"Omnia mutantur nos et mutamur in illis." La locution latine illustre dans Marvel 1602 la condition des mutants, transposés dans l'ère élisabéthaine, donc transposés dans le temps et dans l'espace. Les mutants n'étaient, ne sont et ne seront ni tout à fait les mêmes ni autres. Ils se laissent étrangement reconnaître dès lors qu'ils nous sont familiers. En effet, ils ne portent plus les mêmes noms : Peter Parquaugh, Rojhaz, Carlos Javier, etc. La transposition apparaît comme une anomalie dans le continuum espace temps et les personnages qui ressentent cette anomalie enquêtent sur le phénomène. L'anomalie est au coeur de l'intrigue et les mutants sont perçus comme une anomalie génétique par leurs contemporains, considérés comme des hérétiques par l'Inquisition, des abominations sataniques. Ils retrouveront les Quatre Fantastiques, personnages d'une chanson de marin, sur le modèle des récits de voyage. Les Mutants traverseront l'Atlantique pour rejoindre l'Amerique, plus precisement la colonie disparue de Roanoke où naquit Virginia Dare, la première enfant Britannique née au Nouveau Monde (Son protecteur est Rojhaz ...) Une lecture ludique, sympathique, qui réécrit L Histoire mais il y a comme un hic ( comme dans ma critique). Car l'histoire est changeante et les mutants changent en elle.
Les superhéros Marvel font irruption en plein milieu du XVIIe siècle ! D'emblée l'histoire a l'air un peu tirée par les cheveux, et cela se ressent parfois fort clairement. Si le personnage de Nick Fury (renégat et homme de cour dans l'âme) s'inscrit parfaitement dans l'Angleterre victorienne, que dire d'un Captain America soudainement transformé en indien ? Bref : je ne suis qu'à moitié convaincu, d'où une seule étoile ("pas mal").
Reste que ce livre est une curiosité, Neil Geiman, le célèbre auteur de fantasy, s'y attaquant au Comics. On le sent par moment à l'étroit, comme engoncé dans le carcan de cet univers héroïque, mais ailleurs la sauce prend (notamment à travers le docteur Strange dont la magie semble clairement l'inspirer).
Tout, ou presque, l'univers Marvel est ici finement recyclé par Neil Gaiman, secondé par Andy Kubert au dessin, qui transpose une grande partie des super-héros légendaires dans un récit se déroulant au XVIIème siècle en Angleterre et en Amérique, sous les règnes d'Elisabeth Ière et de Jacques Ier.
Stephen Strange, médecin de la reine, va s'allier avec Sir Nicholas Fury en ces temps où semblent sonner la fin du monde pour tenter de mettre la main sur le fameux trésors des Templiers.
Neil Gaiman parvient à manipuler l'histoire avec finesse et fait intervenir un grand nombre de héros Marvel, notamment les Quatre Fantastiques, certains X-men, à commencer par le professeur Xavier, devenu Carlos Javier, un Peter Parker (ou Peter Parquagh) surprenant... sans aucune lourdeur, avec un talent fou puisque tout tient parfaitement en place et ne semble aucunement forcé.
Un fort bel ouvrage dans lequel on retrouve le thème des mutants persécutés, la lutte de Fatalis contre les Fantastiques, la colonisation du Nouveau Monde (à mettre en parallèle avec "American gods")...
Les huit épisodes de la maxi-série de Neil Gaiman et Andy Kubert se retrouvent réunis dans cette intégrale Marvel Deluxe qui reprend donc les deux premiers tomes de cette saga publiée dans la Collection 100% Marvel, ainsi qu'un bonus contenant croquis et commentaires.
L'originalité de cette série se situe dans la transposition efficace des personnages de l'univers Marvel (Les X-men, les 4 fantastiques, Magneto, Prof. Xavier, Dr. Strange, Otto von Fatalis, Thor, Daredevil, Spider-Man, Nick Fury, etc.) au XVIIème siècle. Neil Gaiman installe son récit à une époque où l'Amérique est encore à l'aube de sa construction et place des héros comme les X-men dans un contexte historique peu exploité en comics, mais propice à une inquisition contre le paranormal et toutes formes de mutations.
Parsemant son ouvrage de références et clins d'oeil multiples à l'univers Marvel, Neil Gaiman ("Sandman") imbrique tous les éléments de son histoire avec brio autour d'une intrigue bien construite et efficace. Il faut dire que l'environnement riche en conflits, complots et sortilèges se prête parfaitement au développement de ce scénario prenant et plein de rebondissements. Au-delà d'une mise en place judicieuse, l'auteur va cependant parfois se lancer dans de longues narrations explicatives souvent inutiles, qui viennent quelque peu plomber le rythme de cette aventure passionnante.
Graphiquement, le travail du duo tandem Kubert-Isanove ("Wolverine - Les origines") est impeccable, avec un dépaysement tout à fait crédible au temps de la Renaissance et une mention spéciale pour le coloriste d'origine française, Richard Isanove. Passant efficacement de décors de château à de nombreux panoramas et plan larges, le tout peut également compter sur une mise en scène irréprochable.
Malgré une conclusion un peu lourde en explications, cette première apparition des vedettes Marvel il y a plus de 400 ans vaut vraiment le détour.
Marvel 1602 est est une BD où les superhéros apparaissent 400 ans plus tôt. La BD contient plusieurs éléments intéressants l'inquisition menée contre les mutants ou la présence des superhéros dans un monde où il n'y a pas la technologie actuelle. Il y a aussi des point que je n'ai pas aimé comme la présence de dinosaures en Amérique. C'est très bien de voir nos héros préféré dans un contexte différent de celui auquel on est habitué. En général, l'histoire n'est pas mauvaise sans être non plus extraordinaire.
- Il pleut ! Seigneur, il pleut !
- Bravo, Bobby. Tu reconnais la pluie. Miracle. Bon, si tu me donnais un coup de main... ?
Coraline découvre un autre monde qui semble plus agréable que la réalité. Mais pour y rester, il faut...