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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
"Les veines ouvertes de l'Amérique latine" est un ouvrage d'une grande richesse. S'il est impossible de tout retenir étant donné la multitude de détails, il est une chose que l'on ne peut que retenir, c'est la honte pour tous ces pays européens et l'Amérique du Nord qui sont devenus ce qu'ils sont en pillant les richesses naturelles des pays d'Amérique Latine et en massacrant, en torturant, en humiliant les populations.
À chaque page, j'avais envie de m'arrêter de lire pour noter les faits mais cela n'a aucun sens de recopier le livre il faut le lire. Mon exemplaire est dorénavant truffé de post-it. Je pensais, vu la densité des informations que je mettrais beaucoup de temps pour le lire mais en fait c'est tellement intéressant que la lecture se fait rapidement et puis l'écriture n'est pas alambiquée, elle est factuelle et donc très accessible pour tous. Il est toutefois difficile psychologiquement car il n'est pas simple de lire noir sur blanc que nous sommes ce que nous sommes car nous avons méprisé, dans son sens le plus fort, des peuples entiers. Je reprendrai une déclaration (une fois n'est pas coutume) faite par des évêques de France à Lourdes en 76
" Nous, qui appartenons aux nations qui prétendent être les plus avancées du monde, nous faisons partie de ceux qui bénéficient de l'exploitation des pays en voie de développement. Nous ne voyons pas les souffrances que cela provoque dans la chair et dans l'esprit de peuples entiers. Nous contribuons à renforcer la division du monde actuel, dans lequel ressort la domination des pauvres par les riches, des faibles par les puissants. Savons-nous que notre gaspillage des ressources et des matières premières ne serait pas possible sans le contrôle des échanges commerciaux par les pays occidentaux ? Ne voyons-nous pas qui profite du trafic d'armes dont notre pays a donné de tristes exemples ? Comprenons-nous donc que la militarisation des régimes des pays pauvres est une des conséquences de la domination économique et culturelle exercée par les pays industrialisés, où la vie est régie par l'appât du gain et les pouvoirs de l'argent ?"
Ce livre nous donne une leçon d'humilité et devrait être lu par tous, ce qui nous rendrait peut-être moins hautains, moins fiers, réputation, que nous Français, avons souvent à l'étranger.
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"Les veines ouvertes de l'Amérique latine" (las venas abiertas de America latina) livre écrit par l'écrivain uruguayen Eduardo Galeano en 1971 mais actualisé depuis... C'est un peu la chronique d'un pillage annoncé..Galéano analyse les raisons du sous-développement de nombreux pays d'Amérique du Sud, et le scénario est souvent le même: monoculture, monoproduction industrielle, détournement des richesses minières par les pays occidentaux. Livre-symbole de la nouvelle gauche sud-américaine, à lire absolument si on veut meiux comprendre tout ce qui passe actuellement dans cette zone du monde...
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L'Amérique du sud est pillée depuis les temps de la colonisation. Les colonisateurs sont partis, mais sur le fond rien n'a changé. Le continent est riche de son sous-sol et de son sol, mais cette richesse ne lui profite pas : elle s'en va vers les anciens pays colonisateurs. Tel est le constat que faisait au début des années 70 Eduardo Galeano dans ce livre indispensable à celui qui s'intéresse à ce continent. Certes le livre date un peu : la mondialisation s'est accentuée, le libéralisme est – provisoirement ? - vainqueur, l'Opep et les nouvelles techniques d'extraction du pétrole sont passées par là. Certains chapitres devraient donc être repris et actualisés.
Mais sur le fond le constat reste valable : l'Amérique du sud reste un continent pauvre et exploité. L'auteur en analyse avec beaucoup d'acuité les raisons : le poids de la colonisation par l'Espagne et le Portugal, relayés rapidement par le libéralisme anglo-saxon, la trahison des « élites » locales uniquement soucieuses de leur confort à court terme et n'hésitant pas à user de la force la plus brutale et la plus bestiale pour garder le pouvoir. Un livre terrible.
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L'Amérique latine, c'est cette formidable partie du continent américain qui s'étend au sud de la frontière des USA, du Mexique à la pointe d'Ushuaïa, en Argentine. Cette terre fertile, luxuriante par endroits, pourrait être un paradis terrestre pour les humains qui y vivent aujourd'hui. Mais voilà, l'arrivée des européens, à l'aube du développement du mode de production capitaliste, en a fait un enfer pour des millions de pauvres. C'est l'histoire d'un continent saigné à blanc. (Et on pourrait décliner le titre à d'autres régions du monde : les veines ouvertes de l'Afrique, les veines ouvertes de l'Inde, essais qui restent à écrire, ou qui existent, mais sous une multitude de titres...)
C'était inéluctable, couru d'avance ? C'est la loi : du plus fort/de la nature/de l'innovation technologique/de la compétition économique/du capitalisme ? Pourquoi la rencontre entre une civilisation dotée de la puissance technologique avec des civilisations plus faibles sur ce plan devrait nécessairement se solder par la domination et l'asservissement ? N'y-a-t-il pas de place pour une rencontre fraternelle, humaine, faite d'échanges et de coopération ?
Ce formidable travail de Galeano est une mine d'arguments contre ceux qui rejettent les difficultés actuelles (ou passées), sur les opprimés eux-mêmes. Les conditions « naturelles » initiales ne doivent pas occulter la responsabilité des envahisseurs. Certes, les amérindiens, avant 1500, ne connaissaient ni le fer, ni la roue, ni le cheval. Ils ne purent donc pas cultiver efficacement la terre, et créer ainsi les conditions qui permirent au « Croissant fertile » méditerranéen, par exemple, d'émanciper une classe sociale des contingences matérielles (oligarchie romaine ou grecque, noblesse, clergé, puis bourgeoisie). Mais quand la rencontre, puis la dépendance permanente, d'une société plus puissante qui exploite, pille, et pire, empêche tout développement indépendant (ou tout développement tout court), alors ce ne sont plus les conditions initiales, ou la prétendue « paresse » des peuples opprimés qui sont en cause, mais bien la domination d'une classe sociale sur toutes les autres. C'est ce que montre Eduardo Galeano, avec une quantité d'exemples. A la lecture de ce formidable essai, fruit d'un travail remarquable, on comprend tous les rouages (dont la corruption des élites n'est pas la moindre) de l'asservissement total de peuples entiers.
Dans les années 1980, l'Amérique Latine était considérée comme une « poudrière sociale »... plus de trente ans après, il reste encore beaucoup à faire...
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Livre incontournable de l'anti-impérialisme (cité par Hugo Chavez à la tribune de l'ONU) , l'analyse est complète et sans concessions. Enrichissant si vous vous intéressez à l'histoire de l'Amérique du sud, de sa découverte à aujourd'hui.
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incroyable
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Une lecture rafraîchissante. Galeano amorce avec une introduction puissante et incisive. On capte dès le début la tradition anti-impérialiste et le complexe d'infériorité qui a pu se développer chez habitants du "sous-continent" américain cultivé par la microcéphalie états-unienne.
L'auteur dispense une pluie de sources et d'informations fertilisante. La question du pouvoir d'achat et de la justice sociale sont très présents, et ce dès le début, dans la diatribe introductive. Galeano aborde des thématiques telles que le machinisme, la contraception, la famine...
La mise en correspondance entre les évènements qui ont servis de fondement à la nation espagnole et l'assujettissement d'une partie du continent américain est lumineuse. Galeano met en exergue la gouvernance débilitante de l'Espagne, (à son acmé sous Charles Quint) qui n'est qu'un prélude à l'administration ultérieure des pays d'Amérique latine, et qui n'a d'égal que la profonde immoralité des contremaîtres et autres conquistadors. L'essorage intensif des terres et des corps, les présidents qui vivent en plein délire (l'exemple de Martínez p.155) sur une terre où sont inaugurés les humains à usage unique...
Je vous passe les détails qui sont à découvrir par vous-même. Moins par souci de respect de votre lecture que par impuissance. Je suis juste incapable de restituer ces passages tant l'horreur abonde.

En ouvrant cette "Bible" sud-américaine, vous vous engagez dans une lecture très forte, massive, déchirante. À tel point que j'ai du sortir du livre toutes les 20 minutes pour me recentrer. Galeano nous sert une historiographie complète, limpide, structurée.
Je retiens de ce livre des plaies à peine résorbées, et pour la plupart encore béantes (comme en Amazonie aujourd'hui sous l'administration de Bolsonaro), et une critique acerbe et rationnelle du capitalisme. À la lumière de ces pages, une politique sociale constitue la quintessence d'un gouvernement sud-américain vi(v)able.

Ce livre est un véritable modèle d'écriture pour moi. Malgré des passages un peu longs et redondants, cet ouvrage m'a éclairé et c'est pour cette raison que je lui mets 5 étoiles bien méritées.
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Journaliste uruguayen disparu en 2015, Eduardo Galeano entreprend l'histoire du pillage d'un continent. Il va démonter, siècle après siècle, les mécanismes d'une dépossession ruinant les nations.
(...)
Écrit au moment de l'accession de Salvador Allende au pouvoir, ce livre qui date donc d'un peu plus de 45 ans, demeure indispensable par sa grande clarté à donner à comprendre le monde. À lire sans attendre, si ce n'est déjà fait.

Article (très) complet en suivant le lien.
Lien : http://bibliothequefahrenhei..
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Que se passe t il lorsque Hugo CHAVEZ rencontre Barack OBAMA ?
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Vous donnez votre langue au chat ?
OK je vais tout vous dire...
Hugo CHAVEZ offre un exemplaire des "Veines ouvertes de l Amérique Latine" écrit par Eduardo Galeano.
Fan d Howard ZINN, fans de Noam Chomsky, anti-capitalistes, altermondialistes, ce livre est fait pour vous.
Il est incroyable, splendide, dénonciateur, c est un bijou de la contestation du colonialisme.
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La colonisation c était bien l exploitation de l homme ( indien ) par l homme ( européen puis américain)


Lien : https://venezuelatina.com/20..
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Une masterclass pour quiconque s'intéresse un tant soit peu au sous-continent latino-américain !
Alors certes, Eduardo Galeano adopte une grille de lecture purement marxiste, mais son ouvrage écrit dans les années 1970 éclaire parfaitement l'exploitation totale subie par l'Amérique latine depuis la "découverte" du continent jusqu'à l'hégémonie étasunienne. Les leçons apprises y sont fortes, l'analyse est sourcée et les nombreuses exemples illustrent parfaitement la thèse de Galeano. Un ouvrage incontournable pour appréhender la question du sous-développement (qui est, thèse centrale du livre, non pas une étape précédant le développement mais sa conséquence ), mais également d'autres thèmes pour lesquels Galeano adoptait en fait une vision avant-gardiste. La question des désastres écologiques et de leur croisement avec les inégalités sociales était déjà traitée par Galeano par exemple.
Ce long essai est clairement à ranger dans la catégorie des livres qui altéreront votre vision du monde.
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