Peut-être que j'en attendais trop ...
Les premières pages m'ont ennuyée, non pas que la lecture ait été déplaisante, loin de là, mais bof, difficile de vraiment m'intéresser à ce David McCae, écrivain new-yorkais obligé de se rendre en Alaska pour terminer un biographie commandée par un gouverneur américain et y rencontrer un alpiniste à la renommée mondiale, ami dudit homme politique. Ecriture comme personnage, j'ai trouvé tout très fade, sans mystère, sans tension, sans interrogation. Plat.
Puis le récit décolle lorsque l'interview vire au cauchemar et le roman en récit de survie dans le décor grandiose d'une île sauvage d'Alaska. Même si on est très loin de l'ambiance oppressante que propose David Vann dans le même cadre, j'ai été ferrée. Puis c'est retombé.
La faute, peut-être, à un autre livre ( pas Sukkwan Island ) que j'ai lu juste avant, Croire aux fauves, de Nasstaja Martin, récit qui n'a rien à voir avec Terres fauves mais qui relate aussi un combat avec un ours et surtout une transformation suite à cette confrontation, avec une force inouïe. Pas de bol d'avoir enchaîné ces deux lectures ... la comparaison a clairement parasité la lecture de certains chapitres de Terres fauves, et jamais à son avantage.
On voit bien David, falot, naïf et dépressif, se transformer en mode survie, obligé de se surpasser une fois réellement confronté à la violence de la nature et des hommes. Mais plutôt que de pousser les curseurs à fond, de jouer la carte de l'ambiguïté de cette métamorphose, l'auteure confronte son personnage à une course contre la mort, certes bien ficelée mais qui repose sur des invraisemblances et qui aboutit à un enchaînements d'événements dramatiques en accéléré, tous prévisibles, ce qui décentre le récit qui aurait pu être captivant de la mue radicale de David. Je n'ai pas réussi à y croire.
Bref, pas la bonne lecture au bon moment pour moi, je suis passée à côté ...
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Roman d'aventures ou de mésaventures, Terres fauves est un récit aussi trépidant que tétanisant au coeur des territoires nord-américains. C'est âpre, brutal, douloureusement hostile mais on s'immerge rapidement dans ce récit. Peut-être parce que Patrice Gain y évoque de manière formidable des territoires qui me sont totalement étrangers et la promesse d'espaces grandioses dans l'inconscient a la vertu de leur accorder un charme naïf. L'Alaska vous saisit irrémédiablement par la description de ses lacs gelés «couleur cendre froide» et de ses forêts d'épicéas noirs qui hébergent des ours féroces. Mais les véritables fauves ne sont pas forcément ceux que l'on croit.
David McCae, écrivain indécrottablement new-yorkais, va en faire la douloureuse expérience lors de son séjour à Valdez, devenant la proie de redoutables prédateurs sur ces terres sauvages et carnassières qui façonnent le caractère de ceux qui y vivent.
Patrice Gain est un auteur bluffant. Dans un texte mené de manière souveraine, il parvient aisément à nous plonger dans un univers aussi attirant qu'inquiétant. Il dessine un roman sombre et éblouissant dans ses paysages tout comme dans son personnage principal. Si David agace au début par ses jérémiades, il s'étoffe au fur et à mesure qu'il se frotte à la réalité de cette région inhospitalière et à chacune de ses particules rugueuses pour acquérir une stature attachante. J'ai réellement été séduite par la facilité de Patrice Gain à s'imprégner des lieux et à s'en servir comme pour purifier son apprenti héros engagé dans une lutte contre des fauves qui sonne comme une bataille contre ses propres défaites.
C'est court, c'est rude, c'est efficacement construit, ce livre que j'ai dévoré est enthousiasmant au-delà même de l'histoire... sûrement l'effet de la découverte d'un auteur talentueux dont j'attends avec impatience la prochaine publication.
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♫ ♪ ...ma cabane en ... Alaska est blottie au fond des bois , on y voit des ...sur le seuil ....♫
Des écureuils ? oui , il y en a .
Mais David McCae , écrivain new-yorkais va vite comprendre qu'il n'est plus à Central Park mais au coeur d'un monde sauvage où l'hostilité de la nature n'a d'égale que celle des prédateurs humains .
Le pauvre David n'a pas le choix : il doit remplir le contrat imposé par son éditeur et accepter une mission pour servir une campagne électorale .
Il part donc à Valdez ,en Alaska pour le grand bonheur du lecteur qui aime les grands espaces et la magnificence de ces terres encore isolées .
Mais lui, il est moins heureux : la nature , il ne connaît pas , il déteste, il en a peur . Bref , il se veut citadin et c'est tout .
Mais le sort en a décidé autrement .
David McCae va devoir s'adapter au-delà de toute espérance pour survivre .
Et, il va falloir abandonner la douce contemplation du wild pour le suivre dans un road movie palpitant .
Parce que passé le seuil de sa cabane , aucun choix possible : il faut échapper aux ours et à un microcosme de dingues , de politiciens véreux et de flics corrompus sur fond de magouilles politicardes .
Voilà le décor d'une intrigue à couper le souffle .
Pour cela, l'auteur va largement utiliser l'exagération certes mais , c'est si bien maîtrisé que dans l'ensemble , je me suis laissée emporter par le rythme de cette fiction aux multiples rebondissements et teintée de sarcasmes .
Pourtant , j'ai parfois regretté quelques scènes trop peu crédibles à mon goût . Alors , n'y pouvant rien changer , je m'en suis accomodée : c'est l'auteur qui décide , non mais ! !
De même que si la morale philosophique un peu convenue m'a touchée par sa naïveté c'est parce qu'elle a parfois les allures d'un conte .
Ou , peut-être ai-je eu envie l'espace d'une lecture de croire à la métamorphose d'un homme .
Il va sans dire que ce livre m'a d'abord séduite par la force d'un titre évocateur .
Puis, belle surprise , il résume bien le caractère de cette aventure proposée par Patrice Gain , auteur français , à travers principalement l'Alaska et le Canada .
Ici , thriller et nature writing se confondent pour tisser la trame d'une véritable aventure hitchkockienne .
A lire , m'sieurs dames , à lire !
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« Il faut que tu saches que les plus forts d’entre nous ne sont pas les types qui gravissent les montagnes par poignées, comme le Logan ou le Saint-Elias. Je veux dire que ce ne sont pas les êtres vivants les plus visibles, comme les colosses que l’on applaudit courant derrière un ballon ou s’entre-déchirant sur un ring. Les plus vaillants, les plus méritants sur cette terre sont de fragiles passereaux, les mésanges huppées, pesantes comme un fétu de paille, les grèves, les pluviers, les bernaches, les barges rousses, les grenouilles des bois qui se laissent prendre par le gel, deviennent dures comme des galets, pour renaître aux premiers rayons de soleil. Et puis il y a les immobiles, les opiniâtres, qui affrontent les éléments sans jamais tourner le dos, comme les saxifrages blotties dans les rochers ou les lupins et les épilobes qui fleurissent chaque printemps, quelles que soient les rigueurs de l’hiver. La vie est là. La vraie, celle dont nous dépendons vraiment, indispensable puisque directement connectée avec notre état de terrien, buvant la même eau et respirant le même air. Tu peux me croire, s’ils disparaissent, et ils disparaissent à un rythme endiablé, on est foutus, condamnés à la famine, à l’asphyxie. » p 92
- La vie a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui.
- Pas la vie, Clarissa, les hommes. Ce sont eux qui nous construisent ou nous démolissent. Les meilleurs côtoient les pires, c'est ainsi.
p 122
J'ai roulé au cœur de paysages aux langueurs acides .
Des champs de coton gavés de pesticides ,
des étendues de maïs aux sillons stériles
et des horizons d'épis de blé au garde-à-vous ,
pas une tête qui dépasse ,
dans lesquels on traquait le coquelicot soyeux ,
le bleuet des poètes
et les pensées égarées à grand coup d'herbicide .
Le ciel monochrome s'ennuyait ferme .
Des nuages couleur cendre ,
[...]
paysage sous chimio .
Une lune pâle s'est installée haut dans le ciel. Près de la berge, mon regard a été attiré par des bruits d'eau. Des loutres flottaient sur le dos en croquant un poisson. Elles étaient nombreuses, peut-être une dizaine, drapées de varech. Des petits dormaient sur le ventre de leur mère, insouciants. J'ai fermé les yeux. Ce monde est vraiment étrange. Il cache sa violence derrière des scènes attendrissantes, des animaux à l'allure débonnaire et un calme apparent. C'est ce qui fait sa force.
Nous avons survolé des forêts inhospitalières et des bras de mer qui s’enfonçaient loin dans les terres. Après une vingtaine de minutes, l’hélicoptère a décrit un cercle au-dessus d’une maison au toit vert. On ne distinguait aucune autre habitation aux alentours. Il y avait là toute la quintessence de ce qui m’angoissait ; le genre d’endroit où le voisin le plus proche est le bon Dieu. Je tiens cette expression de ma mère. Elle savait de quoi elle parlait. Ma mère est née dans une ferme des plaines de l’Ohio.
Trois auteurs français du polar étaient réunis par le blogueur Yvan Fauth (https://gruznamur.com) sur la scène de la Griffe Noire lors de l'éditions 2022 de Saint-Maur En Poche.
Sonja Delzongle, Mo Malø et Patrice Gain nous raconte le Froid et le réchauffement climatique au travers de leurs polars...
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Quand la neige danse: série Hanah Baxter de Sonja Delzongle aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/quand-la-neige-danse.html
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Boréal de Sonja Delzongle aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/boreal.html
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Abîmes de Sonja Delzongle aux éditions Denoël
https://www.lagriffenoire.com/abimes.html
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De silence et de loup de Patrice Gain aux éditions Albin Michel
https://www.lagriffenoire.com/de-silence-et-de-loup.html
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Diskø de Mo Malø aux éditions Points
https://www.lagriffenoire.com/disko.html
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Qaanaaq de Mo Malø aux éditions Points
https://www.lagriffenoire.com/qaanaaq.html
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Nuuk de Mo Malø aux éditions Points
https://www.lagriffenoire.com/nuuk.html
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Summit. Les Enquêtes de Qaanaaq Adriensen 4: Les Enquêtes de Qaanaaq Adriensen 4 de Mo Malø aux éditions De La Martinière
https://www.lagriffenoire.com/summit.html
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