Étonnés, subjugués par mes élans suprêmes
Et par mon chant, tonnant plus que les cannons mêmes,
Les frères ennemis cessent leurs feux mortes,
S'approchent pour s'offrir les baisers fraternels.
A ce moment joyeux de concorde et de fête,
Un sinistre boulet vient effleurer ma tête,
Et sans me la briser me donne un vif transport
Que je pris un instant pour un signe de mort.
Je tombe !... cependant je puis chanter encore,
Mais ma voix qui faiblit devient si peu sonore
Que nul ne l'entend plus !...
La France avait encor son honneur et son âme,
Et son esprit, que perd une démence infâme :
A la France, jetée à l'Antechrist sans peur,
La Guerriade rouge arrache tout honneur,
Tout esprit et toute âme, et dans sa haine vile
Se fait, pour tout tuer, Guerriade civile !
Plus que jamais les clubs, qui se fondent partout,
Proclament à grands cris la Commune qui bout,
Proclament la terreur et l'athéisme traîtres,
Qui veut faire arrêter et tuer tous les prêtres !