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Marc Buhot de Launay (Traducteur)
EAN : 9782012789715
145 pages
Hachette (12/01/2000)
3.6/5   5 notes
Résumé :
François Furet et Ernst Nolte ont tous deux souligné lessimilitudes entre fascisme et nazisme d'une part, communisme de l'autre, qui font de ces régimes des variantes du totalitarisme moderne, dont le xxe siècle porte si profondément la marque. Mais leur correspondance, en 1996, permet de mieux cerner ce qui distingue la thèse de Nolte, celle de la guerre civile européenne qui traverse le siècle, de celle de Furet : pour ce dernier, des différences irréductibles dem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ernst Nolte était un professeur allemand de philosophie et d'histoire, qui vient juste de décéder à l'âge de 93 ans.
Il doit sa célébrité à une thèse qu'il a développée dans ses ouvrages, notamment  « le fascisme dans son  époque » (1963) et « la guerre civile européenne » (2011).
Pour Nolte, il existe un lien étroit entre le nazisme et le communisme, la violence de l'un induisant la violence de l'autre.
Dans l'Europe de 1980, où les communistes se sentaient déjà le dos au mur – la fin du communisme commencera en 1989 en Allemagne -, cette liaison étroite a été perçue comme insupportable. Il en est résulté une « querelle des historiens », (Historikerstreit) qui a pris un tour venimeux.
Certains ont clairement reproché a Nolte de minimiser la responsabilité des Nazis, voire de favoriser le révisionnisme. Les liens intellectuels entre Nolte et le vieux Heidegger, dont les sympathies nazies ne sont plus guère contestées, ont achevé de susciter des soupçons contre Nolte (qui a été physiquement menacé).
Je me garderai de prendre parti, sauf à souligner que, plutôt que le choc des idées, il vaudrait mieux examiner les réalités historiques.
De quoi est-il question ?
- de l'histoire européenne du XXème siècle
- du totalitarisme, qui asservit tout à la politique,
- de la contrainte terrorisante (prison, camps d'internement, famines sciemment organisées),
- enfin des assassinats massifs, pour des raisons raciales, religieuses ou sociales.
L'Allemagne  et ses territoires occupés, de 1933 à 1945, l'URSS de 1918 à 1991, les démocraties populaires de 1947 à 1991, ont connu ces crimes.
Plutôt que de lire Nolte, qui écrit comme un philosophe universitaire, il vaut mieux revoir le terrible film Shoah de Claude Lanzmann sur les crimes nazis, et, sur le communisme, le gros ouvrage de Robert Conquest, la Grande terreur, sur les camps soviétiques (Collection Bouquins).
Le foisonnement des faits est beaucoup plus pertinent que la réflexion pure, aussi approfondie soit-elle.
Il montre que les atrocités des uns ne sont pas la reproduction de celles des autres, mais le fruit de circonstances locales : pour les Russes, l'existence de déserts glacés et le besoin de rétablir l'ordre dans une population difficile, pour les Allemands, des aptitudes industrielles malheureusement adaptées au massacre de masse.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Ce livre, sous forme d'échanges de correspondances entre François Furet et Ernst Nolte, présente une analyse très approfondie de la comparaison entre les deux plus grands totalitarismes du 20ème siècle : le Communisme et le Nazisme/Fascisme.

En effet, ces deux célèbres historiens confrontent leurs avis, souvent convergents, parfois divergents ; mais toujours dans le cadre d'un profond respect mutuel, d'une très profonde réflexion, finesse d'analyse, et densité intellectuelle, sur des thèmes spécifiques relatifs à ces horribles systèmes totalitaires :
– Origines, chronologies, similitudes, complicités belligérantes (exemple du Pacte germano-soviétique), interdépendances et différences entre les deux totalitarismes ;
– le rôle fondamental de quelques hommes conduisant à des évènements monstrueux ;
– le danger de l'idéologie comme « vérité absolue » ;
– La fameuse théorie, à caractère très polémique, du « nexus causal » de Ernst Nolte

Mais quelques soient leurs recherches et analyses respectives, passionnantes, ces deux éminents historiens, se rejoignent sur l'essentiel, à savoir : le caractère ignoble, destructeur et inhumain de ces régimes totalitaires.

Confer également d'autres ouvrages aussi passionnants sur le même thème de :
François Furet le passé d'une illusion ;
– Ernst Nolte La guerre civile européenne : National-socialisme et bolchevisme 1917-1945.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les différents types de régimes totalitaires qui se sont établis en leur nom ont comme point commun la volonté de mettre fin à ce déficit, en redonnant le premier rôle à la décision politique, et en intégrant les masses au parti unique par l’affirmation constante de leur orthodoxie idéologique. Le fait que les deux idéologies se proclament en situation de conflit radical ne les empêche pas de se renforcer l’une l’autre par cette hostilité même : le communiste nourrit sa foi de l’antifascisme, et le fasciste de l’anticommunisme. Et tous les deux, d’autre part, combattent le même ennemi, la démocratie bourgeoise. Le communiste voit celle-ci comme le terreau du fascisme, le fasciste comme l’antichambre du bolchevisme, mais l’un et l’autre combattent pour la détruire.
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Que fascisme et communisme ne souffrent pas d’un discrédit comparable s’explique d’abord par le caractère respectif des deux idéologies, qui s’opposent comme le particulier à l’universel. Annonciateur de la domination des forts, le fasciste vaincu ne donne plus à voir que ses crimes. Prophète de l’émancipation des hommes, le communiste bénéficie jusque dans sa faillite politique et morale de la douceur de ses intentions.
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