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Pol Gaillard (Adaptateur)Françoise Rachmuhl (Adaptateur)
EAN : 9782218059872
127 pages
Hatier (01/03/1999)
3.55/5   10 notes
Résumé :
Une anthologie de douze fabliaux permettant de découvrir la société bigarrée du Moyen Âge et de tourner en ridicule les défauts humains.

Pour prolonger l'étude, un groupement d'" histoires à rire " des XIX ème et XX ème siècles.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
"Il fait bon écouter les fabliaux, Messires. Si le conte est joliment fait, on oublie tout ce qui est désagréable, même les douleurs du corps, même les souffrances du coeur, même les injustices des méchants."
(Courtebarbe, "Les trois aveugles de Compiègne")

Courtebarbe est toujours dans du vrai, malgré les huit siècles qui nous séparent. de nos jours encore, il fait bon se divertir avec un "conte joliment fait", en ouvrant, par exemple, ce petit recueil de fabliaux.
Et tant mieux s'ils datent du 13ème siècle, cette "obscure" époque moyenâgeuse, quand les braves gens n'avaient pas encore besoin d'un "coach" pour les aider à saisir la moralité cachée dans l'histoire. Quand ils devaient faire appel à leur jugeote, leur propre bon sens, et leur humour. Et nul besoin de faire ensuite des "analyses" de ces farces racontées par des saltimbanques, car malgré un scénario parfois tordu, leur message final ressort toujours aussi clairement que l'eau de roche.

Cette édition annotée et quelque peu "adoucie", destinée aux collégiens, m'a fait parfois penser aux contes paysans ou aux paraboles bibliques. Mais contrairement aux sobres histoires de la Bible, les fabliaux sont racontés en langage populaire (parfois assez crû), sont pleins de facéties et souvent très cocasses. Bref, c'est marrant et ça vous fait cogiter.
La plupart datent de cette époque prospère sous le règne de Philippe-Auguste et de Saint Louis. le mot vient du latin "fabula", qui signifie tout simplement "récit" ou "histoire". Souvent raconté par la bande de jongleurs itinérants à la fin de leur spectacle, il fait rire au dépens des autres, mais pas seulement. Un peu de morale ne peut pas faire de mal.

Le mari et sa femme, curé et évêque, seigneur et manant, marchand, aubergiste... une panoplie complète de l'époque, parfois agrémentée par l'apparition de saints ou de diables.
Quel plaisir pour les bonnes gens d'écouter une de ces histoires au retour du marché et d'avoir l'impression de rire de tel ou tel voisin qui se croit malin, mais qui se fait rouler par plus futé que lui. de se moquer de la gourmandise d'un curé qui finit dans les ronces. Quel soulagement de voir que même les saints ont des vices, et que le Diable n'est pas aussi rusé qu'il paraît.

Ces troupes de comédiens n'étaient pourtant que des interprètes, comme ils l'avouaient volontiers. A l'exception de quelques noms - Jean Bodel, Rutebeuf ou Courtebarbe (des clercs instruits, mais souvent pauvres) - leurs auteurs restent anonymes.
Tout comme les gens qui déposent leur surplus livresque dans les boîtes magiques, où j'ai piqué ces fabliaux. Mais, tout comme pour ces moralités drôles, les exceptions existent ! Alors, merci, E. Robuchon, 4ème E; même si je n'ai pas vraiment exploité tout le dossier pédagogique de ton vieux bouquin de collège. Mais après tout, rien ne m'empêche de "mettre en scène la poursuite du curé par Gombault", n'est-ce pas ? Ni de "chercher les similitudes avec notre époque".

PS : Celui qui n'aime pas le fabliau "Le vilain mire" est vraiment un vieux croûton !
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Que de conte! Et que de rires! Car si ces petits contes sont drôles ils présentent aussi une morale! Alors bonne lecture!
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Beaucoup d'humour pour des textes qui n'ont pas vieilli et qui sont faciles à lire comme à étudier.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le prud'homme est bien vieux. Il n'a plus de forces. Il marche en s'appuyant sur un bâton. Son fils le regarde et songe qu'il est devenu pour autrui un véritable fardeau. Pourquoi tarde-t-il tant à entrer dans la tombe ? Sa belle-fille, qui est dure et orgueilleuse, n'a pour lui qu'aversion et mépris. Un beau jour, elle ne peut plus se contenir :
"Sire, dit-elle à son mari, de grâce, renvoyez votre père. Je ne mangerai plus tant qu'il restera ici. Vous m'entendez ? Renvoyez-le.
-Dame, à votre volonté", répond-il.
Il a peur de sa femme. Aussitôt, il va retrouver le vieillard.
"Père, père, allez-vous-en. On n'a nul besoin de vous ici. Pendant douze ans et plus, dans cet hôtel, on vous ai hébergé et nourri. Il est temps pour vous de chercher votre vie ailleurs. Allez ! Sus ! Debout ! Pas moyen de faire autrement."
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Quiconque a de l'argent assez, et un peu de jugeote, se tire toujours d'affaire en ce monde.
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