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EAN : 9782351782422
384 pages
Gallmeister (01/04/2021)
3.7/5   28 notes
Résumé :
Pour Michael, partir naviguer en famille une année entière dans les Caraïbes est la dernière chance de sauver son couple. Les années l'ont éloigné de son épouse Juliet, et le quotidien ne leur suffit plus. Le parfum d'aventure leur insuffle d'abord une bouffée d'énergie, et leurs deux jeunes enfants sont au paradis. Pourtant, Juliet éprouve un sentiment d'échec et s'interroge sur le sens de leur mariage.
Une relation imparfaite, et pourtant étrangement néces... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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“J'ignorais ce qu'était la liberté, mais je savais ce qu'elle n'était pas. »

Parce que son couple vacille, parce que son boulot l'étouffe, parce que son désir de partir une année en bateau est plus forte, Michael avec sa femme et ses deux enfants embarquent.
Et Amity Gaige m'a embarqué.

Pas pour fuir les problèmes mais pour en braver d'autres. Pour faire remonter à la surface tous les non-dits, les faux-semblants, les blessures et les divergences.
Pour communiquer, pour s'appuyer l'un sur l'autre, pour ressentir les mêmes choses sans avoir besoin de les exprimer. Pour pas couler.
Et Amity Gaige m'a captivé.

« Et si ta liberté avait un coût terrible pour les autres. »

Juliet est poétesse et prépare un doctorat de littérature américaine. Puis les choses ont changé, « Vous savez comment c'est. On a eu les enfants. »
Juliet a un passé compliqué, un passé à réveiller et n'a jamais navigué.

Michael, un privilégié dans un métier qu'il n'aime plus. Pollueur, oppresseur, exploiteur.
« Si au moins, j'avais éprouvé du plaisir à opprimer les autres. »
Son journal de bord mutera en journal intime où tout sera divulgué. La navigation comme révélation.

Avec ce roman à la construction énergique alternant la lecture du journal de Michael et les opinions et les réflexions de Juliet, l'auteure provoque une sensation de proximité qui confère à ces deux voix dissonantes mais aimantes une incroyable ambiance dramatique enrichie de nombreux rebondissements.
Par la justesse de son écriture, la complexité des sentiments est portée à son comble dans un environnement aussi idyllique que cruel.
Et Amity Gaige m'a comblé.


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Est-ce vraiment une bonne idée pour régler des problèmes de couple que de partir en mer sur un voilier pendant plusieurs mois avec femme et enfants ?
Michael est prêt à tout pour faire ce voyage dont il rêve, même à emprunter de l'argent sans en parler à sa femme. Juliet a du mal à accepter l'aventure. Déjà le couple bat de l'aile depuis la naissance de leur premier enfant. Puis Michael et Juliet s'affrontent sur leurs idées qui deviennent diamétralement opposées avec le temps. Michael est fasciné par le survivalisme. Après moult disputes et discussions, Juliet finit par lâcher le morceau et accepte de s'embarquer pour un an avec les enfants et de voguer vers les Antilles et la cote carribéenne du Panama et de la Colombie. Pendant un moment on a presque cru que c'était gagné. Les enfants s'habituent très vite à leur nouvelle vie et Juliet progresse dans son rôle de second. C'est un roman à deux voix, Juliet raconte sa version et le journal de bord de Michael est l'autre voix , les deux alternent et se complètent.
Donc c'était presque gagné jusqu'à ce que l'histoire bascule dans le drame et l'ambiance devient tendue. le roman d'aventure vire au cauchemar
Amity Gaige a appris à faire de la voile pour écrire son roman et nous délivre de belles descriptions de paysages et des détails plus techniques sur la pratique de la voile qui rendent son roman crédible et tres intéressant.
J'avoue qu'après la lecture de ce roman j'aurais quelques appréhensions à partir en couple sur un voilier en pleine mer.
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Quand Michael propose à sa femme Juliet de passer une année à naviguer sur le bateau qu'il a acheté sur un coup de tête, l'enthousiasme n'est pas immédiat. Juliet se débat dans une vie monotone dans le Connecticut, empêtrée dans une dépression postpartum qui a réduit à néant ses espoirs de finir sa thèse sur la littérature confessionnelle. Mais les envies d'évasion de Michael, alliée à la volonté à tous deux de sauver leur couple d'une fin qui se profile à grands noeuds, finit par la convaincre. Ce mélange de bonnes, et de plus mauvaises, raisons fera-t-il bon effet sur l'eau ?

Amity Gaige, au contraire de ses personnages, mais en tant qu'autrice, elle a une position plus surplombante, se fait moins d'illusions en plaçant dès les premières lignes ces mots dans la bouche de Juliet : « Mon erreur commence-t-elle avec le bateau ? Ou avec mon mariage ? Sans doute ni l'un ni l'autre. » On comprend que l'aventure s'est finie, pas tellement bien, et que c'est Juliet qui la racontera, en alternance avec la voix de Michael, différenciée par une graphie et une graisse différentes. Que s'est-il passé ? L'analyse de couple et le récit de voyage se teintent ainsi dès le départ d'une angoisse, celle de Juliet, et d'une tension car Amity Gaige laisse le lecteur dans l'ignorance, libre donc de s'imaginer ce qu'il veut (procédé habile mais périlleux, car la vérité peut être en dessous de ses suppositions les plus folles et donc le décevoir quelque peu. Ça a été mon cas d'ailleurs).
J'ai abordé ce roman avec un peu de méfiance, car tout ce qui a trait à la navigation est très éloigné de mes goûts, ou même de mes bons souvenirs, ayant assez mal apprécié ma classe de mer de CM2 (le dessalement en optimist était ma spécialité…). Mais au final, même si la navigation est forcément très présente, avec son vocabulaire spécifique (et qui aurait mérité quelques explications en notes ou dans un glossaire), on assiste surtout aux efforts désespérés d'un couple pour éviter un délitement causé non pas par une absence d'amour mais par l'évolution parallèle de ses membres avec le temps (Michael ayant viré pro-Trump face à une Juliet toujours démocrate, entre autres), en même temps qu'on suit le parcours de Juliet pour se remettre de la tragédie survenue pendant le voyage. Un délitement évident tant les voix de Juliet et de Michael sont discordantes, et que les paragraphes qui leur sont dédiés ne se rejoignent jamais, ni dans les sujets évoqués, ni dans la manière de se voir l'un l'autre (« On est incapables de s'aimer de la même manière en même temps »).

Mais ce qui aurait pu être une histoire banale de désamour et de deuil trouve son originalité dans ce cadre de voyage maritime assez rafraîchissant (la petite famille ayant porté son choix sur un trajet le long des côtes d'Amérique du Sud), l'occasion d'évoquer les Guna, ce peuple autochtone possédant un territoire autonome situé entre le Panama et le nord de la Colombie, mais aussi la vie quotidienne qui est le lot de ceux qui ont décidé de vivre en mer. J'admire les gens qui font ce choix, d'autant plus quand ils ont des enfants, car le roman souligne parfaitement bien le sentiment de solitude qui peut étreindre les navigateurs quand on se trouve au milieu de rien, que l'on se rend compte que la mer est infinie, et que, quand un grain se profile, il n'y a pas d'autre solution que de devoir le gérer, au risque de couler son bateau et/ou d'y perdre la vie (quelle angoisse !).

J'ai également beaucoup apprécié le personnage de Juliet, cette femme si fragile et si peu consciente de sa force, elle qui réussit à trouver un nouveau souffle dans les rebondissements de ce voyage, qui se bat constamment contre ses traumatismes et sa dépression, les difficultés conjugales, la vie peut-être. « Sous nos pieds l'océan » nous raconte ainsi un voyage, au sens propre comme figuré, celui d'une femme qui malgré les souffrances et les difficultés, réussit à (re)trouver sa voie.
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Partir, tout lâcher, réaliser – enfin – ses rêves. Et qui sait, au passage, recoller ce qui est en train de se casser.

Ce rêve d'évasion ultime, Michaël et Juliet l'ont depuis longtemps, enfin surtout Michaël… Acheter un bateau, quitter le Connecticut et partir plusieurs mois naviguer dans les Caraïbes, sans contraintes. Enfin sans contraintes… S'endettant de manière douteuse, Michaël arme le « Juliet », se forme a minima et embarque femmes et enfants en plein océan.

Pour lui mais encore davantage pour Juliet, c'est surtout l'ultime espoir de sauver un couple qui ne fonctionne plus. Depuis longtemps. Depuis le début ? Quand tout cela a t-il basculé ? Et la promiscuité d'un bateau est-elle vraiment propice aux rapprochements ? Passées les joies de la découverte du début, la croisière ne va rapidement plus s'amuser !

Dans un récit choral mêlant les souvenirs de Juliet et le journal de bord tenu par Michaël, Amity Gaige – traduite par Juliane Nivelt – mélange subtilement la douceur d'une navigation idyllique et les détails du drame qui s'y est joué. On le sait dès le début, mais on le découvre ensuite par petites bribes, sans prévenir, au détour d'une phrase, dans une tension qui va crescendo.

Sous nos pieds l'océan est un livre hybride, à la fois roman à l'histoire tendue, précis de navigation accessible à tous et joli portrait d'une femme choquée en pleine introspection sur ses choix passés et à venir. Trois angles parfois confus même s'ils se rejoignent. Mais un style plaisant qui réussit à alterner poésie et tension dans un rythme qui rend le livre difficile à lâcher.
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Pour tenter de sauver son couple, Michael offre à sa moitié une année de navigation sur la mer des Caraïbes.
Après moult réticences et hésitations, elle accepte d'embarquer sur un voilier de 13 mètres avec leurs enfants de 7 et 2 ans.
Commence alors l'aventure la plus insolite de leur vie...

Un roman choral écrit à deux voix (elle et lui), une plongée dans l'intime.
Et surtout, l'incroyable vent de liberté qui souffle sur le bateau.
Déliés de leurs obligations sociales, administratives, professionnelles, affranchis du quotidien sous toutes ses formes, ils vivent à moitié nus, les cheveux croustillants de sel, dormant sous la clarté mauve de la lune tropicale, bercés par les vagues.
Les gosses se font Tarzan, Capitaine Crochet, Robinson... jusqu'au jour où l'infatigable mari contracte la dengue.

Il y a des récits cinématographiques, celui-ci atteint le niveau supérieur.
J'ai habité ces personnages et cette histoire.
J'étais là, avec elle, sur le pont, en pleine nuit d'orage, recevant des paquets d'eau salée en pleine gueule, paniquée, survoltée, possédée par l'urgence et la certitude affolante de ne pouvoir compter que sur soi.

Ce livre m'a été prêté par un ami babeliote.
Quand il m'a vu caresser la couverture d'un air rêveur au moment de la restitution, il me l'a offert. Grand seigneur Mister Pancrace, encore merci pour tout.
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critiques presse (1)
LaPresse
10 août 2021
Pour ce couple du Connecticut qui menace de s’effondrer, le voyage est assombri par de sombres souvenirs et d’âpres disputes qui les accompagnent au fil de leurs découvertes, le transformant en une cruelle exploration du sens de la vie, de la liberté et des choix. Un périple à la fois envoûtant et bouleversant.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Tous les êtres humains finissent par se décevoir les uns les autres. L'amour est trop exigeant, l'amour a trop d'attentes, l'échec est inévitable, maintenant que je suis une adulte, je le comprends, et à partir d'aujourd'hui, je ne te demanderai rien de plus que ce que tu es capable de me donner.
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Le truc que j'ai compris, à propos des hommes, c'est qu'ils sont prêts à devenir encore plus stupides pour éviter d'avoir à se sentir stupides.
Quand ils se sentent dépassés dans un domaine, ils atteignent un niveau de stupidité jusqu'alors inégalé - une métastupidité - qu'ils portent comme un étendard, comme si la bêtise était une stratégie, comme si c'était le plan depuis le début.
La bêtise, prétendent-ils, est une tactique indispensable pour échapper à l'intelligence féminine.
Ils n'ont pas d'autres choix que de devenir ostensiblement, magnifiquement stupides.
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Je crois toujours en l'âme sœur. Cependant ma définition a changé. Chacun à sa moitié. Et tu sais qui est ta moitié? C'est la personne qui vide le lave-vaisselle dans le même ordre que toi.
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Tout comme les bateaux, les mariages ont leurs points faibles, dit-elle. Si vous naviguez par mauvais temps, ces points faibles deviennent évidents, n’est-ce pas ? À moins que vous préfériez ne pas savoir ?
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L’histoire est écrite par les vainqueurs. C’est pourquoi nous avons besoin de poètes.
Pour chanter les défaites.
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