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Critique de Aelinel


Neil Gaiman est un extraordinaire conteur qui ne cessera jamais de m'impressionner avec sa plume si imaginative et prolifique. J'ai connu son oeuvre, il y a neuf ans, grâce à une adaptation cinématographique de l'une d'entre elles, l'excellent Stardust (Notez que la fameuse scène avec Robert de Niro, dans sa cabine secrète, est assez truculente et m'a arraché un fou-rire mémorable au cinéma!). le roman éponyme avait d'ailleurs été un véritable coup de coeur pour moi. Depuis, j'essaye de découvrir au fur et à mesure son oeuvre au travers des lectures de Coraline dont l'adaptation en film d'animation est également très réussie, le conte nordiste Odd et les géants de glace que j'avais un peu moins apprécié, très prochainement American Gods bientôt adapté en série télévisée et L'océan au bout du chemin. Malheureusement, ce dernier opus ne restera pas dans les annales pour moi car j'ai été véritablement déçue.

L'océan au bout du chemin est un conte horrifique dans lequel le narrateur âgé de 47 ans aujourd'hui revient dans le village de son enfance pour voir sa soeur et assister à un enterrement. En chemin, il ne peut s'empêcher de s'arrêter dans la maison de sa seule amie d'enfance, Lettie Hempstock et fait la rencontre de sa grand-mère. C'est alors qu'il se remémore les extraordinaires évènements qui ont nourri l'année de ses sept ans.

Il est vrai que j'ai beaucoup aimé le début du roman car je me suis immédiatement attachée au personnage principale, quand il était enfant. Il faut dire que j'ai eu rapidement le sentiment de partager avec lui quelques points communs, notamment au travers de sa passion pour les livres qu'il dévorait en cachette le soir dans son lit, de son attachement pour les félins et de son sentiment d'une constante solitude que ce soit à l'école ou dans le cadre de sa propre famille. Par sa plume, Neil Gaiman possède une très grande capacité à plonger son lecteur dans la tête d'un enfant de sept ans et à rendre sa psychologie très crédible. D'ailleurs, si certains évènements sont tout à fait compréhensibles pour nos yeux d'adulte, il n'oublie pas de les rendre bien énigmatiques dans ceux d'un enfant.

Puis, le récit glisse vers le fantastique et revêt davantage l'aspect d'un conte horrifique. Certes, j'ai trouvé quelques similitudes avec Coraline (un enfant plongé dans un état d'insécurité car laissé de côté par ses parents et devant se confronter à une femme à plusieurs visages, il est finalement guidé par un chat) ou même la saga de L'Epouvanteur de Joseph Delaney (un conte fantastique se déroulant dans la campagne anglaise avec un jeune apprenti qui doit combattre des créatures maléfiques) dont j'avais beaucoup apprécié la lecture. Malheureusement, j'avoue ne pas du tout avoir adhéré à la suite et je me suis même sentie mal à l'aise plusieurs fois. Certains évènements dans le récit m'ont paru vraiment trop loufoques, bizarres voire absurdes : j'avais le sentiment de me retrouver dans Alice au Pays des Merveilles (je fais surtout ici référence au dessin animé de Walt Disney car je n'ai pas encore lu l'oeuvre de Lewis Carrol). Quant à certaines scènes entre le jeune narrateur et son père, notamment la scène de la dispute puis celle de la salle de bain, elles ont ravivé en moi de mauvais souvenirs. Enfin, je ne savais jamais vraiment où l'auteur voulait mener son lecteur : à chaque fois que je pensais que le récit allait s'achever, Gaiman repartait sur de nouvelles péripéties, ce qui n'a pas manqué de me perdre, voire de m'ennuyer parfois.

En conclusion, L'océan au bout du chemin est un roman de Neil Gaiman qui m'a profondément déçu et mise mal à l'aise à de nombreuses reprises par la bizarrerie de son scénario et de ses évènements. Je compte bien aujourd'hui oublier ce roman et passer à autre chose : American Gods fera donc très bien l'affaire.
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