Laissez parler
Les ptits papiers
À l'occasion
Papier chiffon
Puissent-ils un soir
Papier buvard
Vous consoler
Où es-tu Melody et ton corps disloqué
Hante-t-il l'archipel que peuplent les sirènes
Ou bien accrochés au cargo dont la sirène
D’alarme s'est tue, es-tu restée
Au hasard des courants as-tu déjà touché
Ces lumineux coraux des côtes guinéennes
Où s'agitent en vain ces sorciers indigènes
Qui espèrent encore des avions brisés
N'ayant plus rien à perdre ni Dieu en qui croire
Afin qu'ils me rendent mes amours dérisoires
Moi, comme eux, j’ai prié les cargos de la nuit
Et je garde cette espérance d'un désastre
Aérien qui me ramènerait Melody
Mineure détournée de l'attraction des astres
Je sais moi des sorciers qui invoquent les jets
Dans la jungle de Nouvelle-Guinée
Ils scrutent le zénith convoitant les guinées
Que leur rapporterait le pillage du fret
Sur la mer de corail au passage de cet
Appareil ces créatures non dénuées
De raison ces papous attendent des nuées
L'avarie du Viscount et celle du Comet
Et comme leur totem n’a jamais pu abattre
À leurs pieds ni Boeing ni même D.C. Quatre
Ils rêvent de hijacks et d’accidents d’oiseaux
Ces naufrageurs naïfs armés de sarbacanes
Qui sacrifient ainsi au culte du cargo
En soufflant vers l’azur et les aéroplanes
Ah! Melody
Tu m'en auras fait faire
Des conneries
Hue hue et ho
A dada sur mon dos
Oh! Melody
L'amour tu ne sais pas ce que c'est
Tu me l'as dit
Mais tout ce que tu dis est-il vrai?
Ah! Melody
Tu m'en auras fait faire
Des conneries
Hue hue et ho
A dada sur mon dos
Oh! Melody
Si tu m'as menti j'en ferai
Une maladie
Je ne sais pas ce que je te ferai
Là-bas, sur le capot de cette Silver Ghost
De dix-neuf cent dix s'avance en éclaireur
La Vénus d'argent du radiateur
Dont les voiles légers volent aux avant-postes
Hautaine, dédaigneuse, tandis que hurle le poste
De radio couvrant le silence du moteur
Elle fixe l'horizon et l'esprit ailleurs
Semble tout ignorer des trottoirs que j'accoste
Ruelles, culs-de-sac aux stationnements
Interdits par la loi, le cœur indifférent
Elle tient le mors de mes vingt-six chevaux-vapeur
Prince des ténèbres, archange maudit,
Amazone modern' style que le sculpteur,
En anglais, surnomma Spirit of Ecstasy
Dans son regard absent
Et son iris absinthe
Tandis que Marilou s'amuse à faire des vol
Utes de sèches au menthol
Entre deux bulles de comic-strip
Tout en jouant avec le zip
De ses Levi's
Je lis le vice
Et je pense à Caroll Lewis.
Les ailes de la Rolls effleuraient des pylônes
Quand m'étant malgré moi égaré
Nous arrivâmes ma Rolls et moi dans une zone
Dangereuse, un endroit isolé.
-Je t'aime, je t'aime
Oh oui, je t'aime !
-Moi non plus
-Oh, mon amour…
-Comme la vague irrésolue
Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins
Je vais et je viens
Entre tes reins
Et je
me re-
Tiens
-Je t'aime, je t'aime
Oh oui, je t'aime !
-Moi non plus
-Oh, mon amour…
Tu es la vague, moi l'île nue
Tu vas, tu vas et tu viens
Entre mes reins
Tu vas et tu viens
Entre mes reins
Et je
te re-
Joins
-Je t'aime, je t'aime
Oh oui, je t'aime !
-Moi non plus
Oh, mon amour…
L'amour physique est sans issue
-Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins
Je vais et je viens
Je me retiens
-Non ! main-
Tenant
Viens !
Une nuit que j'étais
À me morfondre
Dans quelque pub anglais
Du cœur de Londres
Parcourant l'Amour Monstre de Pauwels
Me vint une vision
Dans l'eau de Seltz
Tandis que des médailles
D'impérator
Font briller à sa taille
Le bronze et l'or
Le platine lui grave
D'un cercle froid
La marque des esclaves
À chaque doigt
Jusques en haut des cuisses
Elle est bottée
Et c'est comme un calice
À sa beauté
Elle ne porte rien
D'autre qu'un peu
D'essence de Guerlain
Dans les cheveux
À chaque mouvement
On entendait
Les clochettes d'argent
De ses poignets
Agitant ses grelots
Elle avança
Et prononça ce mot
"Alméria"