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3,9

sur 588 notes
J'ai découvert Neil Gaiman il y a quelques années, avec son roman American Gods. Mêlant réalité et fantastique, violence et conte, ce texte ne m'avait pas plu et je l'avais arrêté assez rapidement. J'étais restée sur cette expérience lorsqu'en 2010, alors que j'étais en stage dans une bibliothèque anglaise, j'ai pu assister à la remise de la Carnegie Medal (haute distinction de littérature jeunesse en Angleterre), qui fut remise cette année-là à Neil Gaiman pour The Graveyard Book, traduit sous le titre de « L'étrange vie de Nobody Owens ». A partir de cette lecture, un chef d'oeuvre du genre fantastique que j'ai adoré, je suis devenue une des nombreuses fans de l'imaginaire et de l'écriture de cet auteur : avec un talent de conteur magique, il nous transporte dans des mondes étranges, pas toujours cohérents, dans lesquels des personnages bizarres évoluent, pour notre plus grand bonheur. Je l'associe désormais souvent dans mon esprit à Tim Burton. Grâce aux éditions Au Diable Vauvert, j'ai eu la chance de rencontrer l'auteur (en visite à Paris pour la première fois depuis 12 ans) lors d'une conférence de presse, où je me suis laissée séduire par sa gentillesse, sa bienveillance, son écoute et son humour typiquement britannique. Nous déclarant par exemple qu'il est « la personne la plus heureuse du monde car personne ne l'arrête de faire ce qu'il veut, ce qu'il aime« !

Mais revenons-en au roman ! L'Océan au bout du chemin est très représentatif de son oeuvre toute entière. Au départ une simple nouvelle écrite pour sa femme qui voyageait alors à l'autre bout du monde – comme il le dit à son éditeur « I have accidentally written a novel, sorry » – ce roman a rapidement pris la tête des listes des best-sellers aux États-Unis et en Angleterre.

A l'occasion d'un enterrement d'un membre de sa famille, le narrateur revient dans son village natal. Il éprouve alors un besoin irrépressible de retrouver les lieux de son enfance, en particulier la maison d'une petite voisine, Lettie, avec qui il a passé beaucoup de temps. Mais ses souvenirs sont flous, jusqu'à ce qu'il arrive devant une mare derrière la maison de son amie, que celle-ci appelait « l'océan ». Il se remémore alors l'été de ses 7 ans, qui a commencé par un suicide et puis des événements mystérieux …

« Les souvenirs d'enfance sont parfois enfouis et masqués sous ce qui advient par la suite, comme des jouets d'enfance oubliés au fond d'un placard encombré d'adulte, mais on ne les perd jamais pour de bon. » Il suffit donc que le narrateur soulève un coin du voile pour que tout lui revienne, et qu'il nous raconte ainsi une très étrange histoire, peuplée de magie, de monstres, de sorcières … pas tout à fait comme les autres !

A la manière d'un conte, Neil Gaiman nous transporte au coeur d'un monde à hauteur d'enfant, un monde que les adultes ne peuvent pas voir, ni comprendre, et où le narrateur va devoir trouver du courage au fond de lui-même pour l'affronter et vaincre. Mais pour autant, L'Océan au bout du chemin n'est pas un livre pour les enfants: peuplé de créatures effrayantes, violentes, impitoyables, le conte tourne vite au cauchemar.

Un conte pour adultes donc, qui m'a envoûtée d'un bout à l'autre, et que je ne peux que vous conseiller ..
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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Ce livre est comme un souvenir d'enfance : difficile à cerner et pourtant essentiel.


Un jeune homme revient visiter la maison de son enfance après l'enterrement de ses parents. Il se remémore alors sa jeunesse : Pour faire face à des fins de mois difficiles, ses parents ont décidé de mettre sa chambre en colocation. Plusieurs personnes vont se succéder, dont un visiteur de commerce un peu dépressif qui va écraser son chat avant de se suicider dans sa voiture. Cette violence va susciter la panique chez le jeune enfant qui va se perdre dans la forêt. Un être fantastique va alors profiter de sa faiblesse pour franchir la barrière entre les mondes et prendre l'apparence d'une femme qui va devenir la nouvelle locataire de la chambre du jeune garçon. Cette femme va envoûter ses parents en leur donnant tout ce dont ils rêvent et en flattant leurs bas instincts, tout cela afin de mieux isoler le jeune garçon et de prendre le pouvoir sur lui. Il va alors trouver refuge chez ses voisines. Trois femmes exceptionnelles qui semblent habiter ici depuis la nuit des temps et qui ne sont peut-être pas, elles aussi, tout à fait humaines…

L'intrigue de ce livre est touffue et difficile à résumer. Pourtant quand on lit le livre, tout cela semble naturel. Neil Gaiman est un narrateur exceptionnel qui revisite les contes de fée et les mythes de son pays. Ils les détournent pour en faire un récit que l'on sent très personnel et d'une très grande force d'évocation sur l'enfance. La dernière partie du livre est très émouvante et je pense que beaucoup de lecteurs s'en souviendront pendant longtemps. Ce roman est aussi un livre sur le souvenir et la mémoire. Il y a parfois des souvenirs que l'on préfère enterrer car ils pourraient nous empêcher de grandir. Mais tôt ou tard ils finissent par ressurgir car ils ont en parti déterminé notre identité. Il y a toujours un moment où il faut y faire face. Je pense que Neil Gaiman a exorcisé les souvenirs douloureux de son enfance avec ce livre et, par bonheur, nous pouvons tous en profiter !
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Comme il est doux de se replonger dans ses propres peurs d'enfants.

Comme il est doux de se remémorer ces moments passés à frissonner pour trois fois rien planqués sous une couverture pour bouquiner.

Comme il est doux de se dire que tant que les contes et légendes vivront notre imaginaire tiendra bon.

Comme il est doux de simplement retrouver la plume féérico-fantastique de Neil Gaiman.

Ce livre est une sucrerie divine pour nous rappeler l'enfant qui sommeille en nous. Un conte noir « pour les grands » comme seul Gaiman peut les écrire, qui ne se souvient pas de « Coraline » ? le merveilleux côtoie l'affreux, l'ordinaire l'extraordinaire, le monde de l'enfance celui des adultes. Et c'est bon, c'est fluide, les mots coulent d'eux-mêmes et nous emportent, le film se déroule là juste sous nos yeux, et poser le bouquin devient impossible, cela reviendrait à nous arracher une part de ce que nous avons d'enfui en nous.

Un merveilleux moment pour ce livre coup de coeur qui m'a emmenée là où je ne pensais pas aller. Je n'ai rien d'autre à ajouter si ce n'est vous inviter à découvrir l'univers si particulier de l'auteur, et aussi remercier Au Diable Vauvert de nous avoir « offert » la traduction française de ce superbe texte. Un roman assurément à découvrir et à faire découvrir, il me tarde de savoir ce que mon chroniqueur adjoint (mon fils) en pensera !
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Voici un très joli roman fantastique, plein d'une sombre et touchante poésie. Fantastique, au sens où le lecteur n'est pas projeté d'emblée dans des univers extraordinaires (ils finissent par se ressembler tous, ces univers-là, produits industriellement par les maisons d'édition), mais dans la vie d'un petit garçon anglais qui tombe sur le surnaturel sans s'en étonner plus que cela, et qui rencontre trois figures féminines tutélaires venues à son aide. Ces trois figures sont en même temps une petite fille à taches de rousseur, sa mère et sa vieille grand-mère solide et protectrice. Chaque élément du roman a donc une double face, naturelle et surnaturelle, qui parfois s'interpénètrent : c'est le cas de la mare aux canards qui est aussi un océan, et des repas qui sont servis à l'enfant dans la ferme banale-extraordinaire des Hempstock, à la fois solidement matériels et sublimement goûteux, présents et charnus jusqu'à en paraître magiques. L'histoire a pour trame générale une sorte d'initiation ou de passage à l'âge adulte (en particulier quand le regard de l'enfant change sur son père), mais ne se termine pas, comme tant d'autres, sur le retrait de la magie, sur le renoncement à l'océan au bout du chemin, ni sur la résignation à vivre la vie ordinaire et rationnelle des adultes : certes, l'océan au bout du chemin est une mare aux canards, mais il reste un océan (le lecteur comprendra). Le compromis final entre enfance et âge adulte est plus subtil, moins désenchanté et aussi beaucoup moins manichéen. Un joli roman poétique, avec la touche d'humour discret qui est la marque propre de l'auteur.
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Quand j'ai vu que le nouveau Gaiman était proposé par Babelio, je me suis inscrit vite fait à l'opération Masse critique et je suis très content d'avoir été sélectionné et d'avoir reçu ce livre, merci à l'éditeur.

Je n'ai pas lu tout Gaiman mais j'ai apprécié Neverwhere et Anansi boys, j'y ai trouvé un ton original qui renouvelle la fantasy. En revanche, je suis un peu déçu avec ce nouveau roman ; l'attente était sans doute trop forte mais je pense que c'est une oeuvre mineure, une nouvelle juste un peu rallongée, agréable à lire mais sans plus.

A l'occasion d'un enterrement, le narrateur revient sur les lieux de son enfance ; il retrouve le chemin qui partait de chez lui et arrive dans la ferme Hempstock où habitait son amie Lettie. Il se remémore une aventure qui lui est arrivée l'année de ses 7 ans et qu'il avait oubliée (comment peut-on oublier telle aventure ?).

Lettie, qui a 4 ans de plus que lui, l'emmène se promener, lui fait découvrir des drôles de choses et il assiste à affrontement avec un monstre. Il ramène une saloperie de cette aventure et croit s'en débarrasser facilement mais c'est alors qu'arrive une nouvelle gouvernante, Ursula Monkton, avec qui il se heurte. Tout le monde adore Ursula, surtout le père, mais son attitude vis à vis du garçon est vite inquiétante et le narrateur va avoir besoin de l'aide de Lettie et de son étrange famille car c'est un monstre qu'il faut renvoyer chez lui.

L'histoire du monstre n'est pas mal menée bien que son articulation avec le reste du récit me semble un peu bancale. Il y a beaucoup de thèmes dans ce roman, sans doute trop ; le livre fait référence aux livres de jeunesse avec les peurs enfantines et le père sous l'emprise de la belle blonde fait penser aux personnages de contes, surtout quand il est à deux doigts de sacrifier son fils. La fin pleurnichante sur le sacrifice des héros pour sauver le monde et ceux qu'ils aiment est un peu moralisatrice et je ne garderai en tête que le combat des Hempstock avec Ursula, bonne histoire avec un univers bien défini.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Et c'est un chemin dont je ne suis pas encore totalement revenue !

On ne présente plus l'auteur (American Gods, Coraline etc...), un vrai coup de foudre OMG
Un maître du fantaisie-fantastique-horreur-thriller. Unique en son genre. Dans la même veine que Tim Burton, mais avec ce je ne sais quoi de différent que je préfère. Un côté enchanté peut-être.

Mon avis:
Un univers si particulier, onirique, quasi philosophique, étrange, superbe, effrayant, magique, quotidien aussi...c'est cela qu'offre Neil Gaiman. L'intrigue est captivante si tant est que l'on accepte de lâcher prise avec la logique et d'entrer dans la proposition de ce monde fantastique qui n'a plus de prise avec le réel.
C'est ce que j'appelle du véritable fantastique.

Voici le genre de livre qui vous marque et pourtant que l'on voudrait oublier pour regoûter à ce plaisir unique de le découvrir pour la toute première fois.

Sur la liste des: "A Lire une fois dans sa vie".
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Avec ce court roman fantastique, je me plongeais pour la première fois dans l'univers de Neil Gaiman et je dois dire que je suis charmée.
Dans ce conte horrifique vous allez frissonner aux côtés du narrateur qui se replonge dans un terrifiant souvenirs d'enfance, longtemps oublié, et qui surgit des limbes le temps d'une soirée. Il y est question de l'enfance, des relations parents/enfant, et du passage à l'âge adulte, le tout sur fond de créatures chimériques, de gouvernante diabolique et de sorcières bienveillantes.
L'auteur fait preuve d'une maîtrise du cauchemardesque remarquable et certains tableaux sont vraiment saisissants, comme l'image de la puce la première fois qu'on la rencontre ; elle n'est pas forcément terrifiante sur le moment, mais s'insinue dans l'esprit et y reste durablement pour ressurgir plus tard (à l'image du vers squatteur de pied!). Pour moi c'est l'une des qualités certaine d'un bon roman : marquer l'esprit. J'ai terminé L'océan au bout chemin il y a une quinzaine de jours et j'y suis revenue souvent depuis, par des visions fugaces de Lettie, de la ferme ou des Vermines.

L'écriture est plaisante, onirique, parfois philosophique… L'univers de cet auteur est vraiment recherché et stylé, à l'avenir je m'y replongerai avec joie. Que vous l'aimiez déjà ou que vous ayez envie de le découvrir, si vous êtes amateur de fantastique je ne peux que vous conseiller ce roman superbement écrit.
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Neil Gaiman est un merveilleux conteur dont la prose envoutante nous emmène dans un univers entre deux mondes, où la notion de réalité devient incertaine.
Le narrateur revient sur les lieux de son enfance. Dans ce petit coin de campagne en apparence bien paisible, il a vécu à l'âge de sept ans des évènements qui échappent à de simples mortels. Il va rencontrer les trois Hempstock : la jeune Lettie, sa mère Ursula et la très vieille madame Hempstock. Trois femmes pas ordinaires. Sans doute les appellerait-on des sorcières dans notre monde. Elles vont aider le petit garçon à affronter une dangereuse créature. Il va aussi découvrir qu'une simple mare est parfois plus qu'une petite étendue d'eau, qu'elle peut être l'Océan...
Une magnifique histoire, envoutante, poétique, élu par les anglo-saxons "book of the year 2013". A juste titre et j'ai été ravi de recevoir ce roman, merci au diable vauvert.
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Un jeune homme retourne "chez lui" après des années d'absence. Il va sur les lieux de son enfance et de sa rencontre avec cette étrange gamine qui avait un océan dans son jardin...

Une nouvelle histoire de Neil Gaiman et encore un très beau récit. L'histoire est plaisante à lire car on découvre à nouveau tout un univers fantastique. Il n'y a pas d'explication à tout et c'est encore mieux ^^

Le personnage principal, un peu comme celui d'American gods, est une figure fugitive, juste une "ancre" pour faire découvrir au lecteur un monde remplis de "magie" et de cauchemars. C'est efficace, prenant et l' immersion est ainsi totale.

Bref, un très chouette moment de lecture que je recommande !
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Neil Gaiman a écrit ici un roman sur l'enfance mâtiné de fantastique qui se trouve être un petit bijou faisant honneur à ses talents de conteur, à son âme d'enfant, à sa faculté à mêler quotidien et étrange d'une plume que je trouve très évocatrice. Un petit bijou, donc, que j'offrirai certainement à d'autres lecteurs pour le faire découvrir, tant il m'a enchantée.
Un deuil est l'occasion pour le narrateur adulte de revenir dans la région de son enfance et de refaire des chemins qu'il pensait presque oubliés. Comme celui qui mène à la ferme Hempstock, où son amie Lettie vivait autrefois avec sa mère et sa grand-mère. Et derrière la ferme, il y a cette mare...cette mare tout à fait banale d'apparence, cette mare très simple, dont Lettie disait qu'elle était un océan, que sa mère, sa grand-mère et elle avaient traversé autrefois pour venir du vieux pays....
Pour le narrateur,c 'est le début des souvenirs qui remontent et pour le lecteur, le début d'un roman palpitant qui rend la saveur de l'enfance, l'enfance telle qu'elle est réellement, pas telle que les adultes la présentent, une enfance d'après midi dans les arbres avec un livre, mais aussi une enfance qui peut être sauvage, cruelle, où les monstres ne sont pas si loin et où les grands finalement ne servent pas toujours à grand chose...
C'est assez court, donc difficile d'en dire beaucoup sans déflorer l'intrigue, mais c'est tout simplement enchanteur et je ne peux qu'encourager les lecteurs éventuels à l'ouvrir!
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