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Les enquêtes de l'Agent de Sûreté Lecoq tome 2 sur 5
EAN : 9782702497647
504 pages
Le Masque (14/09/2005)
3.89/5   93 notes
Résumé :
Un meurtre a été commis au château d'Orcival, propriété du comte de Trémorel. Alors que la police est persuadée d'avoir trouvé les coupables et réglé cette sanglante affaire, l'agent de sûreté Lecoq arrive de Paris et remet tout en question. Ce dénouement rapide lui paraît en effet bien illusoire. Il redémarre l'enquête avec ses méthodes d'investigation très personnelles, examine soigneusement les circonstances du crime, rassemble des détails, découvre des mobiles, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Émile Gaboriau a écrit le Crime d'Orcival en 1867. Je ne connaissais pas cet écrivain que j'ai découvert par hasard en cherchant des livres électroniques libres de droits et gratuits. J'ai pris grand plaisir à le lire. J'ai fait une petite recherche qui m'a appris qu'il était considéré comme le père du roman policier français. Son enquêteur M. Lecocq a inspiré Arthur Conan Doyle et son Sherlock Holmes, Agatha Christie et son Hercule Poirot, sans oublier Georges Simenon.

J'aime bien de temps en temps lire des romans policiers. En revanche, je n'aime pas du tout l'accumulation de péripéties, rebondissements parfois invraisemblables ou peu crédibles, pour arriver à un dénouement qui me fasse dire : « Tout ça pour ça, aucun intérêt à le relire, une fois qu'on connaît le nom du coupable… » Je n'aime pas non plus l'excès de scènes sanglantes et violentes, les personnages caricaturaux.

Dans le Crime d'Orcival, rien de tout cela pour mon plus grand bonheur. La peinture des caractères et l'analyse psychologique sont d'une grande finesse. Ce roman est bien plus réaliste que ceux d'Agatha Christie, qui me font quelquefois penser à un jeu de Cluedo : qui a tué le colonel Moutarde dans la bibliothèque avec un chandelier ? Dans le Crime d'Orcival, il ne s'agit pas d'un jeu mais d'une description réaliste et satirique de la société.

Qui a tué la comtesse de Trémorel ? Cette énigme est vite résolue, presque aussi vite que dans Colombo. Mais quel est le mobile ? C'est justement là qu'est, pour moi, le talent de l'auteur : arriver à nous tenir en haleine avec son récit, son intrigue fort bien construite et écrite, l'histoire d'une vengeance mais pas que…

La comtesse de Trémorel m'a fait penser à Mme Bovary. Il y a aussi un peu des Diaboliques de Barbey d'Aurevilly (1871), il s'en est peut-être inspiré pour le Bonheur est dans le crime. Ce sera finalement l'inverse du bonheur pour les protagonistes du Crime d'Orcival.

Ce roman est riche des réflexions qu'il suscite sur l'institution judiciaire : la police, la magistrature, l'erreur et l'énigme judiciaires. Il part des stéréotypes en vigueur à son époque pour arriver à une grande finesse d'analyse : la femme d'une beauté fatale mais perfide, passionnée, prête à tout pour se libérer, briser les carcans qui l'enchaînent, l'ingénue qui s'avèrera avoir du courage et un fort tempérament, bien plus que l'homme lâche qui l'a séduite, la mettant au ban de la société du XIXe siècle.

Les discours du maire, M. Courtois, aux habitants d'Orcival, ne manquent pas d'humour. Il s'est retiré à la campagne après avoir fait fortune pour vivre paisiblement mais il s'ennuyait tellement, loin de l'exercice du pouvoir, qu'il a décidé de rendre service à la communauté en devenant le premier magistrat de la ville.

J'ai aimé la fin qui met en valeur l'hypocrisie d'une société fondée sur les apparences et le mensonge : une fille perdue est une dame respectable, dans la mesure où personne ne connaît son secret. le lecteur saura le fin mot de l'histoire mais pas les habitants d'Orcival : le meurtre de la comtesse de Trémorel, veuve éplorée de Clément Sauvresy, restera toujours pour eux une affaire nébuleuse, un mystère, une énigme judiciaire, comme bien souvent dans la réalité car le génie de l'investigation est assez rare. Sans l'intervention de l'agent de la Sûreté, M. Lecocq, et de son acolyte, le père Plantat, juge de paix à Orcival, le juge d'instruction, M. Domini, arrogant et persuadé de tenir son coupable, se serait simplement contenté d'incarcérer les premiers à être arrivés sur les lieux du crime, même s'ils clamaient leur innocence : Jean La Ripaille, braconnier de son état, et Guespin, le jardinier du domaine, qui avait de l'argent à la provenance occulte dans sa poche.
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Une fois n'est pas coutume, lorsque j'ai vu que VOolume proposait sur Netgalley France une nouvelle oeuvre d'Emile Gaboriau, le père français du roman policier, je n'ai pas pu m'empêcher de le solliciter !
Comme à chaque fois, j'ai passé un très bon moment d'écoute qui me plonge dans une France du XIXe siècle. J'ai été contente de retrouver Monsieur Lecoq, un agent de la sûreté assez unique en son genre au flair et aux déductions hors pair. Lors de cette enquête, le travailleur de la rue de Jérusalem va se retrouver à Orcival suite à la découverte macabre d'un corps sur la propriété du comte de Trémorel, figure emblématique du coin. Cambriolage, vengeance, règlement de compte ? L'agent de la sûreté ne va rien laisser au hasard même si cela implique que le voile soit levé sur de vieux secrets biens gardés.
Même si j'ai un peu moins apprécié cette enquête par rapport à l'"Affaire Lerouge" ou les deux tomes consacrés à "Monsieur Lecoq" qui ont été pour moi de véritables coups de coeur, j'ai pris beaucoup de plaisir à écouter Philippe Caulier nous compter cette histoire. Que l'on aime ou que l'on s'agace des manières de notre cher agent de la rue de Jérusalem qui peuvent faire penser à un mélange d'Hercule Poirot et de Sherlock Holmes, on ne peut que reconnaitre les qualités de notre enquêteur capable de faire la lumière sur des cas plus que complexes.
Je tiens à remercier les Editions VOolume pour nous faire découvrir en version audio les oeuvres de cet illustre auteur un peu tombé malheureusement dans l'oubli. Bien plus qu'un roman historique d'époque, l'ouvrage lu par Philippe Caulier nous emporte complétement dans une ambiance d'ancien temps qui n'a pas pris tant de poussière que ça malgré quelques 150 années écoulées…
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Publié en 1867, ce roman met en vedette le personnage de Lecoq, qui n'était qu'un comparse dans L'affaire Lerouge. Deux braconniers découvrent dans le parc le cadavre de le comtesse de Tremorel, assassinée d'une manière très violente. le maire, M. Courtois fait venir le juge de paix, M. Plantat, un médecin Gendron, et le juge d'instruction. Il ne peuvent que constater le meurtre de la comtesse, défigurée. Mais malgré toutes les recherches, le corps du comte reste introuvable. Toutefois, le juge suppose qu'un double meurtre aurait été commis par une groupe de malfaiteurs, pour dérober une grosse somme d'argent que le comte détenait. Les braconniers sont arrêtés, ainsi qu'un domestique, Guespin, qui semble le coupable désigné. L'enquête paraît donc bouclée à l'arrivée de Lecoq venu spécialement de Paris, mais très vite il est évident que Lecoq ne fait pas la même analyse à partir de la scène du crime, analyse partagée par Plantat, qui semble en savoir beaucoup. Plantat invite Lecoq et Gendron chez lui, les trois hommes vont échanger leurs informations, et proposer une version du crime très différente de celle du juge d'instruction.
Dans un deuxième temps, Plantat lit un texte, qui raconte l'histoire pour le moins compliquée du comte et de la comtesse, et qui explique les raisons du crime, et fournit un mobile au coupable. Dans une troisième partie, Lecoq accompagné par Plantat, très intéressé pour des raisons personnels à cette affaire, arrivent à retrouver le coupable, et à résoudre l'affaire à la satisfaction de tout le monde.

La première partie est très intéressante et bien faite, posant un certain nombre de bases du roman policier : l'interprétation des indices matériels, la capacité à démonter les fausses pistes laissées par les criminels, comme l'heure du crime grâce à une horloge brisée etc. Lecoq anticipe par ses nombreux déguisements ceux de Sherlock Holmes. Tout cela est très efficace, la résolution de l'énigme semble très convaincante, et on se demande de quelle manière l'auteur va occuper le reste de son roman. Malheureusement, il nous sert une histoire feuilletonesque et mélodramatique, de noceur sans foi ni loi, de fille séduite, de vengeance au-delà de la mort etc. J'ai trouvé cela assez long et pas très convaincant. On revient à plus d'action dans la dernière partie, mais on ne doute à aucun moment que Lecoq trouvera le criminel, et en effet, il y parvient très facilement et rapidement. Et l'aspect mélodramatique est toujours présent. Sans oublier une fin, qui paraissait sans doute très satisfaisante à l'époque, mais qui semble choquante maintenant : le mariage d'un homme d'âge mûr et d'une toute jeune femme, enceinte du misérable criminel, pour qui c'est le seul moyen de garder son « honneur » et donc une place dans la société.

Tout cela est tout de même un peu daté, la seule partie vraiment intéressante, est la partie enquête du début. Lecoq, même s'il est plus caractérisé que Tabaret (le personnage principal de L'affaire Lerouge) est tout de même bien moins intéressant que Sherlock Holmes, Hercule Poirot, ou d'autres détectives ; Lecoq est surtout là pour résoudre l'enquête et on apprend finalement peu sur lui, il est donc difficile de s'y attacher.

Il existe une version radiophonique du roman, que l'on peut écouter en podcast sur le site de Radio-France : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-crime-d-orcival?p=1
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Un crime a eu lieu dans le parc du château de Valfeuillu. C'est la comtesse qui a été assassinée. Il est vrai qu'en ce jour où tous les domestiques étaient absents chacun savait que les maîtres de maisons avaient chez eux une forte somme. L'affaire est entendue, l'un des domestiques est coupable en accord avec les deux braconniers qui ont découvert le corps.
Mais Lecoq est envoyé sur place et trouve un certain nombre de choses curieuses, il est aussi intrigué par le comportement du juge de paix qui semble savoir quelque chose sans que son honnêteté soit en doute.
Une enquête avec des rebondissements et une morale.

Une lecture très agréable. Émile Gaboriau semble être une valeur sûre pour un dimanche de pluie.
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Je suis vraiment contente d'avoir découvert Émile Gaboriau il y a peu de temps. J'aime la façon dont l'enquête est présentée, bien plus ouverte et accessible au lecteur que celles d'un Sherlock Holmes. Si le personnage principal, M. Lecoq, est tout de même un peu vaniteux, il l'est bien moins que Sherlock, et sait reconnaître, lui, qu'il peut faire des erreurs ! Hâte de poursuivre mes lectures de cet auteur.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
M.Plantat est grand, maigre et nerveux. Sa physionomie n'a rien de remarquable. Il porte les cheveux courts, ses yeux inquiets paraissent toujours chercher. quelque chose, son nez fort long est mince comme la lame d'un rasoir. Depuis ses chagrins, sa bouche, si fine jadis, s'est déformée, la lèvre inférieure s'est affaissée et lui donne une trompeuse apparence de simplicité.

- Que m'apprend-on, dit-il dès la porte, on a assassiné Mme de Trémorel.
- Ces gens-ci, du moins, le, prétendent, répondit le maire, qui venait de reparaître.

M. Courtois n'était plus le même homme. Il avait eu le temps de se remettre un peu. Sa figure s'essayait à exprimer une froideur majestueuse. Il s'était vertement blâmé d'avoir, en manifestant son trouble et sa douleur devant les Bertaud, manqué de dignité.

«Rien ne doit émouvoir à ce point un homme dans ma position », s'était-il dit.

Et, bien qu'effroyablement agité, il s'efforçait d'être calme, froid, impassible.

Le père Plantat, lui, était ainsi tout naturellement. Ce serait un accident bien fâcheux, dit-il d'un ton qu'il s'efforçait de rendre parfaitement désintéressé, mais, au fond, qu'est-ce que cela nous fait? Il faut néanmoins aller voir sans retard ce qu'il en est; j'ai fait prévenir le brigadier de gendarmerie qui nous rejoindra.

- Partons, dit M. Courtois, j'ai mon écharpe dans ma poche.
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Je trouvais Paris étroit pour mes vices, il me semblait que mes objets manquaient à mes convoitises.
Il vous dira qu'en sortant de prison je suis tombé dans cette honteuse et abominable misère de Paris. Dans cette misère qui ne mange pas et qui se soule, qui n'a pas de souliers et qui use jusqu'aux coudes aux tables des estaminets; dans cette misère qui traine à la porte des bals publics de barrière, qui grouille dans les garnis infâmes et qui complote des vols dans les fours à plâtre.
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« Voilà, se disait-il, un misérable que j’ai tué au lieu de l’arrêter et de le livrer à la justice. En avais-je le droit ? Non, mais ma conscience ne me reproche rien, c’est donc que j’ai bien agi. »
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Dans les circonstances ordinaires de la vie, trois partis se présentent pour servir la colère et la haine du mari trompé. Il a le droit, presque le devoir, de livrer sa femme et son complice aux tribunaux. La loi est pour lui. Il peut épier adroitement les coupables, les surprendre et les tuer. Il y a un article du code qui ne l'absout pas, mais qui l'excuse. Enfin, rien ne l'empêche d'affecter une philosophique indifférence, de rire le premier et le plus haut de son malheur, de chasser purement et simplement sa femme et de la laisser manquer de tout.
Mais quelle pauvres, quelles misérables vengeances !
Livrer sa femme aux tribunaux ? N'est-ce pas, de gaité de cœur, courir au-devant de l'opprobre, offrir son nom, son honneur, sa vie, à la risée publique ?
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Il vous dira qu'en sortant de prison je suis tombé dans cette misère honteuse et abominable de Paris. dans cette misère qui ne mange pas et qui se soûle, qui n'a pas de souliers et qui use ses coudes aux tables des estaminets; dans cette misère qui traîne à la porte des bals publics de barrière, qui grouille dans les garnis infâmes et qui complote des vols dans les fours à plâtre
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« L'affaire Lerouge », d'Emile Gaboriau c'est à lire en poche dans la collection le Masque.
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