveaux.
L'introduction de chaque chapitre est amusante parce qu'elle décrit un « process » en particulier : brainstorming, burnout, selfie… que des termes anglais !
Un livre léger mais qui, lorsque l'on est confronté à ces « process », prend un sens différent. On peut se rendre compte de l'absurdité de ce fonctionnement.
Par exemple, dans mon entreprise on ne peut plus aller chez les SG (Services Généraux) pour avoir une info ou leur téléphoner, il faut envoyer un mél à une adresse dédiée (helpdesk… encore de l'anglais).
Et après, on se plaint qu'il n'y a plus de contacts entre collègues… l'absurdité…

Julia de funes est intervenante dans des entreprises.
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Le genre de livre qui ne sert à rien, hormis le passage sur le brainstorming assez intéressant, le reste n'apporte rien, l'éclairage philosophique étant succinct et limité à quelques exemples. Je dirais pas nul, mais pas loin ....
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La norme disciplinaire peut se comprendre comme une technique de comportement : en codifiant les bonnes pratiques à avoir, les procédures à suivre, les pouvoirs disciplinaires ont multiplié les techniques pour « dresser les corps et contrôler les esprits ». Ce sont des fabriques à produire des individus « dociles », dit Foucault, c'est-à-dire qui obéissent gentiment à la procédure, sous prétexte de gagner en gestion de temps et organisation de l'espace. Obéissance et rendement sont les deux objectifs des techniques disciplinaires. Ces dernières sont d'autant plus puissantes qu'elles avancent masquées…
Jamais elles n'usent de la violence, trop visible, trop dangereuse. Elles s'imposent insidieusement, de manière tentaculaire, jusqu'à prétendre gérer la vie entière.
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Là où l'esprit borné reste englué dans ses manières de faire, dans ses mécanismes, dans ses automatismes ritualisés, au point de juger qu'ils sont les seuls légitimes, l'esprit élargi propose un déplacement de point de vue et une autre perspective. Aussi parvenons-nous à prendre conscience et d'une situation et de nous-même de manière distancée. La pensée élargie donne ainsi, et de manière substantielle, du recul, c'est-à-dire du sens à nos actions, ce dont nous prive définitivement le process.
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L’amitié est une disposition de tous les jours l’amitié consiste à aimer, aimer consiste à agir.en somme, l’amitié est un domaine d’excellence où il ne suffit pas de rire, pleurer, cliquer… Si le lieu de travail, exigeant, n’est pas toujours un lieu d’amitié, l’amitié, exigeante, est toujours en travail
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La discipline n'est pas le droit, elle n'est pas une sanction juridique. Présenter ma carte à l'accueil n'est pas légal ou illégal, mais néamoins obligatoire. Là où le juridique protège universellement les droits des individus, la discipline contraint et constitue les individus en sujets obéissants, par le biais d'un rituel.
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Le dénominateur commun et sans visage qu'est l'argent permet de comparer une pomme, une voiture, un cheval, à une maison : il est bien « la forme pure de l'échangeabilité » dont parle le sociologue Georg Simmel, en d'autres termes le moyen neutre et objectif qui, transformant tout objet en marchandise, permet d'accéder à toutes les marchandises.
Que masque alors la multiplicité des termes qui entourent cette valeur pourtant si claire et objective qu'est l'argent ?
L'argent serait-il tabou au point de ne pas pouvoir se laisser dire simplement ? 
Ce tabou de l'argent remonte loin… déjà dans la mythologie grecque, le dieu de la richesse, Ploutos, est rendu aveugle par Zeus, qui le punit d'avoir voulu dominer le monde.
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Videos de Julia de Funès (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Julia de Funès
Les représentations de "Lecture de F. Nietzsche" qui se joue au Théâtre de l'Atelier à Paris, se termine par un dialogue entre Pascal et Nietzsche, se terminant lui-même par un autre dialogue entre Fabrice Luchini et un philosophe invité. La philosophe Julia de Funès prend part à cette émission de la grande librairie. Elle publie "Le siècle des égarés" aux éditions de L'Observatoire. "Le dialogue est l'exercice philosophique par excellence que Nietzsche déteste par ailleurs", raconte-t-elle.
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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