Ti-Bonhomme

Qu'il fait bon sous la chaleur de la couette. Bien au chaud, Ti-Bonhomme n'a pas envie de se lever pour aller à l'école. Je le comprends bien ce gamin de 6 ans, surtout quand à mon grand âge, je pense à la même chose : pas envie de me lever pour aller au taf, une couette, un nid douillet, et une longue journée de novembre en perspective.

Je pourrais aller à la plantation, couper des tonnes de cannes à sucre et gagner ainsi durement et à la sueur de mon front quelques sous pour nourrir ma famille. Comme le ferait le père de Ti-Bonhomme, dans cette Louisiane dont est originaire Ernest J. Gaines.

A la différence près que ce P'pa, passe plus de temps à bichonner sa voiture neuve qu'à flatter la croupe de M'man. Il flirte plus sur les routes que s'occupe de sa famille. Ti-Bonhomme, lui, aime sa M'man – et aussi un peu son P'pa. Mais lorsque sa M'man le réveille en plein milieu d'une longue nuit de novembre avec pot et baluchon, quitter la chaleur de ce foyer familial pour retrouver Grand-Ma, Ti-Bonhomme n'aime pas trop Grand-Ma. Elle critique et dénigre constamment mon P'pa, elle le traite de bon-à-rien, de nègre et de mulâtre…

Dans le Sud profond de l'Amérique, à coté de la misère et des bayous, la vie s'écoule comme une longue journée de novembre. Les gosses de Louisiane sont les mêmes que partout ailleurs. Ti-Bonhomme a 6 ans et jouent aux billes. Mon fils, aussi. Moi aussi (quand j'avais 6 ans). J'en deviens un brin nostalgique. Cela pourrait être l'histoire de mon fils ou la mienne. Aller à l'école, jouer aux billes, manger de la canne à sucre. Bon, ok, je n'ai jamais épluché avec les dents de la canne à sucre. Mais, la plume de Ernest J. Gaines est si empreinte d'émotions simples et de la chaleur du Sud, que j'ai eu le sentiment que moi-aussi, je me trouvais là-bas, à faire rouler avec un bâton un vieux pneus…

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Rien ne va plus dans la vie de Ti-Bonhomme, Amy, sa mère ne veut plus voir son père Eddie et lui ferme sa porte, et à l'école, perturbé, il est la risée de ses copains. Partagé entre son père et sa mère, il doit suivre cette dernière quand elle retourne chez Grand Ma, la mère d'Amy, qui n'a jamais apprécié son gendre.....Eddie apprend finalement la raison pour laquelle sa femme l'a quitté...il a plus d'égard et d'attention envers sa voiture qu'envers Amy...
C'est avec grand plaisir que je retrouve la plume d'Ernest J. Gaines , dans ce court roman Ti-Bonhomme où l'on retrouve ce petit garçon, partagé entre sa mère et son père et qui découvre les relations entre adultes avec toute sa candeur et son innocence, ressentant le malaise sans vraiment pouvoir l'expliquer. Il porte son regard d'enfant sur des situations qu'il ne comprend pas toujours et face à une galerie de personnages hauts en couleurs.
Ernest J. Gaines arrive à plonger le lecteur dans les pensées de ce petit garçon et rend très vivant son récit par le style parlé dans les plantations, les personnages truculents et les nombreux dialogues.

Ti-Bonhomme est un petit garçon noir de Louisiane. Il vit seul avec ses parents qui se disputent. Ce soir , sa mère a fermé la porte et laisse son mari dehors. Elle ne supporte plus ce mari qui passe son temps à ne s'occuper que de sa voiture.
Le matin, avec son baluchon et son fils, elle part chez sa mère qui n'a que peu d'estime pour son beau-fils et lui a déjà trouvé un remplaçant.
Mais ce mari tient beaucoup à sa femme et est capable d'un acte spectaculaire pour la reconquérir!
Belle écriture, belle histoire en 98 pages!

La maman de Ti-bonhomme en a marre du papa de Ti-bonhomme. Et surtout de sa voiture, avec laquelle il passe tout son temps libre. Elle décide de partir et retourne chez sa mère. Mais Eddy le papa, ne l'entend pas de cette oreille et va tout faire pour récupérer sa famille.

Ernest J. Gaines est un écrivain du sud des USA. J'avais acheté ce petit livre pour entrer dans son univers, le sud profond.
Les problèmes d'adultes vus par les yeux d'un enfant qui veut rester sous les draps parce qu'il fait trop froid dans la maison et dont le gros problème est de ne pas avoir appris sa leçon du jour.

Une agréable lecture. Les émotions de Ti-bonhomme sont bien retranscrites. On a l'impression d'être à sa place tout au long de l'histoire et c'est douillet.

Le mythe de Pandora (1951) tel qu'exposé dans film de Albert Lewin avec James Mason et Ava Gardner selon lequel le hollandais volant ne sera débarrassé de sa malédiction que si une femme accepte de renoncer à sa propre vie par amour pour lui revisité par Ernest J.Gaines avec une sombre histoire d'automobile... (dont le film n'est d'ailleurs pas exempt)