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Claude Couffon (Traducteur)Marie-Claude Dana (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253047230
319 pages
Le Livre de Poche (01/11/1988)
3.81/5   141 notes
Résumé :
Bilingue
Série espagnole dirigée par Fernando Teruel

Les ouvrages de la collection bilingue vous proposent :
- des textes de grands auteurs étrangers ;
- une traduction fidèle et précise, sans être étroitement littérale ;
- une introduction critique permettant d'approfondir le sens des textes ;
- de nombreuses notes de caractère culturel, et des précisions linguistiques éclairant certains partis pris de traduction.>Voir plus
Que lire après Les funérailles de la Grande MéméVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Je recidive. Apres vous avoir induit a entrer dans la grande hacienda de Garcia Marquez par la petite porte du colonel, je vous propose aujourd'hui d'y penetrer par une autre porte derobee, celle de la grande meme.

C'est un recueil de nouvelles publie quelques bonnes annees avant son fameux siecle de solitude. On y voit poindre deja le legendaire bourg de Macondo, on remarque une apparition furtive d'Aureliano Buendia, et au moins une des nouvelles est deja teintee d'un realisme magique de bon augure. Mais pas toutes.

Le titre du recueil est prometteur et trompeur en un seul et meme temps. Les funerailles dont il est question dans la nouvelle eponyme ne sont pas tristes, elles sont au contraire un grand moment de liesse populaire, mais nombre d'autres nouvelles peuvent laisser au lecteur sinon une impression poignante, un arriere-gout un peu amer. Elles mettent toutes en scene l'enorme differenciation, l'abime qui separait en ces villages d'Amerique Latine la majorite des habitants, a la faim endemique, des quelques puissants qui s'etaient accapares tous les pouvoirs et toutes les richesses. Les pauvres, fatalistes, sont accules a voler des vetilles, et, attrapes, ils sont battus a mort ou carrement tues, moins comme punition que comme une facon de semer la terreur, d'assoir l'emprise, la totale domination des “caciques" hierarchiques. Alors ils se vengent comme ils peuvent: un dentiste sans diplome trouve une excuse bidon pour arracher une dent au maire du village sans aucune sorte d'anesthesie et “sans rancoeur, plutot avec une tendresse amere, il lui dit : — Vous allez payer ici vingt de nos morts, lieutenant”; tout un autre village (ou le meme? Macondo?) ignore les funerailles et plus tard la veuve d'un nanti, du petit “cacique" du coin. Toutes ces petites vengeances trouvent leur apotheose dans les funerailles de la Mama Grande. Elles sont pompeuses, a l'echelle nationale et meme mondiale (le pape y assiste!), signe d'une omnipotence qui asservissait toute une region, mais le peuple en fait une fete, au lendemain de laquelle tout est saccage, noye sous les bouteilles, les megots, les os ronges et autres restes de bouffe, les defecations et les flaques d'urine. Une grande dalle de plomb empeche la Grande Meme de ressortir de terre et le menu peuple peut enfin respirer un air moins malsain.

Cette oeuvre de jeunesse relative est empreinte deja de la conscience sociale qui caracterisera Garcia Marquez (et qui l'amenera a s'impliquer politiquement avec le regime castriste de Cuba). Mais sans trop d'acrimonie. Ses attaques aux depredateurs sociaux sont transmises par une satire ou tout est demesure, transcende. Chaque personnage, chaque action, en devient mythique. Et son style, colorie comme un perroquet, comme un ara de l'Amazonie colombienne, fait que chaque page est malgre tout source de plaisir, de pure jouissance. Ce n'est qu'une fois le livre ferme que le lecteur peut estomper son sourire et s'abandonner au message, qui, lui, n'est pas gai du tout.

Alors encore une fois: ce petit recueil est a mon avis une des meilleures portes pour entrer dans l'oeuvre de Garcia Marquez. Presque par infraction. Une fois dedans on pourra se sentir plus a l'aise pour visiter les grands salons de son imposante “hacienda”, les salons des amours choleriques et des morts annoncees pendant cent ans.
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J'ai écouté les funérailles nationales de la Grande Mémé à la radio sur mon vélo. Qu'est-ce qu'elles m'ont fait suer ! Seule la convocation du pape m'a fait lever de mon guidon sur lequel je m'avachissais comme une vieille tortilla car je mesurai soudain l'exploit que fit le Saint Père pour traverser la forêt amazonienne en gondole. Fausto Coppi sur un pédalo n'eût pas fait mieux. A part ça j'ai pédalé interminablement dans ce petit bourg dévasté de chaleur pendant neuf jours et j'ai prié, prié-é avec tous les villageois pour qu'on enterrât enfin la Vieille tyranique et increvable María del Rosario Castañeda y Montero qui , depuis quatre-vingt douze ans, trônant dans son rocking-chair en lianes, les asservissait de jour comme de nuit mais il me fallut encore pédaler et pédaler encore avant que le gouvernement ne se décidât enfin à promulguer un exceptionnel décret rantanplan permettant au Président de la République rantanplan de se joindre au Souverain Pontife rantanplan , c'est fait la Grande Mémé est enterrée, on peut enfin rouler tranquille sur les immondices de la grand place et se partager le magot. Je rends l'antenne ! Ici Macondo. A vous les studios.
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" Los Funerales de la Mama Grande " fut ma première rencontre avec la littérature latino-américaine. C'est grâce à ce grand écrivain colombien que j'ai pris goût à cet univers assez particulier, où il est nécessaire, je crois, avant la lecture de s'affranchir de certaines limites habituellement fixée (les figures de styles fétiches de l'auteur en témoigneront).

La nouvelle éponyme n'est pas la meilleure du recueil - à mon humble avis - mais elle est très représentative du style de l'auteur.
Pour commencer, l'histoire, assez improbable se présente comme une chronique d'un enterrement d'une vieille et énorme femme qui é régné comme un tyran sur sa hacienda. Mais bien sûr elle n'était que l'héritière d'un système qui durait depuis plusieurs générations. Ce qui distingue la Grande Mémé (pur produit d'une famille consanguine à l'extrême) , c'est le zèle avec lequel elle a joué son rôle de tyran du domaine, ce qui explique qu'on décrète un deuil national.

Ce qui m'a frappé dans le sylve de l'auteur ce sont d'abord toutes les anecdotes et personnages historiques qu'il fait intervenir dans son histoire, accentuant ainsi un peu plus l'aspect grandiloquent et hyperbolique de son récit (comme si ç'avait été nécessaire). L'humour de Gabriel Garcia Marquez a aussi une saveur très particulière, dont je n'ai (jusqu'à présent) pas trouvé d'équivalent chez d'autres auteurs latinos. Et puis il y a les personnages, très colorés et complètement délirants, les énumérations qui ont l'air de ne jamais s'arrêter, et quand l'auteur en fini une, c'est pour en commencer une autre.
La vie quotidienne au village faite de superstitions et de bigoteries catholiques qui jurent avec le côté insouciant des habitants et leur propension à profiter de la vie assis "sur un tabouret contre la porte de la rue et à raconter " des histoires.

Une ambiance colorée, bruyante et foisonnante à découvrir !
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Un recueil de nouvelles pour tous les amoureux des livres de Garcia Marquez
Je parle à tous ceux qui lu tous les grands livres du romancier colombien.
Vous retrouverez dans ce livre cette ambiance particulière et cette écriture colorée qui culmineront dans Cent ans de solitude
La meilleure nouvelle est pour moi la dernière qui donne son titre à l'ouvrage:Les funérailles de la Grande Mémé, personnage charismatique et haut en couleur, comme les aime Garcia Marquez
Un «  petit » livre qui ravira les nostalgiques des grandes envolées du prix Nobel colombien et de son réalisme magique
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Si on me demande de citer une oeuvre du grand Gabriel Garcia Marquez, je dirais : Cent ans de solitude. C'est le livre qui a rendu célèbre l'auteur colombien. Pourtant, avant ce roman, l'univers de Macondo était déjà existant à travers des nouvelles des années 50 et 60, que le recueil dévoile. Sept nouvelles où Marquez construit le petit monde de Macondo, avec ses personnages et ses détails. Je n'ai pas encore lu le roman mais ce recueil me permet de me familiariser avec Macondo, ses habitants singuliers et surtout la chaleur omniprésente qui tourmente les habitations et le lecteur aussi.
La sieste de Mardi relate la visite d'une mère et sa fille dans le village, pour convoquer un prêtre. Motif ? Celui-ci a été tué lors d'une tentative de cambriolage et elles veulent le voir, or les choses ne se passent pas comme prévu... le deuil et le ressentiment hante les lignes, et on suit une petite famille qui vient se recueillir pour un mort. Bref, court, mais triste.
Un jour comme les autres où comment une visite chez un dentiste se transforme en jour de vengeance... une critique de la guerre civile et la politique militaire alors en cours au temps de Marquez, dans une ambiance tendue.
Il n'y pas de voleurs dans ce village, des boules de billards ont été volées et un noir est accusé du vol. Or, Damaso, le vrai voleur, commence d'éprouver de la culpabilité et décide de les rendre. Première nouvelle où on a une trace du fantastique (un chat étrange qui apparaît dans des événements précis), où les conséquences du vol ainsi que le racisme sont dénoncés tout comme le machisme de certains individus.
Le merveilleux après-midi de Balthazar, plus léger que les autres nouvelles, un menuisier construit une merveilleuse cage admirée de tous, et veut l'offrir à un enfant... où comment être plus généreux et altruiste.
La veuve Montiel, où on fait connaissance avec une femme récemment veuve et qui ne comprend pas pourquoi le village manifeste tant de haine à son époux. On finit par comprendre la raison (méritée hélas) de cette rancoeur et on voit avec tristesse la déchéance d'une honnête femme incapable de voir la violence et la culpabilité de son mari. Une nouvelle qui interroge sur la mort mais aussi sur l'amour porté à une personne dont on ignore les crimes, avec encore une fois le ressentiment d'un village.
Un jour après le samedi, plus longue que les autres, où des oiseaux meurent de manière inexplicable dans le village avec trois personnages liés par une curieuse histoire de temps. C'est dans cette nouvelle que l'univers de Macondo s'esquisse réellement, on retrouve le nom et le réalisme fantastique, et le temps et la solitude.
Les roses artificielles, une grand-mère aveugle devine le secret de sa petite-fille. Une nouvelle sur l'amour fini et le chagrin qu'on dissimule mal, sur les secrets, mais aussi sur le paradoxe de l'aveugle qui voit.
Les funérailles de la Grande-Mémé qui donne le titre du recueil et qui est la meilleure d'entre toutes. Grande-Mémé, une matriarche impitoyable et tyrannique qui forçait les membres de sa famille aux mariages consanguins et dirige d'une main de fer ses terres est morte. Très vite, le pays puis le monde est concerné par cette nouvelle, le pape va même s'y rendre pour les funérailles ! Une nouvelle amusante et féroce sur le pouvoir autoritaire des Etats et de l'Eglise avec un humour subtil mais corrosif en même temps. C'est également dans cette nouvelle que le village s'appelle Macondo et que les Buendia sont mentionnés...
Un recueil agréable et qui permet de me faire entrer dans Macondo, avec le style simple mais fluide et fantastique de l'auteur. de plus, je l'ai lu en version billingue, et c'est meilleur en version originale (en plus d'améliorer mon niveau d'espagnol). Des nouvelles intéressantes à lire.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
El tren salió del trepidante corredor de rocas bermejas, penetró en las plantaciones de banano, simétricas e interminables, y el aire se hizo húmedo y no se volvió a sentir la brisa del mar. Una humareda sofocante entró por la ventanilla del vagón. En el estrecho camino paralelo a la vía férrea había carretas de bueyes cargadas de racimos verdes. Al otro lado del camino, en intempestivos espacios sin sembrar, había oficinas con
ventiladores eléctricos, campamentos de ladrillos rojos y residencias con sillas y mesitas blancas en las terrazas, entre palmeras y rosales polvorientos. Eran las once de la mañana y aún no había empezado el calor.
—Es mejor que subas el vidrio —dijo la mujer—. El pelo se te va a llenar de carbón. La niña trató de hacerlo pero la persiana estaba bloqueada por óxido.
Eran los únicos pasajeros en el escueto vagón de tercera clase. Como el humo de la locomotora siguió entrando por la ventanilla, la niña abandonó el puesto y puso en su lugar los únicos objetos que llevaban: una bolsa de material plástico con cosas de comer y un ramo de flores envuelto en papel de periódicos. Se sentó en el asiento opuesto, alejada de la ventanilla, de frente a su madre. Ambas guardaban un luto riguroso y pobre.
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Il avait une barbe de deux semaines, les cheveux courts, durs et raides comme les crins d’un mulet, et avec cela un air de garçon apeuré. Mais c’était une fausse apparence. Il avait fêté ses trente ans en février, vivait avec Ursula depuis quatre ans, librement et sans enfants, et la vie lui avait apporté bien des raisons d’être vigilant mais non d’avoir peur. Il ne savait même pas que pour certaines personnes la cage qu’il venait de construire était la plus belle du monde. Pour lui, habitué à en fabriquer depuis son enfance, il s’était simplement agi d’un travail un peu plus difficile que les autres.
(p. 67, “Le merveilleux après-midi de Balthazar”).
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Tout le monde croyait par habitude que la Grande Mémé était la maîtresse absolue des eaux courantes et dormantes, des pluies d’hier et de demain, des chemins vicinaux, des poteaux télégraphiques, des années bissextiles et de la chaleur, et qu’elle avait en outre un droit coutumier sur la vie et les haciendas
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(...) il était déjà trop grand pour son âge et débordait de cette santé insolente et frivole que donne le désœuvrement.
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Et voici maintenant, incrédules du monde entier, l'histoire véridique de la Grande-Mémé, souveraine absolue du royaume de Macondo, qui gouverna sur ses domaines durant quatre-vingt douze ans et mourut en odeur de sainteté un mardi du dernier mois de septembre et aux funérailles de laquelle le Saint-Père assista en personne.
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Vidéo de Gabriel Garcia Marquez
Troisième épisode de Dans les pages avec la romancière américaine Joyce Maynard. Elle est venue nous parler des livres qu'elle aime, de Gabriel Garcia Marquez, du Petit Prince et de musique.
Bon épisode !
"L'hôtel des oiseaux" est publié aux éditions Philippe Rey, Arthur Scanu à la réalisation
#librairie #joycemaynard #danslespages #millepages #books @editionsphilipperey1918
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature espagnole et portugaise>Romans, contes, nouvelles (822)
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