Ce livre est un incontournable pour tout travailleur social. Grâce à Gaberan, on s'interroge sur ce qui fait la relation éducative entre l'éducateur et la personne accompagnée, quelles que soient ses difficultés.
Il s'agit d'accompagner la personne à passer du "vivre" à l'exister", à devenir actrice de sa vie.
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La difficulté rencontrée par Jean, Luc, Madeleine, Marc ou Marie pour s'approprier le sens de leur être-là au monde sans l'avoir voulu et pour s'accepter tels qu'ils sont n'est pas liée à leur handicap. La relation éducative est un enjeu de société et un pari sur l'homme.
Au cours de ce processus, la personne apprend à faire ses propres choix au regard de ses capacités, et à devenir pleinement actrice de sa vie. C’est dans ce difficile travail, qui consiste à aider la personne à se libérer de ce qu’elle n’est pas pour assumer pleinement ce qu’elle est, que les équipes éducatives mettent en œuvre ce qu’elles appellent couramment, sans toujours le définir, l’aide à l’autonomie de la personne. Ainsi, faire advenir le « je » du sujet par le passage du vivre à l’exister est l’enjeu fondamental de la relation éducative. (page 14)
L’installation dans la colère empêche de grandir et, s’il veut exister, l’être doit trouver le moyen d’échapper à la pulsion. Il le peut s’il accède au langage […] Le langage est le miroir que l’homme se tend à lui-même pour se voir tel qu’il est.
Que des êtres souffrent moins, que des familles retrouvent le calme, qu'une communauté humaine parvienne à composer avec la différence, que les prises en charge soient moins lourdes et moins coûteuses que le renfermement psychiatrique sont autant de bénéfices mais qui n'apparaissent pas dans le calcul du produit intérieur brut d'une nation. Mais le PIB doit-il être le seul indice devant rendre compte du bien-être d'une société ?
Je veux proposer une définition par laquelle la relation éducative est un processus de transformation qui ne soit ni une thérapie ni une action d’assimilation. Il ne s’agit ni de guérir ni de « normoser ». Il s’agit d’aider à l’appropriation de soi par soi. (page 16)