Alors que le premier tome (Préludes & Nocturnes) libérait le Maître des Rêves après 70 ans de captivité dans une cage de verre et que le deuxième volet (La Maison de Poupée) montrait un Sandman en pleine possession de ses pouvoirs, mais ayant encore un peu de ménage à faire au sein de son royaume après des décennies de captivité, ce troisième album propose quatre histoires courtes, indépendantes les unes des autres et dessinées par plusieurs artistes.
Le premier récit, intitulé « Calliope » et illustré par
Kelly Jones, raconte l'histoire d'un jeune écrivain en mal d'inspiration pour son second roman, mais qui parvient néanmoins à mettre la main sur Calliope, la muse d'
Homère. Dream, lui-même longtemps séquestré par Alexander Burgess, répond aux appels à l'aide de Calliope, retenue prisonnière et violée par cet auteur qui retrouve ainsi une inspiration sans limites. Cette histoire est non seulement excellente, mais elle met également en scène un personnage important de la série, car Calliope est non seulement l'ancienne amante de Morphée, mais également la mère d'Orphée.
J'ai également beaucoup aimé la deuxième histoire, intitulée « le rêve d'un millier de chats » (A Dream of a Thousand Cats), qui est également illustrée par Kelley. Ce récit, qui raconte l'histoire d'un chat qui tente de modifier la réalité des félins, illustre toute la puissance des rêves. L'auteur invite donc à rêver d'un monde meilleur.
Je suis un peu moins fan de la troisième histoire, intitulée « Songe d'une nuit d'été » et dessinée par
Charles Vess, alors que celle-ci a pourtant reçu le Prix World Fantasy en 1991. On y retrouve Will
Shakespeare, qui avait conclut un étrange pacte avec Sandman lors du tome précédent et qui interprète ici l'une des deux pièces commandées par le Maître des Rêves face à un public composé d'êtres féériques, dont il est d'ailleurs question dans la pièce.
J'ai bien aimé la quatrième histoire, intitulée « Façade » et illustrée par
Colleen Doran, car elle parvient à incorporer l'univers super-héroïque à celui de Sandman. le récit met en effet en scène un personnage mineur de DC, Urania Blackwell, alias Element Girl. Cette dernière souffre d'une apparence monstrueuse et, vivant dans la honte et l'isolement, elle réclame une mort qu'elle ne peut obtenir à cause de son immortalité. Dream n'apparaît pas dans cette histoire assez sombre, mais on y retrouve par contre
Death, l'un des autres Éternels.
Encore un excellent tome, qui continue d'enrichir l'univers imaginé par
Neil Gaiman !