K. 622 désigne le célèbre concerto pour clarinette de Mozart, dont vous avez peut-être entendu le magnifique Adagio dans Out of Africa... le récit du même nom, paru en 1989, nous introduit au coeur des pensées d'un personnage masculin dont nous saurons peu de choses ; toujours est-il qu'il adore Mozart et qu'il se préparer à assister à un concert. Ainsi lui faudra-t-il 87 pages pour acheter son costume, et je ne vous parle pas des péripéties qui entourent l'acquisition du billet...
J'ai été déçue par ce roman que j'ai abandonné puis repris à de multiples occasions, désespérant d'arriver au bout. C'est désormais chose faite, mais sans enthousiasme aucun. Ne vous attendez surtout pas à un vibrant hommage à Mozart, du moins, le compositeur n'en est-il pas le sujet principal, d'une certaine manière.
Le style est vivant parce qu'il reproduit les méandres des pensées du personnage, mais on se lasse très vite de ce style alambiqué et à mon sens, inutilement confus. « On ne retient pas le présent en excluant le présent et la photo c'est ça, ça retranche, ça fait des trous dans le monde, des trous de mort, alors que la peinture ajoute au monde son éternité, morceau par morceau. » (p. 12) C'est pourtant une écriture qui tutoie la poésie et qui gagnerait à ne pas vouloir à tout prix se démarquer d'un récit classique : « et comme d'autre part je souhaite tout partager avec le lecteur, dont je suppose qu'il partage ma répugnance pour les récits nickel au passé simple, je ne vais rien changer, je vais livrer le tout tel quel. » (p. 17) Bref, malgré quelques jolis passages et interrogations sur l'art, ce n'est pas une lecture que j'ai appréciée.