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Critique de 5Arabella


Publié en 1867, ce roman met en vedette le personnage de Lecoq, qui n'était qu'un comparse dans L'affaire Lerouge. Deux braconniers découvrent dans le parc le cadavre de le comtesse de Tremorel, assassinée d'une manière très violente. le maire, M. Courtois fait venir le juge de paix, M. Plantat, un médecin Gendron, et le juge d'instruction. Il ne peuvent que constater le meurtre de la comtesse, défigurée. Mais malgré toutes les recherches, le corps du comte reste introuvable. Toutefois, le juge suppose qu'un double meurtre aurait été commis par une groupe de malfaiteurs, pour dérober une grosse somme d'argent que le comte détenait. Les braconniers sont arrêtés, ainsi qu'un domestique, Guespin, qui semble le coupable désigné. L'enquête paraît donc bouclée à l'arrivée de Lecoq venu spécialement de Paris, mais très vite il est évident que Lecoq ne fait pas la même analyse à partir de la scène du crime, analyse partagée par Plantat, qui semble en savoir beaucoup. Plantat invite Lecoq et Gendron chez lui, les trois hommes vont échanger leurs informations, et proposer une version du crime très différente de celle du juge d'instruction.
Dans un deuxième temps, Plantat lit un texte, qui raconte l'histoire pour le moins compliquée du comte et de la comtesse, et qui explique les raisons du crime, et fournit un mobile au coupable. Dans une troisième partie, Lecoq accompagné par Plantat, très intéressé pour des raisons personnels à cette affaire, arrivent à retrouver le coupable, et à résoudre l'affaire à la satisfaction de tout le monde.

La première partie est très intéressante et bien faite, posant un certain nombre de bases du roman policier : l'interprétation des indices matériels, la capacité à démonter les fausses pistes laissées par les criminels, comme l'heure du crime grâce à une horloge brisée etc. Lecoq anticipe par ses nombreux déguisements ceux de Sherlock Holmes. Tout cela est très efficace, la résolution de l'énigme semble très convaincante, et on se demande de quelle manière l'auteur va occuper le reste de son roman. Malheureusement, il nous sert une histoire feuilletonesque et mélodramatique, de noceur sans foi ni loi, de fille séduite, de vengeance au-delà de la mort etc. J'ai trouvé cela assez long et pas très convaincant. On revient à plus d'action dans la dernière partie, mais on ne doute à aucun moment que Lecoq trouvera le criminel, et en effet, il y parvient très facilement et rapidement. Et l'aspect mélodramatique est toujours présent. Sans oublier une fin, qui paraissait sans doute très satisfaisante à l'époque, mais qui semble choquante maintenant : le mariage d'un homme d'âge mûr et d'une toute jeune femme, enceinte du misérable criminel, pour qui c'est le seul moyen de garder son « honneur » et donc une place dans la société.

Tout cela est tout de même un peu daté, la seule partie vraiment intéressante, est la partie enquête du début. Lecoq, même s'il est plus caractérisé que Tabaret (le personnage principal de L'affaire Lerouge) est tout de même bien moins intéressant que Sherlock Holmes, Hercule Poirot, ou d'autres détectives ; Lecoq est surtout là pour résoudre l'enquête et on apprend finalement peu sur lui, il est donc difficile de s'y attacher.

Il existe une version radiophonique du roman, que l'on peut écouter en podcast sur le site de Radio-France : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-crime-d-orcival?p=1
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