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Citations sur Le Football, ombre et lumière (15)

L’histoire du football est un voyage triste, du plaisir au devoir. À mesure que le sport s’est transformé en industrie, il a banni la beauté qui naît de la joie de jouer pour jouer. En ce monde de fin de siècle, le football professionnel condamne ce qui est inutile, et est inutile ce qui n’est pas rentable. Il ne permet à personne cette folie qui pousse l’homme à redevenir enfant un instant, en jouant comme un enfant joue avec un ballon de baudruche et comme un chat avec une pelote de laine : danseur qui évolue avec une balle aussi légère que la baudruche qui s’envole et que la pelote qui roule, jouant sans savoir qu’il joue, sans raison, sans chronomètre et sans arbitre.
Le jeu est devenu spectacle, avec peu de protagonistes et beaucoup de spectateurs, football à voir, et le spectacle est devenu l’une des affaires les plus lucratives du monde, qu’on ne monte pas pour jouer mais pour empêcher qu’on ne joue. La technocratie du sport professionnel a peu à peu imposé un football de pure vitesse et de grande force, qui renonce à la joie, atrophie la fantaisie et proscrit l’audace.
Par bonheur, on voit encore sur les terrains, très rarement il est vrai, un chenapan effronté qui s'écarte du livret et commet l'extravagance de feinter toute l'équipe rivale, et l'arbitre, et le public dans les tribunes, pour le simple plaisir du corps qui se jette dans l'aventure interdite de la liberté.

Le football, p. 14
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La première idole internationale du football était noire, sud-américaine et pauvre.

Andrade- p. 67
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L’histoire du football est un voyage triste, du plaisir au devoir. À mesure que le sport s’est transformé en industrie, il a banni la beauté qui naît de la joie de jouer pour jouer. En ce monde de fin de siècle, le football professionnel condamne ce qui est inutile, et est inutile ce qui n’est pas rentable. Il ne permet à personne cette folie qui pousse l’homme à redevenir enfant un instant, en jouant comme un enfant joue avec un ballon de baudruche et comme un chat avec une pelote de laine : danseur qui évolue avec une balle aussi légère que la baudruche qui s’envole et que la pelote qui roule, jouant sans savoir qu’il joue, sans raison, sans chronomètre et sans arbitre.
Le jeu est devenu spectacle, avec peu de protagonistes et beaucoup de spectateurs, football à voir, et le spectacle est devenu l’une des affaires les plus lucratives du monde, qu’on ne monte pas pour jouer mais pour empêcher qu’on ne joue. La technocratie du sport professionnel a peu à peu imposé un football de pure vitesse et de grande force, qui renonce à la joie, atrophie la fantaisie et proscrit l’audace.
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Alfredo Di Stéfano, la vedette Argentine qui s'était fait naturaliser espagnole, avait l'habitude de marquer de cette façon. Toute cage ouverte était un crime impardonnable, qui exigeait un châtiment immédiat, et il exécutait la sentence en portant des estocades de lutin brigand.

But de Di Stéfano - p. 127
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Parmi eux [les intellectuels de gauche], le marxiste italien Antonio Gramsci, qui fit l'éloge de ce "royaume de la loyauté humaine exercée au grand air".

L'opium des peuples - p. 51
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Le but est l'orgasme du football. Comme l'orgasme, le but est de moins en moins fréquent dans la vie moderne. Il y a cinquante ans, il était rare qu'un match se termine sans but : 0 à 0, deux bouches ouvertes, deux bâillements. Aujourd'hui, les onze joueurs passent toute la partie suspendus à la barre transversale, et, se consacrant à éviter de prendre des buts, ils n'ont pas le temps d'en marquer.

Le but - p. 23
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(p.22)

Lors de la finale du Mondial 1930, les deux équipes exigèrent de jouer avec leur ballon. Aussi sage que Salomon, l'arbitre décida que la première mi-temps serait disputée avec le ballon argentin, et la deuxième avec le ballon uruguayen. L'Argentine remporta la première mi-temps, l’Uruguay la seconde.
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Extraits de la préface de Lilian Thuram :

Pour certains , le football est un loisir , un métier . Pour moi , c'est ma vie ........

Mais attention , le football professionnel , et notamment la coupe du monde qui a lieu tous les 4 ans ne renforce-t-il pas en nous cette idée de compétition où il est juste d'éliminer les plus pauvres , les plus faibles , où il est juste que les plus forts , les plus riches gagnent ?

Le foot professionnel ne nous conditionne-t-il pas à penser que le système capitaliste qui nous gouverne est juste ?
C'est Eduardo Galeano dans son incontournable hymne au foot qui a le mieux su montrer ce que ce sport a de plus beaux et de plus fort , mais aussi ce qu'il peut devenir entre les mains des politiques et des affairistes .

08 08 2014
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Comme tous les Uruguayens, j’ai voulu être footballeur. Je jouais très bien, j’étais une vraie merveille, mais seulement la nuit, quand je dormais : pendant la journée, j’étais la pire jambe de bois qu’on ait vue sur les terrains de mon pays.
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(p.17) Le langage des docteurs du football

Nous allons synthétiser notre point de vue, en formulant une première approximation à la problématique tactique, technique et physique de la confrontation qui s’est déroulée cet après-midi sur le terrain du Tous Unis Nous Vaincrons Football Club, sans tomber dans des simplifications incompatibles avec un thème qui exige assurément des analyses plus approfondies et plus détaillées, sans se rendre coupable d'ambiguïtés qui ont été, sont et seront étrangères à notre discours de toute une vie consacrée à l'amour du sport.

Il nous serait facile d'éluder notre responsabilité en attribuant la défaite du onze local à la discrète performance de ses joueurs, mais l'excessive lenteur dont ils ont indubitablement fait preuve dans le match d'aujourd'hui à l'heure de restituer chaque ballon reçu ne justifie en aucune manière, qu'on nous comprenne bien, mesdames et messieurs, en aucune manière, cette disqualification généralisée et par conséquent injuste. Non, non et non. Le conformisme n'est pas notre style, comme le savent bien tous ceux qui nous ont suivis tout au long de notre trajectoire de tant d'années, ici dans notre cher pays et sur les scènes du sport international et même mondial, où nous avons été appelé à remplir notre modeste fonction. Nous le dirons donc sans ambages, selon notre habitude : le succès n'a pas couronné la potentialité organique du schéma de jeu de cette vaillante équipe, tout simplement parce qu'elle continue à être incapable de canaliser de façon adéquate ses expectatives d'une meilleure projection offensive vers la zone du but adverse. Nous le disions déjà dimanche dernier et nous l'affirmons de nouveau aujourd'hui, la tête bien haute et sans mâcher nos mots, parce que nous avons toujours appelé un chat un chat et que nous continuerons à proclamer la vérité, même si cela doit faire mal à beaucoup, coûte que coûte et sans nous préoccuper des têtes qui tomberont.
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