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Critique de Sharon


Saisissant ! Voici le premier mot qui me vient à l'esprit pour caractériser ce livre. Après l'avoir refermé, la seule chose dont j'avais envie était de me replonger dans l'univers de Leighton Gage, si foisonnant, si complexe, si violent aussi.
La violence est omniprésente dans ce roman, parce qu'elle est celle du milieu que décrit l'auteur. Pas de tueurs en série décérébrés, pas de victimes anonymes qui s'accumulent. Non, la violence est glaçante, parce qu'elle est soigneusement organisée, prévue pour engendrer le plus de souffrances possibles, servir d'exemples à ceux qui voudraient se révolter - et ôter l'envie aux proches de se venger. Quant à réclamer justice, n'y pensons même pas : violence rime avec puissance, et ceux qui détiennent le pouvoir savent très bien qu'ils jouissent d'une quasi-impunité.
La corruption ? Elle est partout, à tous les niveaux de la police. Peu d'agents ont ne serait-ce que l'envie d'arrêter un jour un voleur ou un tueur, non, mieux vaut en profiter pour s'enrichir. C'est sur cette violence que s'est construit Mario Silva. Ses parents ? Tués dans des circonstances atroces. Son beau-frère ? Tué lui aussi, lors d'un banal vol - les vols font partie du quotidien au Brésil. Mario est devenu policier, son neveu aussi - les enquêtes officielles se mêlent à leurs enquêtes d'ordre privée, puisque la justice est particulièrement aveugle. Ce passé, nous le découvrons au cours de retour en arrière particulièrement bien amené. de tels enquêteurs sont des solitaires - des cibles aussi, comme ne le sait que trop la soeur de Mario. Avec eux, le lecteur se doute bien que tout sera fait pour aller le plus loin possible dans l'enquête.
La victime était un évêque. Dom Felipe était surtout un homme de bien, qui s'insurgeait contre les exactions, contre les crimes commis en toute impunité - par les propriétaires terriens. Il s'insurgeait contre bien d'autres choses encore. Autant dire qu'il avait beaucoup d'ennemis, y compris dans le clergé.
L'écriture est particulièrement percutante, ciselée, sans complaisance et sans pudeur face aux meurtres, aux viols, aux tortures. Ce ne sont pas des scènes agréables à lire. Ce ne sont pas des scènes agréables à vivre - voir, à la fin du livre, le nombre de victimes, bien réelles, lors de cette lutte entre propriétaires terriens et laissés-pour-compte au Brésil.
Le sang des maudits est un roman parfaitement réussi, parfaitement maîtrisé.
Lien : http://deslivresetsharon.wor..
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