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John Constantine - Hellblazer tome 4 sur 5

Dean Motter (Illustrateur)Ron Tiner (Illustrateur)David Lloyd (Illustrateur)Dave McKean (Illustrateur)Sean Phillips (Illustrateur)
EAN : 9781401236908
288 pages
Vertigo (20/11/2012)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Collected for the first time in chronological order and featuring stories by fan-favorite writer Grant Morrison (BATMAN INC, FINAL CRISIS) and the legendary Neil Gaiman (SANDMAN, AMERICAN GODS), FAMILY MAN continues the arcane adventures of Vertigo's chain-smoking magician John Constantine.

In this volume, Constantine attempts a vacation after recent events, but as usual, things don't go as planned. Plus, Constantine must uncover the mystery of the m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à "The fear machine" (épisodes 14 à 22). Il contient les épisodes 23 à 33 parus en 1989/1990, ainsi qu'un récit en prose de 8 pages (illustré par Tim Bradstreet) paru dans "Vertigo secret files : Hellblazer" (2001).

The family man (épisodes 23, 24, 28 à 30, scénario de Jamie Delano) - Sans le sou comme souvent, John Constantine fait du stop et se fait déposer à Northampton où il rend visite à Jehosaphat P. O'Flynn, une vieille connaissance, pour profiter de ses largesses. Ce monsieur est un marchand qui tient boutique chez lui et qui procure des objets rares, dont certains prohibés par la loi. Après avoir résolu le mystère de la menace pesant sur O'Flynn, Constantine se rend compte qu'il a à cette occasion facilité le travail de Sammy Morris (le Family Man), un tueur en série s'en prenant à des parents en les tuant avec un couteau.

Le premier épisode est l'occasion pour Jamie Delano de s'amuser avec le coté obscur des oeuvres de fictions, avec des apparitions de 7 nains dans un bar, ou d'un homme singe (Tarzan) dans un parc. C'est agréable à lire sans être une analyse ou une mise en perspective très pénétrante de cette forme de littérature. Avec les 4 autres épisodes, Delano décortique les aspects les plus aliénants des obligations parentales, et de la vulnérabilité des enfants. Thomas Constantine (le père de John) dispose d'un rôle crucial dans cette histoire. Delano sonde également la psyché de John Constantine, et sa propension à rendre la justice tout seul. La lutte contre l'Homme de Famille devient très personnelle et Constantine a l'occasion de l'abattre de sang froid, sans autre forme de procès. Delano réussit à transformer ce moment en une réflexion complexe sur les motivations profondes de Constantine, mais aussi sur la manière dont l'outil (ici une arme à feu) modifie le comportement de l'individu. Comme à son habitude, il transforme une histoire d'horreur en un instrument pour examiner des recoins peu reluisants de la société et de l'âme humaine, dans un suspense adulte et retord.

D'un épisode à l'autre, les dessins et encrages sont effectués par Dean Motter & Ron Tiner, Ron Tiner tout seul, Ron Tiner et Kevin Walker, Ron Tiner & Mark Buckingham. Chacune de ces équipes utilise un style sans point commun avec les comics de superhéros, en conférant une apparence ordinaire et quotidienne à chaque individu. Elles transcrivent toutes avec conviction les décors de banlieue de cette Angleterre des classes moyennes et des quartiers défavorisés, sans exagération ou dramatisation. En fonction des équipes, le lecteur pourra être un peu déconcerté par des expressions de visages grossières ou un esthétisme peu agréable à l'oeil pour les personnages.

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Early warning (épisodes 25 & 26, scénario de Grant Morrison, dessins et encrage de David Lloyd) - John Constantine se fait déposer par un camionneur à Thursdyke, une petite bourgade fortement touchée par le chômage, qui connaît un second souffle grâce à l'implantation d'un centre de recherche nucléaire à proximité. Grant Morrison se coule de manière exceptionnel dans le moule des histoires de Constantine pour un récit mêlant peur du nucléaire, communauté moribonde, habitants aux abois devant le dénuement inéluctable, et renoncement aux idéaux (individus travaillant pour le nucléaire alors que leurs convictions intimes est que le nucléaire conduit inéluctablement à l'annihilation atomique). David Lloyd dessine des pages où l'ambiance de fin du monde est à couper au couteau, où les visages et les corps des individus sont habités par leurs angoisses. 5 étoiles.

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Hold me (épisode 27, scénario de Neil Gaiman, dessins et encrage de Dave McKean) - John Constantine se retrouve dans un quartier défavorisé de Londres. À une soirée, il rencontre Anthea, une responsable de centre d'hébergement pour sans abri. Il accepte son invitation à aller chez elle. Dans l'immeuble rôde un spectre qui absorbe l'énergie vitale des gens qu'il rencontre.

Neil Gaiman s'invite le temps d'un épisode dans le monde blafard et désespéré de John Constantine. Il réussit à faire d'un SDF un individu plausible avec lequel le lecteur peut ressentir une certaine empathie. Il y ajoute une lesbienne qui n'a pas froid aux yeux et développe le thème de la solitude insupportable de l'individu, sous la forme d'une fable bien noire. Dave McKean réalise des dessins plus descriptifs qu'à son habitude, moins conceptuels, moins chargés d'associations d'idées par le biais de la juxtaposition d'images hétéroclites. le résultat est agréable à lire et convaincant, même s'il n'a pas la densité des histoires de Jamie Delano. 4 étoiles.

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Mourning of the magician (épisode 31, scénario de Jamie Delano, dessins et encrage de Sean Phillips) - Un membre de la famille de John Constantine a avalé son extrait de naissance, mais son spectre s'est attaché à Gemma Masters (la nièce de John) et refuse de cesser de la hanter (or sa présence est traumatisante). C'est l'occasion pour Delano de dépeindre une relation père / fils, en s'attachant plus particulièrement à la prise de conscience du fils (jeune adulte) constatant que son père a pris de l'âge, est devenu vieux, n'est plus ce qu'il était. Sans être aussi horrifique que les épisodes précédents, Delano met à nouveau en lumière une étape douloureuse du développement individuel quand on prend conscience de la mortalité de ses parents et de leur vieillissement. Sean Phillips adopte un graphisme adulte, un peu fruste. Tom Ziuko s'en donne à coeur avec des couleurs pénibles et provocantes pour le plaisir de choquer, sans réelle intelligence artistique. 4 étoiles.

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New tricks (épisode 32, scénario de Dick Foreman, dessins et encrage de Steve Pugh) - En cherchant à éclaircir ce qui est arrivé à une de ses connaissances, John Constantine se trouve confronté à un chien mangeur d'hommes. Foreman pallie l'absence de Delano le temps d'un épisode, pour une histoire qu'il est difficile de prendre au premier degré, sans sourire en découvrant cette horreur de série B. le lecteur sourit déjà nettement moins devant les dessins premier degré de Steve Pugh qui transcrit l'horreur de manière viscérale, sans prendre de gant, sans distanciation. Tout d'un coup, il est beaucoup moins facile de prendre avec détachement le danger représenté par ce chien. Une bonne histoire d'horreur, moins sociale et psychologique que celles de Delano, plus directe. 4 étoiles.

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Sundays are different (épisode 33, scénario de Jamie Delano, dessins et encrage de Dean Motter et Mark Pennington) - C'est dimanche matin, et Constantine est de bonne humeur, plein de confiance en l'avenir. Il croise par hasard Martin Peters (l'ancien manager des Mucous Membrane, le groupe punk de Constantine) qui se fait maintenant appeler Patrick McDonell. Il est devenu promoteur immobilier, spécialisé dans les biens écologiques.

Cet épisode date de 1990, et Delano met en lumière les profiteurs du business écologique. Avec son cynisme légendaire, Constantine a tôt fait de comprendre que derrière cette façade de retour à des valeurs de la terre, c'est "business as usual" (les affaires sont les affaires). Les dessins sont acceptables, parfois réussis, et Tom Ziuko met la pédale douce sur sa palette de couleurs provocatrices. 5 étoiles pour le scénario, 3 étoiles pour les dessins.

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The Gangster, the whore, and the magician (texte de Jamie Delano, illustrations de Tim Bradstreet) - Sonja est une fille de l'est qui a fini entre les mains du proxénète Frank Bufo. Il l'a chargée d'une mission peu commune : recueillir des échantillons de 5 fluides corporels de John Constantine (sang, sueur, urine, sperme et larmes).

Les illustrations de Bradstreet sont plutôt quelconques et peu mémorables. Delano évoque dès 2000 l'existence de la traite des femmes des pays de l'est dans une nouvelle où Sonja raconte son histoire glaçante et terrifiante à un John Constantine qui en a vu d'autres. Si le début fait craindre un texte flirtant trop avec le pastiche, et présentant un décalage trop important avec le sujet, la suite prouve que Delano a le sens de la mesure dans ses effets. Sans s'appesantir sur la déchéance de Sonja et ses avilissements, il décrit une vie proche de la notre, totalement saccagée, sans pourtant que Sonja soit réduite à une caricature de loque humaine. le récit aborde tous les points sensibles sans se vautrer dans le voyeurisme nauséabond, ou le sentimentalisme larmoyant. Une nouvelle réussite à l'actif de Delano. 5 étoiles (pour le texte, 1 étoile pour les illustrations qui n'apportent rien).

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La majeure partie des couvertures sont peintes par Kent Williams dans un style plus traditionnel que celui de McKean, mais avec un fort pouvoir émotionnel.

Bien qu'il soit composite, ce tome recèle de vraies pépites (les histoires de Delano et Morrison) avec des illustrations qui vont du magnifique (David Lloyd) au très évocateur de l'Angleterre de l'époque, mais pas toujours très flatteur pour les visages. Dans "Dangerous habits" (épisodes 34 à 46), Jamie Delano écrit encore quelques épisodes, puis il passe la main à Garth Ennis.
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