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Critique de Takalirsa


C'était un plaisir de me replonger dans cette oeuvre près de trente ans après avoir lu le roman. La mise en scène des propos philosophiques est dynamique et drôle avec ses personnages qui sortent des enveloppes, quand ce n'est pas Sophie qui se retrouve propulsée dans le passé. le scénariste a par ailleurs actualisé certains exemples en faisant des liens avec des préoccupations d'aujourd'hui (Internet, les réseaux sociaux, la mondialisation, etc.).

« La première qualité du philosophe, c'est de s'étonner ». C'est ainsi que démarre l'initiation de la jeune Sophie à la philosophie. Se poser des questions, faire preuve de curiosité, prendre le temps de regarder autour de soi est primordial, d'autant que « le problème des humains, c'est qu'ils s'habituent à tout ». Penser autrement également, pour ne pas s'enfermer dans des schémas de pensée. J'ai adoré réviser les théories des philosophes grecs (Socrate, Platon, Aristote), d'autant qu'en images, elles sont plus faciles à visualiser (comme pour la théorie de l'atome expliquée avec des Lego : « Suivant la façon dont ils s'assemblent, ils peuvent varier de forme à l'infini »). Mon passage préféré est celui, très drôle, avec Diogène promenant son hareng. L'air de rien, il s'agit d'apprendre à « rester libre face au regard des autres », de résister au lieu de se conformer à leur désir.

Au bout d'un moment, on se rend compte que ces courants de pensée étaient résolument modernes... et qu'on a peu évolué depuis (« Ils n'ont rien inventé avec la pensée positive »). Et puis « c'est quand même étrange de penser qu'il y a très longtemps, des gens se sont posé les mêmes questions que nous aujourd'hui »…
La période médiévale m'a semblé nettement moins intéressante car très empreinte de christianisme (Saint Augustin, Saint Thomas d'Aquin…). Pendant toute cette période, les théologiens ont tenté de concilier religion et raison (ce qui est un peu aberrant).

La Renaissance ouvre une nouvelle représentation du monde dans laquelle « l'homme perd son statut privilégié au sein de la création » (ce qui déplaît bien sûr à l'Église). Les hommes s'attaquent à la nature et commencent à s'en rendre maîtres, « et quand on voit ce qui se passe aujourd'hui, ce n'est rien de dire que l'homme est allé beaucoup trop loin »! Quant à la période baroque, c'est une partie surtout historique.

Pendant ce temps, Sophie essaie de démasquer le mystérieux philosophe qui lui dépose toutes ces lettres instructives. Elle évoque également son père décédé quand elle était petite et dont le souvenir s'efface malgré elle.
L'album prend une tournure inattendue lorsque l'adolescente, cherchant « la vérité sur ce que nous sommes », réalise qu'elle est… un personnage de BD ! Dès lors, s'évertuant à sortir des cases pour conquérir sa liberté à être (dire / faire) ce qu'elle veut, elle nous prouve qu'elle a parfaitement intégré le discours philosophique : « Je veux prendre ma vie en main ».
Suite et fin dans le tome 2 !
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