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GEO ART (01/01/2015)
3.25/5   2 notes
Résumé :
À l’occasion de la réouverture du musée Picasso en 2014, GEO ART propose un nouveau regard sur la vie trépidante et l’oeuvre colossale de l’artiste le plus connu au monde.
Picasso a créé plus de trente-six mille œuvres, une « production » sans équivalent dans l’histoire de l’art.
Dans ce livre au ton résolument simple et accessible à tous, l’on trouve les débuts de l’artiste, sa méthode de travail expliquée en photos, ses relations avec son complice cu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A quoi se reconnaît un homme de génie, dit Le Corbusier : « ce qui vient après lui ne peut plus jamais être tout à fait comme avant »…

Cette publication de Géo est magnifique, c'est une excellente synthèse de la vie et de l'oeuvre de Picasso, qui fait aussi une large place à l'homme et à sa personnalité. Parfait pour qui souhaite le découvrir et mémoriser son parcours.

J'ai particulièrement apprécié l'histoire de « Guernica », enrichie des explications de quelques uns de ses symboles (un extrait dans les citations concernant le périple de son rapatriement en Espagne).

On y trouve même un exemplaire de son écriture (extrait d'une lettre à Paul Eluard), ce qui n'a pas manqué de me plaire. C'est effectivement pour le moins une plume « déchaînée », bien que toutes les plumes déchaînées ne révèlent pas nécessairement un despote…

De plus les reproductions sont de très belle qualité ; Ce magazine a au final tout d'un livre, en tout cas rien à lui envier.

En voicii le sommaire où l'on peut juger que l'ensemble est bien structuré, vivant et copieux.

- Son parcours : Les dix âges d'un génie : le peintre a ouvert tellement de voies que son oeuvre est faite de contrastes et de contraires. Les étapes d'une carrière qui a embrassé tout le XXe siècle.
- Son enfance : Picasso, Années Zéro : les forces qui ont fait trembler la peinture de son époque existaient déjà en lui dès son plus jeune âge. Retour aux sources, en Espagne
- Sa méthode de travail : La machine à créer : Sans limite technique, sans assistant, Picasso semblait ne connaître ni relâche ni temps mort. Portrait d'un monstre au travail
- Son complice : Et ils inventèrent le cubisme : Avec Braque, dans une saine émulation, il fragmenta, détruisit et reconstruisit les formes. Et fit naître l'art moderne.
- Son chef-d'oeuvre : Guernica : Prouesse artistique autant qu'outil de propagande : peu de toiles ont connu un destin semblable. Pendant 40 ans, celle-ci fut un manifeste antifranquiste.
- Ses muses : les femmes du minotaure ; Ces portraits des compagnes du maître disent autant sur ses sentiments que ses expérimentations picturales.
- Son tempérament : la face sombre du roi soleil ; Implacable, manipulateur, destructeur, Picasso fut souvent perçu par ses proches comme un « génie du mal ».
- Ses proches : Pablo et moi ; Quatre interviews inédites pour comprendre comment Picasso a bouleversé le regard des siens sur la création et sur la vie.
- Ses influences : Hommage ou pillage ? ; Les toiles des grands maîtres ? Il les analysait, déstructurait, recolorait pour mieux les réinventer. A la fois respectueux et sans état d'âme.
- Les arnaques : Vols, faux et autres affaires ; Quatre histoires qui ont défrayé la chronique. La rançon du succès ?
- Les musées : le tour du monde des chefs-d'oeuvre ; New-York, Bâle, Saint-Saint-Pétersbourg, Madrid, Antibes, Paris… Où voir les plus belles créations de Picasso ?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
A la fin des années 1960, le général Franco a lancé une offensive de charme sous le nom de code « Operacion retorno ». Soucieux d’améliorer son image de marque et de donner des gages d’ouverture à l’opinion publique internationale, il se dit prêt à accueillir « Guernica » à Madrid, où il serait exposé avec tous les honneurs. … Picasso était quasiment nonagénaire mais sa haine du franquisme n’avait en rien abdiqué. En novembre 1969, il convoqua Roland Dumas, son avocat, pour organiser la défense sur une ligne intangible : pas de « Guernica » en Espagne du vivant de Franco ! « Cela fut douloureux et difficile car Picasso ne voulait pas de testament, explique Roland Dumas. Il a signé trois documents que je possède toujours. Picasso m’y désignait comme exécuteur de ses volontés après sa mort. Il y était dit que « Guernica » entrerait en Espagne quand j’estimerais que les libertés publiques seraient rétablies ».

Le décès du général Franco, en 1975, deux ans après celui de Picasso, facilite les choses. Mais les négociations complexes entre l’Etat espagnol, le MoMA et la famille prendront des années. Ce n’est pas un simple tableau qu’il faut rapatrier mais un symbole, et les plus hautes autorités se penchent sur l’affaire –de la présidente du MoMA, Blanchette Rockefeller (épouse de John D. Rockefeller III) au roi d’Espagne, Juan Carlos. Le 10 septembre 1981, dans le cadre d’une sorte d’opération commando, « Guernica » (avec tous ses dessins préparatoires) atterrit enfin à l’aéroport de Madrid-Barajas à bord d’un Boeing 747de la compagnie nationale Iberia. « Deux jours avant le départ du tableau, personne n’était au courant au MoMA, à part la direction, explique José Maria Cabrera, directeur de l’Instituto central de restauracion, qui était du voyage en tant qu’expert technique. Les employés du musée ont été avertis la veille, lorsqu’on leur a demandé d’emballer le tableau. Même le directeur du Prado n’était pas informé ». De telles mesures de sécurité sont, à l’époque, dictées par la peur d’un attentat de l’ETA. …Escorté comme un chef d’Etat, « Guernica » prend le chemin du Cason del Buen Retiro, un pavillon situé derrière le musée du Prado. C’est là que le tableau sera déroulé et remonté, pour la dernière fois. Contre le souhait de l’artiste, qui ne le voulait qu’au Prado, il est transféré au musée Reina Sofia le 25 juillet 1992 à l’aube. Deux décennies plus tard, il y jouit tranquillement de son statut d’icône. Plus de 10 000 personnes se recueillent chaque jour devant lui. Dire qu’en 1939, au MoMA, il n’avait attiré que 2000 visiteurs en huit semaines…
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Avec ses marchands, entre confrères, en famille, il amenait tout à lui. Implacable, manipulateur, destructeur, le génie de l’art moderne fut souvent perçu par ses proches comme un « génie du mal ». Quarante ans après sa mort, des langues se délient encore.

… Il est difficile de saisir la logique tortueuse du maître espagnol, et encore plus compliqué de cerner sa personnalité. Parents éloignés, confrères, critiques, simples connaissances l ils sont des dizaines à avoir décrit « leur » Picasso… mais les témoins de premier plan, ses compagnes, ses amis, évoquent tous un être ambivalent, à la fois lumineux et crépusculaire, généreux et despotique, capable du meilleur comme du pire.
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En revanche, l’artiste n’a jamais fait de cadeaux à ses marchands. Tout au moins à partir du moment où il a eu le pouvoir de fixer le prix de ses œuvres. Il n’a même pas ménagé Daniel-Henry Kahnweiler, l’un des rares à l’avoir suivi dans ses expérimentations cubistes les plus radicales alors que ses peintures effrayaient les clients. Ce partenaire, comme beaucoup d’autres, a fait les frais de la tactique Picasso : diviser pour régner.
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Souvent présenté comme un impulsif, le peintre était plutôt un stratège. Un stratège pour qui tous les coups étaient permis, surtout les coups bas, qu’il réservait à ses amis les plus chers. Résultat, ses confrères l’appréciaient, mais surtout à distance. Et pour cause. Une visite de Picasso était rarement sans danger. D’abord parce que ce flibustier, qui déclarait sans vergogne que « s’il y a quelque chose à voler, je le vole », n’hésitait pas à piller ses petits camarades qui passaient après pour des plagiaires ! Ensuite parce qu’une visite pouvait être l’occasion d’une anecdote médisante qu’il colportait dans Paris d’atelier en atelier. Il ne suffisait pas à l’artiste de rayonner, il fallait encore que les autres soient éclipsés. Il disait ainsi à propos de son compagnon de route cubiste : « Braque n’est que Madame Picasso ». Son compatriote Salvador Dali, qui lui écrivit sans relâche de 1927à 1970, ne reçut jamais de réponse, et ce avant même que les deux génies ne s’opposent politiquement. Comment expliquer cette dureté ?
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Picasso a créé plus de trente-six mille œuvres, une par jour en moyenne, une « production » sans équivalent dans l’histoire de l’art. … Pablo, avant ses 18 ans, avait déjà tout fait, du Raphaël, du Degas et même du fauvisme… Incontestable, la part du don et du talent, dont Picasso avait pleinement conscience et qui ont nourri son mythe (« il savait dessiner avant de marcher »), d’ailleurs largement alimenté par lui-même. Mais il y eut aussi la part du travail. A ceux qui, comme Goethe, pensent que « lorsqu’on n’a pas de génie on fait des heures », Picasso oppose la vie d’un génie stakhanoviste, vie de labeur et de laboureur, accrochée aux chevalets, la nuit, le jour. Quel était le moteur de cette « machine à créer » ? L’égo ? La volonté de puissance ? La peur du vide ? Ou un grand jeu de gosse, « j’ai mis toute ma vie aurait dit Picasso, à dessiner comme un enfant ».
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Dès qu’il épuisait une direction, il partait défricher un autre champ artistique. Et ce, même après avoir mené une avancée primordiale comme avec le cubisme. Jamais satisfait, jamais arrivé, tel était Pablo Diego José Francisco de Paula Juan Nepomuceno Maria de Los Remedios Cipriano de la Santisima Trinidad Ruiz y Picasso.
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Au milieu des années 1920, Pablo connaît une nouvelle crise existentielle. Ses femmes lui causent tant de soucis ! Olga, son épouse légitime, refuse de divorcer. Marie-Thérèse, la jeunette soumise, trouve le moyen de tomber enceinte. Et voilà que Dora, l’émancipée, ne se satisfait plus de son statut de maîtresse…
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Chez Picasso, l’énergie créatrice ne faisait qu’une avec la passion. Incapable de vivre seul, il cajolait ses belles avant, parfois, de les détruire. Séducteur insatiable, il passait de l’une à l’autre, cumulant les liaisons, poussé par le besoin dévorant d’aimer et d’être aimé. De cette litanie de conquêtes naquirent nombre de chefs-d’œuvre. Ces portraits, calmes ou tourmentés, raisonnables ou déstructurés, reflètent à la fois les expérimentations picturales du fougueux Andalou et les sentiments qu’il portait à ces femmes. A travers leurs visages, il faut lire son besoin d’étreindre la vie. Démesurément.
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Attention, révolution !
Pour la plupart des historiens, l’année 1907 marque la naissance de l’art moderne. Et c’est Picasso qui, à 26 ans, en serait à l’origine avec « Les Demoiselles d’Avignon ». Corps disloqués, faciès taillés à la hache, espace chamboulé, le tableau casse en effet tous les codes de l’esthétique occidentale. Preuve de son insatiable curiosité, l’artiste osa, dans une France encore puissance coloniale, bâtir cette avancée à partir de l’étude d’un art méprisé et que l’on qualifiait de « nègre ».
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