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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un livre magnifique sur les ravages du capitalisme et le mépris pour le travail et les travailleurs.

Les Lip, j'avais déjà entendu ce mot mais sans vraiment savoir de quoi il s'agissait précisément, cet ouvrage a comblé cette lacune et m'a donné envie d'aller plus loin encore dans mes recherches.

Les Lip semblent d'ailleurs être d'actualité, depuis ma lecture j'ai croisé sur les murs de Paris une affiche rappelant le 50è anniversaire de la lutte des Lip. Sans doute un écho aux derniers événements sociaux.

Les Lip, c'est l'histoire banale mais que l'on découvrait visiblement un peu à l'époque d'une logique financière bien différente de celle du commun des mortels.
Une grande entreprise internationale achète une petite usine de Besançon qui fabrique des produits renommés et dont la pérennité n'est absolument pas menacée.
Petit à petit le nouveau propriétaire, pour qui seul le nom de l'entreprise compte démantèle l'outil de production.
Et forcément, au bout d'un moment se pose la question de la survie du site de Besançon.
Les travailleurs vont alors se mobiliser et jour après jour démontrer leur détermination. Ils vont montrer grâce à leur persévérance et à leur créativité qu'un autre modèle est possible.

Au-delà de la lutte pour la survie d'une entreprise, on voit dans ce magnifique livre que c'est toute une ville, un département voire une région qui sont menacés et impactés par une telle fermeture.

C'est toute une époque qui est dépeinte ici, une époque où les femmes ne peuvent pas vraiment décider de leur sort (dans l'expérience Lip si) ; ou il y a une hiérarchie sociale stricte (pas chez les Lip), etc. Lip va créer une brèche dans tout cela.

Les Lip vont proposer de revenir à des valeurs très simples et efficaces, les valeurs du travail et de la lucidité économique, fabriquer des produits de qualité à des prix corrects dans le but de payer les travailleurs de façon convenable et ainsi créer un cercle vertueux et efficace.

Mais l'idée de ces coopératives ouvrières ne plait pas au patronat et ne plait pas non plus au gouvernement. Imaginez que cela fasse tache d'huile. Alors ils vont s'évertuer à détruire le projet réaliste et rentable pour prouver que cela n'est pas possible. 5 ans après mai 68 et alors que le Larzac s'enflamme il ne serait pas bon de créer des précédents et de laisser croire qu'un autre monde est possible.

En refermant ce livre, on se dit que Lip, ce fut un magnifique champ d'expérience qui aurait pu permettre une révolution industrielle positive mais que comme souvent dans les révolutions, on revient au point de départ lorsqu'elle s'achèvent.

Les Lip c'est un rêve, les Lip c'est une utopie peut-être mais surtout les Lip ce sont des hommes et des femmes qui ont essayé et un temps réussi à faire vivre un rêve, celui de travailler la tête haute. Ce livre rend vraiment hommage à ces hommes et à ces femmes.

Le contenu est fort et passionnant, le dessin le met superbement en valeur. En plus on peut trouver ce livre dans les nouveaux formats bd à moins de 10€.

Je suis très content d'avoir découvert cet ouvrage dans la librairie lyonnaise spécialisée « Expérience ».
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J'aime tout dans cette bande dessinée : le fond et la forme.
Le format (pas trop grand) et les dessins (en noir et blanc et épurés) rendent la lecture vraiment agréable sur un sujet de fond qui me rappelle mon enfance car je me souviens de l'impact au niveau national d'un conflit social pour la sauvegarde de l'entreprise LIP en 1973.
Laurent Galandon et Damien Vidal ont bien réussi ce "LIP des héros ordinaires" préfacé par Jean-Luc Mélanchon qui confirme que la lutte pour l'emploi est toujours d'actualité au sein de l'entreprise.
Il est vrai qu'à l'époque, les travailleurs ont innovés par l'autogestion et la solidarité entre syndiqués et non syndiqués et qu'en cela cette lutte pour la défense de l'emploi reste encore un modèle.
Et puis, j'étais fan de François Béranger qui est venu soutenir le mouvement en chantant alors ça ne s'oublie pas.
Ce que je trouve très bien aussi, c'est que l'histoire est raconté par une femme qui s'est engagée par conviction et qui témoigne aussi de la difficulté d'émancipation des femmes, surtout quand elles sont seules et mères (et ce n'est pas si loin). Son expérience en tant que LIP va l'aider à rencontrer les bonnes personnes et choisir sa vie.
Il ne me reste plus qu'à compléter cette lecture avec le documentaire de Christian Rouaud "Les LIP, l'imagination au pouvoir".
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Je n'étais pas nées à l'époque de ce combat des LIP pour sauver leur usines. Mais étant originaire de Franche Comté, j'en avais forcément entendu parlé. Et venant d'un milieu ouvrier évidemment, j'avais eu des informations Pro-LIP.
Aussi j'ai été très étonnée de lire la Postface de Claude Neuschwander (PDG de LIP de 1974 à 1976) où il explique qu'il y a eu une énorme campagne de dénigrement de cette action et que la réhabilitation n'est que très récente.... Dans mon esprit il n'y avait jamais eu aucun doute, quant à l'origine des déstabilisations de l'entreprise dans les années qui ont suivi le récits exposés dans cette BD.
Donc si je reviens à cette lecture, j'ai appris énormément de choses, je connaissais les grandes lignes et là j'ai découvert les détails (ou au moins une partie). Et ce n'était pas qu'une lutte d'ouvriers, c'était aussi une émancipation des femmes (il y avait plus de femmes que d'hommes chez LIP).
Et c'est aussi une leçon de solidarité, et je me demande si aujourd'hui ce genre d'action serait possible.
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Les bandes dessinées-documentaires - appelons-les comme cela - ont le vent en poupe depuis une petite dizaine d'années, et certaines sont remarquables. Cette histoire de LIP - sous-titrée "des héros ordinaires" - par Galendon et Vidal l'est : claire, fluide, précise et incontestablement très documentée, elle se lit d'une traite, à la fois pour le "suspense" qu'elle suscite (les ouvriers rebelles tiendront-ils longtemps le choc ? ) et surtout peut-être par l'écho qu'on peut lui trouver, en 2022. Sur le cynisme du patronat, par exemple. A moins que cela ne soit celui des actionnaires ? Si cela ne vous rappelle pas quelque chose... Excellent album à ranger dans votre bibliothèque rouge (et noire).
Lien : http://bedepolar.blogspot.co..
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(EM971) Oui pour le lycée ! Album nécessaire. Graphisme très bon. Histoire à connaître absolument, très bien restituée dans cette BD. J'adore.

(IK971) Restitution intéressante de ce conflit social. Point de vue d'une femme qui donne une dimension encore supplémentaire au récit. Graphisme simple parfois simpliste (foule des manifs) qui va à l'essentiel. A recommander aux profs d'éco en lycée (compléter avec film de Rouau). A voir pour le Prix car album orienté.

(NB971) Complètement d'accord avec EM. de la force, de la justesse dans le graphisme volontairement désuet pour faire face à une problématique des plus actuelles. Gros coup de coeur pour la case 3 p.27. du cadrage au dialogue en passant par le carrelage et la serviette ; il y a tout de l'époque... et un peu d'aujourd'hui. La seule question que je me pose, c'est celle relative à la préface de Mélenchon. Cela vous gêne-t-il ? Moi non, même si je pense que le choix de Bové, présent case 2 page 123 aurait pu être plus judicieux. Avec JLM, on a, nous lecteurs, gagné en lyrisme !
Cet album montre bien que tous les ingrédients de la "crise économique" étaient là depuis déjà longtemps. le + part rapport à Johnson m'a tuer : moins bavard et surtout, cet "essai graphique" montre également la détresse familiale qu'engendre une fermeture d'usine à une époque où la femme était également en lutte pour ses propres droits. C'est raconté simplement, mais quelle efficacité, quelle modernité ! Oui pour le Prix Lycée.

(LM971) Plus difficile d'accès que certains autres titres. Intéressant, sans plus. Graphismes un peu austères...

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Le roman graphique n'est pas une spécialité américaine , on a ici une trés belle oeuvre ... En premier lieu le dessin est superbe , parfaitement en adéquation avec la thématique , travail de trés trés haut niveau . Quand au scénario, quelle force , quelle puissance ! Voila une oeuvre qui sort la bd du cercle de connaisseurs, pour l'ouvrir au grand public . Un classique immédiat ? Assurèment oui ! Bravo Dargaud pour cette merveille !
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