3.25/52 notes
Lettres à Gianfranco Contini : [1934-1967]
Résumé :
L'amitié entre Gianfranco Contini et Carlo Emilio Gadda était une amitié profonde et unique : cette Correspondance en témoigne de manière exemplaire, démontrant combien peut être intense et fructueuse la relation entre le critique et l'artiste.
Les lettres et cartes postales que les deux hommes ont échangées pendant trente ans ont émergé et ont été publiées au cours des phases ultérieures.
Correspondance entre le grand écrivain et l'un des critiques les plus réputés d'Italie.A la fois amitié et collaboration , ces lettres commencent en 1934 et s'achèvent en 1967 à la veille de la mort de Gadda. On y retrouve son style si particulier , son invention lexicale et syntaxique .cependant la lecture demande une très bonne connaissance de Gadda et de la vie littéraire italienne.
Ma misère et mon dénuement vont croissant de jour en jour, et je ne sais où donner de la tête. Les manches de l'imperméable, les chaussettes, etc., s'effilochent en algues et sargasses, du fait qu'aucune femme charitable ne parvient à ravauder mes vêtements: il me semble être un Neptune couillon émergé du marécage de la connerie prédappienne.
Gianna et Falqui ont refusé le premier chapitre de «Eros & Priapo» à cause de son intolérable obscénité.
Votre affirmation que ma prose est provoquée par la polémique est subtile, mais quantitativement excessive; tout n'est pas polémique en moi; une fois la norme polémique posée au début, je me déplace ensuite lyriquement dans mon monde. Pour autant que je sache, la polémique est en moi le mur d'enceinte du territoire, délimitant ce que je détiens, et que je dispute rageusement à l'intrusion d'autrui, c'est-à-dire à la mode ou aux idéologies.
Je vieillis.Je décline.Je baisse.Je me ramollis.Je me bêtifie.Je me connifie. Bavant par un coin de la bouche ,la langue pendante,arriverai-je finalement à bon port ?
Ce roman de Dino Buzzati traite de façon suggestive et poignante de la fuite vaine du temps, de l'attente et de l'échec, sur fond d'un vieux fort militaire isolé à la frontière du « Royaume » et de « l'État du Nord ».