Ce n'est pas qu'un flot de mots, c'est un tsunami d'émotions, d'idées, de souvenirs mêlés que laisse sortir Marie Gagnon. Après un silence salutaire de 10 ans, l'auteure est prête à nouveau à donner, aider, aimer.
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Pratique, réaliste, pas du tout rêveur, Jos adolescent n’avait pas été fasciné par les histoires, vraies ou fausses, sur Al Capone, les sanglants Brazzi, le juge Taglione et les Corleone. Il ne les avait pas idéalisés non plus! Et si la vie aventureuse promise l’était un peu moins qu’à une certaine époque, tant mieux! D’ailleurs, Jos s’était vite adapté à la véritable vie mafieuse, s’était fondu dans le milieu et y avait nagé comme un poisson dans l’eau. Probablement que la «carrière» de mafioso qu’il avait imaginée ne l’aurait pas comblé autant.
Rage et colère lui donnent l’énergie nécessaire pour se redresser en position assise, quoique avec difficulté. Cela fait naître dans les yeux d’Emma une lueur de compassion, voire de pitié.
Jos a bien changé depuis cinq ans. Emma, svelte et le teint clair, resplendit de santé. Tout le contraire du mafieux! Pour Jos qui a été son intervenant en thérapie, puis son pusher, c’est dur. Il se voit dans les yeux de la jeune femme; une baleine échouée sur la rive! Quelle honte! Il ne peut presque plus s’habiller seul désormais. Il reste en sous-vêtements ou en robe de chambre toute la journée et ne sort que s’il y est obligé.
On sait que je vais me méfier de nouveaux visages…
Enfin! Le pusher n’attendra pas de savoir qui s’est vu attribuer le contrat sur sa tête. Il va fuir.
La nouvelle de sa prochaine élimination a réveillé quelque chose en lui. Depuis le décès de sa compagne Tatou, Jos se saborde, se laisse couler comme le Titanic. C’est fini. Il va redevenir le battant, l’homme respecté de la mafia montréalaise.
C’est incompréhensible pour le mafieux qui ne considère la vie que sous l’angle de ses avantages matériels.
On ne massacre plus en série comme au temps d’Al Capone!