AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BazaR


A propos du règne de Philippe le Bel, on a tendance à s'attarder (grâce aux Rois Maudits surtout) sur la destruction de l'ordre des Templiers et le scandale de ses brus adultères. Ces faits, qui ont eu lieu tardivement dans la vie de Philippe, sont volontairement peu évoqués ici.
L'idée des auteurs est de s'éloigner des images populaires voire d'établir un contraste avec elles. Pas de mysticisme non plus, ici : pas de malédiction de Jacques de Molay – Grand Maître du Temple – ni de vision de punition divine dans la mort du roi.

Le faible nombre de pages maximum (56) a contraint les auteurs à faire des choix. Ils ont décidé de se focaliser sur la première partie du règne (donc avant les Rois Maudits). Ils nous présentent un roi de France qui essaie d'imposer son autorité sur ses vassaux et d'annuler l'ingérence de la papauté. Mais l'approche choisi a quelque chose de nouveau ; l'arme principale est la Loi.
Le combat de légistes que Philippe livre au pape Boniface VIII forme la colonne vertébrale du récit. La propagande joue un rôle important. Les conseillers légistes et financiers s'imposent au Conseil du Roi aux dépends des pairs du royaume. J'ai été particulièrement impressionné par la vision de l'arrogance de ce pape, persuadé que les rois doivent plier le genou devant le Saint-Siège. Ce n'est ni la première ni la dernière fois, mais cela m'agace à chaque fois. Je suis définitivement opposé à l'intervention du religieux quel qu'il soit dans les affaires temporelles ; un produit de mon lieu et de mon époque je suppose.

Autre élément du règne qui ressort : la recherche d'argent. Philippe veut accroître l'emprise de son Etat, mais cela coûte cher, et la période économique n'est pas de première forme. Il est certain que ce roi était prêt à tout pour acquérir l'argent nécessaire pour faire tourner sa machine. Templiers, Juifs, Lombards, vassaux, peuple ; beaucoup y ont laissé des plumes. Mais le récit laisse penser que seul l'accaparement de leurs ressources guidait les actes du roi, pas l'antisémitisme ou la lutte contre la sorcellerie qui ne seraient que des prétextes.

Le dossier qui clôture l'album est vraiment très intéressant. Il appuie sur les choix qui ont guidé les auteurs tant en terme de scénario qu'en terme de dessin de costumes ou de décors architecturaux. C'est l'envers du décor qui est dévoilé.

Bref, une autre excellente BD à mettre au titre de la collection « Ils ont fait l'Histoire ».
Commenter  J’apprécie          361



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}