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Citations sur Stratagème Hors la Loi (2)

— Au fait, ces nouvelles ?… interrogea-t-il.
— Elles sont relativement bonnes… William loge chez une inconnue, comme on le lui avait demandé. Nous avons d’ores et déjà pris quelques renseignements sur elle… Elle est blonde, élancée, jolie, un peu vamp peut-être… Voulez-vous voir sa photo ? On me l’a envoyée par mail.
Olson proposa d’y jeter les yeux plus tard : cela ne pressait pas. En revanche, il semblait impatient de savoir ce que les autres protagonistes étaient devenus. Ted lui communiqua que Pierre se trouvait bien dans l’appartement de la 46th Street, et que Barbara logeait chez Olga Kenneth à Santa Monica. Ils étaient désormais bien intégrés à la vie américaine.
— Un beau réseau que nous avons là ! s’exclama-t-il. Au fait, quelle heure se fait-il, Ted ?


Il revint quelques minutes plus tard, portant une tasse et une soucoupe. Il avait pris place à côté de Ralph, et caressait la chienne à rebrousse-poil.
— Quelle belle journée qui s’annonce ! dit Olson entre deux bouchées. Regardez déjà ce beau soleil, et il est à peine dix heures !
— Oui. Mais de l’autre côté de l’Atlantique, le temps se gâte !… répondit Ted.
Avait-il des nouvelles ?!… Est-ce que les deux femmes avaient été contentes de leur soirée hollywoodienne ?… À vrai dire, Ted n’en savait rien, mais il informa néanmoins Olson que la petite s’était dégottée un ringard ! Alors, le maître voulut en savoir plus…
— Un artiste quelconque, ajouta-t-il.
C’était pourtant un bien noble métier, estimait Olson, les artistes faisaient rêver le monde.



Dès lors, se mit-il réellement en colère, car il trouvait que par-dessus le marché elle se moquait de lui. Il lui conseilla de prendre ses fringues et de déguerpir sur-le-champ ; ce qu’elle fit sans demander son reste. Car elle était sans voix devant ses insinuations. En outre, pensait-elle, ce n’est pas en rencontrant des types comme lui qu’elle aurait une bonne opinion de l’Amérique ! Elle avait, en toute hâte, rassemblé ses effets, qu’elle fourra en vrac dans sa valise, sortit précipitamment sans même lui jeter un regard ; elle avait trop peur qu’il fût de haine !… Comme elle tenait, en plus de la valise, un petit bagage à main, elle n’avait pu fermer la porte.
Alors Michael claqua violemment l’huis qui, tel un couperet, allait séparer pour toujours leurs deux vies.


Pierre n’en revenait pas… Il ne s’attendait pas du tout à la voir, car il la croyait encore chez les ricains ! ; en Louisiane, où on l’avait priée de faire du tourisme, tandis qu’on l’avait rappelé, lui… et pour la France… quelques jours après la réception, à peine le temps de faire des emplettes !
Et depuis ce jour, il moisissait, c’était le cas de le dire, dans une discrète maison qu’on lui avait louée aux alentours de Marne-la-Vallée.
Décidément, elle avait eu la partie belle… Hollywood… les grandes demeures coloniales… et il ne savait quoi encore : cela faisait des mois qu’il ne l’avait pas vue.
— On m’a appelée pour une commande, annonça-t-elle.
— Ah !… répondit-il bonnement.
— T’as pas vu à la télé ?!… Une bagnole en banlieue… Boum !




Ralph se tenait maintenant debout et, très solennel, portait un toast :
— Buvons ce vin… à la mémoire de William… et à la santé… de nos prochaines actions.
Barbara s’était pareillement levée. À la pensée de Willi, son cœur se serra, sa gorge se noua, ses prunelles s’humidifièrent voilant un temps son regard et sa vision du monde. Ce pauvre Willi… pensait-elle. Prendre tant de risques, et mourir bêtement dans un accident d’avion ! ; comme monsieur tout le monde ! ; alors qu’il se voyait parfois, dût sa modestie en souffrir, à titre posthume, à la Une des journaux !… Puis Barbara déclara contenir son émotion parce qu’ils s’étaient jurés de ne pas verser de larmes si l’un d’entre eux partait avant l’heure. Néanmoins, ça lui faisait grand peine de ne plus jamais revoir son Willi adoré.



— Voilà du bel ouvrage ! s’exclama Jean. Qu’est-ce que je vous avais dit !…
Le divisionnaire reconnaissait bien ici son André. Enfin l’enquête allait pouvoir démarrer pour de bon ! Ils avaient dorénavant du pain sur la planche !… Tout d’abord, il fallait faire surveiller de près cette Barbara : elle les mènerait assurément quelque part !…
— Et si je la filais, moi ?!… déclarait Jean. Je ne vais quand même pas rester sans rien faire ! Après tout, c’est mon enquête !
— C’était… cher défunt…
— Si vous voulez… Puis-je néanmoins solliciter l’honneur de revenir sur terre pour achever une humble tâche ?…
Sans toutefois posséder de pouvoirs divins, le commissaire le lui permit. Et si Jean, au cours de ses prochaines investigations, trouvait sur sa route


Jean crut à un effet pyrotechnique de cinéma… pour épater la galerie !… Olson était vraiment un personnage unique ! Mais Pierre avait disparu. L’espace était nu. Sacré farceur ! pensa-t-il. Où était donc passé l’homme en jogging ?!…
— Étonnant, hein ?!… annonça Olson.
— Tout à fait. Votre tour de magie est remarquable.
— Je crois que l’on ne s’est pas compris, monsieur Piernet… Ce n’est pas du tout de la magie. L’homme s’est sublimé. Il s’est désintégré si vous préférez… monsieur Noilou… inspecteur André Noilou !…
À ces derniers mots, Jean se tourna vers lui, ébahi, littéralement interdit. Ralph Olson, quant à lui, continuait sur sa lancée :
— Parfait, le déguisement ! Très bien, le coup de votre étude sur les châteaux !
— Mais…
— Intéressant, mon petit feu d’artifices





— Oui, Barbara… Et alors !…
Le texte n’en disait guère plus. Subitement, tout devenait confus dans la tête de Jean… Barbara n’était-elle pas un agent à la solde d’Olson ? Sur l’heure, pour en avoir le cœur net, il lui posa la question…
— Si l’on veut… dit-il. Remarquez, on ne lui a pas demandé son avis !
Nul ne sut ce qui se passa à ce moment dans la tête d’André Noilou… Mais alors que tout se brouillait, la lumière se fit … Et, comme par enchantement, tout s’éclaira…
— Mais c’est diabolique !… cria-t-il. Mais l’avion ?!…
— On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, monsieur Noilou !… L’expérimentation dans la vie est nécessaire… reprit-il après un laps de temps, en le regardant au fond des yeux. La destinée existe aussi… Et des avions se
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II

pages 50-51

John Dowell venait de garer son cabriolet sur le parking de la clinique où exerçait le docteur Bernstein. Il était accompagné de William.

Tous deux se dirigèrent vers la réception. Puis ils prirent l’ascenseur au fond du couloir pour se rendre au troisième étage. Là, ils s’adressèrent à l’infirmière de service. Avaient-ils seulement pris rendez-vous ? demanda-t-elle. John lui exposa que le docteur Bernstein était au courant, et la pria de lui annoncer l’arrivée de monsieur William Corvanosky. Le docteur était en consultation. Aussi leur conseilla-t-elle de s’asseoir quelques minutes, car ils devraient attendre un peu ; mais ce ne pouvait être long.

John avait bien envie de s’en griller une. Il interrogea du regard William. Pensait-il que l’on pût fumer ?… Willi n’en savait rien, mais apparemment aucun panneau ne l’interdisait. À peine John avait-il allumé une cigarette que l’infirmière la lui faisait éteindre. Le cendrier à proximité l’avait induit en erreur, et il s’en excusait. Les murs venaient d’être repeints, déclara la femme en blanc, et les interdictions n’avaient pas encore été réinstallées. Le cendrier se trouvait justement ici pour éteindre cigarettes ou cigares. En réalité, John avait plus besoin de passer ses nerfs qu’une envie de nicotine. Mais il n’eut pas à se priver longtemps, le docteur Bernstein se présentait à l’extrémité du corridor. En fait, ce ne pouvait être que lui, car il les interpellait déjà. John lui présenta William Corvanosky. « Je suis au courant, monsieur Dowell, dit-il. Le docteur Cresburg m’a appelé tout à l’heure de Londres. Nous pensons en effet qu’il est utile d’examiner monsieur Corvanosky ainsi que ses collègues ». Il leur annonça d’ailleurs que des confrères allaient s’occuper de ces derniers, respectivement à Manhattan et à Santa Monica.

Il pria ensuite William de le suivre pour l’examen, et conseillait à John Dowell de l’attendre dans son bureau. John lui fit remarquer qu’il pourrait tout aussi bien patienter dans le couloir, mais le docteur insista ; c’était plus confortable. Il n’avait qu’à pousser la première porte à droite. Pour ses invités, des cigares se trouvaient dans le coffret de nacre sur son bureau, mais à fumer à l’extérieur.

*

William était entré dans une austère salle de consultation où l’attendaient deux autres infirmières, ainsi qu’un homme en blouse et pantalon blancs, que le docteur Bernstein lui présenta comme son assistant, tout frais émoulu de l’université. Mais il avait, selon lui, encore tant de choses à apprendre… tous ces riens qui finissaient par faire un bon médecin. On avait demandé à William de se mettre torse nu. Pendant qu’il se déshabillait, le docteur Bernstein le rassurait sur le caractère routinier de la visite. Ce n’était après tout que pure précaution, d’autant plus qu’ils avaient maintenant les résultats du laboratoire. On venait de les envoyer par fax. Le liquide inconnu s’avérait un terrible poison, mais dont la médecine connaissait heureusement l’antidote. Le discours durant, l’assistant avait ausculté monsieur Corvanosky. Bernstein expliquait à William ce qu’ils avaient envisagé de faire. Il s’était entretenu avec le docteur Cresburg, de Londres, qui leur avait conseillé d’injecter, à la manière d’un vaccin, une faible dose d’antidote.

On ne pensait guère à un quelconque contact avec le mortel toxique, mais allez savoir ! Pour calmer la douleur, on avait pris la décision d’insensibiliser par une première piqûre la région de l’injection ; et on lui certifia que dans deux heures, il ne ressentirait plus rien. Il pourrait tout au plus, après l’administration du contrepoison, se sentir bizarre, deux petites heures…
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