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Citations sur Le petit vieux des Batignolles et autres nouvelles (10)

Monsieur Méchinet entre, ou plutôt se précipite chez moi, les vêtements en désordre et déchirés, la cravate et le devant de sa chemise arrachés, la tête nue, le visage tout en sang...
– Qu’arrive-t-il ? m’écriai-je épouvanté.
Mais lui, me faisant signe de me taire :
– Plus bas !... dit-il, on pourrait vous entendre... Ce n’est peut-être rien quoique je souffre diablement... Je me suis dit que vous, étudiant en médecine, vous sauriez sans doute me soigner cela...
Sans mot dire, je le fis asseoir, et je me hâtai de l’examiner et de lui donner les soins nécessaires.
Encore qu’il y eût eu une grande effusion de sang, la blessure était légère... Ce n’était, à vrai dire, qu’une éraflure superficielle partant de l’oreille gauche et s’arrêtant à la commissure des lèvres.
Le pansement terminé :
– Allons, me voilà encore sain et sauf pour cette fois, me dit monsieur Méchinet. Mille remerciements, cher monsieur Godeuil. Surtout, de grâce, ne parlez à personne de ce petit accident, et... bonne nuit.
Bonne nuit !... Je songeais bien à dormir, vraiment !
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Quoi ! je suis une des sentinelles perdues de la civilisation, au prix de mon repos et au risque de ma vie, j'assure la sécurité de la société et j'en rougirais !...Ce serait par trop plaisant.Tu me diras qu'il existe, contre nous autres de la police, quantité de préjugés ineptes légués par le passé...Que m'importe!
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Dans le vestibule, une puissante commère, la concierge évidemment, plus rouge qu’une pivoine, pérorait et gesticulait au milieu d’un groupe de locataires de la maison.
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Mon œil remplissait le rôle d'un objectif photographique, le théâtre du meurtre s'était fixé dans mon esprit comme sur une plaque préparée, avec une telle précision que nulle circonstance n'y manquait, avec une telle solidité qu'aujourd'hui encore je pourrais dessiner l'appartement du "petit vieux des Batignolles" sans rien oublier..
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– Vous n’y êtes pas, me dit-il. Le génie de la profession, vous l’avez, c’est sûr, je ne vous le conteste pas, mais la pratique vous fait défaut... Je suis là, moi, par bonheur...
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Il y a de cela trois ou quatre mois, un homme d’une quarantaine d’années, correctement vêtu de noir, se présentait aux bureaux de rédaction du Petit Journal.
Il apportait un manuscrit d’une écriture à faire pâmer d’aise l’illustre Brard, le prince des calligraphes.
« Je repasserai, nous dit-il, dans une quinzaine, savoir ce que vous pensez de mon travail. »
Religieusement, le manuscrit fut placé dans le carton des « ouvrages à lire », personne n’ayant eu la curiosité d’en dénouer la ficelle…
Et le temps passa…
Je dois ajouter qu’on dépose beaucoup de manuscrits au Petit Journal, et que l’emploi de lecteur n’y est pas une sinécure.
Le monsieur, cependant, ne reparut pas, et on l’avait oublié, quand un matin, celui de nos collaborateurs qui est chargé des lectures nous arriva tout émoustillé.
« Par ma foi ! s’écria-t-il en entrant, je viens de lire quelque chose de véritablement extraordinaire.
— Quoi donc ? lui demandâmes-nous.
— Le manuscrit de ce monsieur, vous savez, tout de noir habillé… Ah ! il n’y a pas à m’en défendre, j’ai été empoigné !… »
Et comme nous le raillions de son enthousiasme, lui qui par état ne s’enthousiasme guère, il jeta le manuscrit sur la table en nous disant :
« Lisez plutôt !… »
C’en était assez pour nous intriguer sérieusement.
L’un de nous s’empara du manuscrit et à la fin de la semaine il avait fait le tour de la rédaction.
Et l’avis unanime fut :
« Il faut absolument que Le Petit Journal publie cela. »
Mais ici une difficulté se présenta que personne n’avait prévue : le manuscrit ne portait pas de nom d’auteur.
Une carte de visite seulement y était jointe, où on lisait : J.-B. CASIMIR GODEUIL.
D’adresse point.
Que faire ? Publier le travail sans en connaître l’auteur ?… C’était scabreux3. Pour chaque ligne imprimée, il faut un homme qui en endosse la responsabilité.
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- Un instant, que diable ! dit-il ; on ne coupe pas le cou aux gens comme cela... D'abord, il faut qu'ils prouvent qu'ils sont coupables... Puis, la justice comprend certains égarements, certaines fatalités, si vous voulez, et c'est même pour cela qu'elle a inventé les circonstances atténuantes.
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Je vivrais mille ans, que je n’oublierais pas le spectacle qui frappa mes yeux... Et en ce moment même où j’écris, après bien des années, je le revois jusqu’en ses moindres détails.
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Décidément, monsieur Méchinet me prenait en amitié. Rarement une semaine s’écoulait sans qu’il m’emmenât manger sa soupe, selon son expression, et presque tous les jours, au moment de l’absinthe, il venait me rejoindre au café Leroy, et nous faisions une partie de dominos.
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Tu me diras qu'il existe, contre nous autres de la police, quantité de préjugés ineptes légués par le passé...Que m'importe! Oui, je sais qu'il y a des messieurs susceptibles qui nous regardent de très haut...Mais sacrebleu! Je voudrais bien voir leur mine si demain mes collègues et moi nous nous mettions en grève, laissant le pavé libre à l'armée de gredins que nous tenons en respect!
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