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Luc de Goustine (Autre)Vernon Sproxton (Autre)William Papas (Illustrateur)
EAN : 9782020043700
199 pages
Seuil (01/03/1976)
4.01/5   58 notes
Résumé :
L'histoire que Fynn raconte aujourd'hui s'est passée il y a une trentaine d'années. Fynn avait dix-neuf ans, il rôdait dans le quartier des docks de l'East End londonien, un soir brouillardeux de novembre, et il découvrit, assise sur une marche, une petite fille crasseuse, meurtrie et terrifiée. Il l'emmena chez lui et la confia à sa mère, vigoureuse Irlandaise qui accueillait tous ceux et celles que ses enfants lui amenaient. Anna avait pour intérêt principal dans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Faut pas se moquer du monde.

J'ai lu ce livre il y a fort longtemps, pour faire plaisir à une amie « qui y croyait ». Il ne m'en reste pas grand-chose : pour moi c'est un joli conte, une triste et encourageante histoire d'enfance.
Je suis bien incapable d'en faire une critique. Mais il ne faut pas trop se moquer du monde et aujourd'hui comme il y a quelques lustres je ne supporte pas que la 4e de couverture ose affirmer : « Mais non, c'est une histoire vraie, et c'est bien pourquoi elle semble incroyable. » Ben voyons : « A six ans, elle était théologienne, mathématicienne, philosophe, poète et jardinière », elle parlait à Dieu et « comprenait le sens de la vie et la signification de l'amour. »

Bref, au lieu de Jean-Paul II, l'église catholique aurait pu, et dû si j'en crois l'éditeur, canoniser cette petite Anna. Ou alors, foi de mécréant, quelqu'un se moque du monde.
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Juste avant la deuxième guerre mondiale, le fait de battre des enfants n'était pas vu comme maintenant. A cinq ans Anna a fui ces parents qui lui montraient leur amour à coups de taloches. Sa rencontre avec l'auteur de ce livre fut providentielle. Quand elle put vivre sans avoir à se protéger des coups Anna éclata au grand jour et devint également une visiteuse de la nuit. Elle se transforma en rayon de soleil, en volcan, en tourbillon... Dans sa tête c'était un peu le chaos tant les idées nouvelles se bousculaient. Et tout cela en mettant Mister God à contribution. Dieu était LA référence d'Anna, sans lui rien n'aurait existé. En lisant ces pages, je n'ai pas tout compris, mais Anna m'a fait réfléchir au sens que l'on donne à la vie, à l'importance d'un instant partagé avec quelqu'un qu'on aime. Sa vie fut courte mais tellement intense qu'elle a laissé derrière elle une trace étincelante comme la queue d'une comète.
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Certains tirent une joie esthétique aussi pure de l'examen de la formule d'une chaîne moléculaire que d'autres de la contemplation d'une fresque de Piero Della Francesca.
L'auteur, pétillant d'intelligence et doué d'un appétit de savoir gargantuesque, reçut très tôt le conseil (que l'âme du conseiller repose en paix !) d'éviter université et autres institutions vouées au commerce de la pensée toute faite. Tel Aladin s'éclairant de sa lampe, fuyant la « nuit de l'âme » il déambula loin des collèges et campus pour surprendre, observer et écouter la vie suintant des ruelles et canaux de l'East End Londonien. Par une nuit de brouillard, alors qu'il se balade dans le quartier des docks sous les réverbères ouvrant des halos dans la brume, une enfant surgit de nulle part, peut-être des volutes s'échappant de la lampe…
En rentrant, ce soir-là, Flynn eut l'impression de revenir de la foire de Hampstead Heath, légèrement éméché, encore étourdi du vertige des manèges, mais pas trop étonné que la poupée gagnée au stand de tir se soit animée et marche près de lui.
-« Comment t'appelles-tu, Pitchoun ?» lui demanda-t-il.
-« Anna » lui répondit l'enfant.
Ce n'est pas tant la crasse, ni la robe trois fois trop grande pour elle, mais ce mélange de limonade, de Guinness… On eût dit un petit sauvage, bariolé de peinture jusque sur le visage. le devant de sa robe était une vraie palette… comme ma rue. « Avec ses vingt maisons, notre rue était une société des nations. Il y avait des enfants de toutes les couleurs, à part le vert et le bleu. C'était une rue bien »…
De retour chez lui : -« M'man viens voir ce que j'ai trouvé ! »
-« Pauvre chou ! » Sur ce, la maman se laissa tomber à genoux et prit Anna dans ses bras. La dame avait une particularité anatomique qui rendait son entourage perplexe, elle avait un coeur de quatre-vingt-dix kilos dans un corps de soixante-quinze… -« Allez, un bon bain, une soupe et au lit… nous verrons demain. »
-«Dis-moi Flynn, tu ne penses pas que Mister God sait qu'il est sage et bon et gentil, si ? »
-« Non, je ne pense pas » dit Flynn en hésitant.
-« Ouais, poursuivit Anna, la lumière de Mister God au-dedans de nous est faite pour qu'on voie la lumière de Mister God au-dehors... »
Pour elle, tout est limpide : on allait à l'église pour recevoir le message quand on était petit. Une fois le message reçu, on sortait pour agir. Si on continuait à aller à l'église, c'est qu'on n'avait rien reçu, ou qu'on n'avait pas compris, ou simplement « pour se faire voir ».
Le récit est construit tel un conte parsemé d'allégories toutes plus surprenantes les unes que les autres…
La fuite du temps, le manque d'heures aux journées, trop à faire, trop de choses à découvrir…
L'intelligence d'une enfant cachant sous de naïves questions une surprenante maîtrise du message de la Bible. Son émerveillement de l'infiniment petit, dans une échelle de grandeur qui dépasse le cadre des connaissances. Avec une candeur d'ange, elle décrit l'univers et son côté sexuel. Cet univers qui ensemence et engendre en même temps. Les semences de mots engendrent des idées. Les semences d'idées engendrent Dieu sait quoi…

Lien : http://lesplaisirsdemarcpage..
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"Les livres-ha ! sont ceux qui déterminent, dans la conscience du lecteur, un changement profond. Ils dilatent sa sensibilité d'une manière telle qu'il se met à regarder les objets les plus familiers comme s'il les observait pour la première fois."

Ces mots de l'avant-propos du livre disent un peu ce qui m'a saisi quand j'ai lu ce livre, il y a plus de 30 ans. Depuis, j'y reviens régulièrement et je m'étonne toujours de la force de cette rencontre.
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Voilà un autre livre superbe dont je voudrais vous parler et vous inciter à lire. C'est une amie, Denise B. de Nice, qui me l'avait offert en 1982. Là aussi, lorsque j'étais libraire, je l'ai conseillé à de nombreux clients. Cet auteur est inconnu par ailleurs (de moi, du moins). Cela se passe dans le quartier - à l'époque populaire, voire pauvre - de l'East End (C'est devenu depuis LE quartier "branché" de Londres)*.

Anna, une petite fille "crasseuse, meurtrie et terrifiée" avait été trouvée assise sur une marche. L'auteur, qui est aussi le narrateur, dit comment il l'a conduite à sa mère, une vigoureuse irlandaise, qui accueillait tous les "chiens perdus" qu'on lui amenait.

Anna avait pour intérêt principal dans l'existence sa familiarité avec "Mister God", autrement dit avec Dieu. A six ans, elle était théologienne, mathématicienne, philosophe, poète et jardinière... Et surtout, elle n'avait pas sa langue dans sa poche (c'était une autre Zazie, pas la chanteuse, le personnage haut en couleurs de Zazie dans le métro de Raymond Queneau) et n'y allait pas par quatre chemins pour dire aux autres - et à Mr. God - ce qu'elle avait sur le coeur. C'est un livre magique. Dans sa présentation, Vernon Sproxton dit ceci :

"Il y a de bons livres, des livres quelconques, et de mauvais livres. Parmi les bons, il y en a d'honnêtes, d'inspirants, d'émouvants, de prophétiques, d'édifiants. Mais, dans mon langage, il y a une autre catégorie, celle des livres-ha ! Celui-ci en est un. Les livres-ha ! sont ceux qui déterminent, dans la conscience du lecteur, un changement profond. Ils dilatent sa sensibilité d'une manière telle qu'il se met à regarder les objets les plus familiers comme s'il les observait pour la première fois. Les livres-ha ! galvanisent. Ils atteignent le centre nerveux de l'être, et le lecteur en reçoit un choc presque physique. Un frisson d'excitation le parcourt de la tête aux pieds.

Les livres-ha ! ne courent pas les rues (...)"

Après une éclipse de plusieurs années, où j'étais l'un des seuls libraires de ma ville à le commander au Seuil, il a fini par être épuisé. Puis après avoir fait des pieds et des mains auprès de l'éditeur pour qu'il le soit à nouveau, ils l'ont réédité sous une autre jaquette, moins sympa, à mon avis (mais là n'est pas l'important car c'est le contenu qui compte). Et je viens de vérifier (mai 2016), on le trouve toujours et vous pouvez le commander et, si vous connaissez bien votre libraire, lui dire d'en avoir toujours un en fonds car, c'est sûr, il le vendra (surtout s'il le lit lui-même et le conseille à ses clients).
Lien : https://audeladesreves.blogs..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Il y a de bons livres, des livres quelconques et de mauvais livres. Parmi les bons, il y en a d'honnêtes, d'inspirants, d'émouvants, de prophétiques, d'édifiants. Mais dans mon langage il y en a d'une autre catégorie, celle des livres-ha!
Les livres-ha! sont ceux qui déterminent, dans la conscience du lecteur, un changement profond. Ils dilatent sa sensibilité d'une manière telle qu'il se met à regarder les objets les plus familiers comme s'il les observait pour la première fois.
Les livres-ha! galvanisent. Ils atteignent le centre nerveux de l'être, et le lecteur en reçoit un choc presque physique. Un frisson d'excitation le parcourt de la tête aux pieds.
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Ce soir-là, je tenais une enfant dans mes bras et contemplais la cellule solitaire où vit l'homme....Sous l'écran des larmes filtrait une ardente lumière. Et si Dieu a fait l'homme à son image, ce n'est certes pas en beauté, ni en intelligence, ni par les yeux, les oreilles, les mains ou les pieds, mais en intériorité. Là était l'image de Dieu... Oui, c'est la plénitude de Dieu, qui ne peut s'exprimer et qui ne peut rejoindre son espace parfait, qui fait la solitude de l'homme.
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Cette façon des adultes d’aller à l’église mettait Anna très mal à l’aise. L’idée d’un culte collectif heurtait le sens des conversations intimes qu'elle avait avec Dieu. Quant à se rendre à l’église pour rencontrer Mister God, voilà qui était absurde. S’il n'était pas partout, il n’était nulle part. Elle ne voyait pas le rapport entre l’église et «parler avec Mister God». Pour elle, tout était limpide : on allait à l’église pour recevoir le message quand on était petit. Une fois reçu le message, on en sortait pour agir. Si on continuait à aller à l’église, c’est qu’on n’avait rien reçu, ou qu’on n’avait pas compris, ou simplement «pour se faire voir».
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"La différence qu'il y a entre un ange et une personne? Facile. un ange, c'est presque tout en dedans, une personne, presque tout en dehors." Ainsi parlait , à six ans, Anna, également connue sous les noms de Pompom', Souris ou La Joie.
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La lecture de la Bible n’avait pas grand succès. Elle la considérait comme une matière primaire, réservée aux tout-petits. Le message de la Bible était simple, n’importe quel demeuré pouvait le saisir en moins d’une demi-heure ! La religion consistait en action, pas en lecture d’actions. Le message une fois reçu, il était inutile de le relire cent fois.
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