Nous existons. C'est un fait prouvé expérimentalement. Des milliards de milliards de milliards... de milliards de milliards d'univers sont possibles, et existent peut-être.
Tous ont des lois de la nature différentes.
Ou pas.
Mais pour que nous soyons là et que nous puissions penser cet Univers auquel nous appartenons, les lois de la nature doivent être celles qui correspondent à notre Univers à nous et non pas à un autre.
Si la gravitation était plus forte, par exemple, les étoiles vivraient beaucoup moins longtemps et la vie sur Terre ne serait pas apparue, ou bien elle n'aurait jamais eu le temps d'évoluer jusqu'à nous.
Et si les forces nucléaires étaient plus faibles, ce qui peut arriver avec certains enchevêtrements de dimensions supplémentaires, les atomes ne seraient pas stables et nos corps ne pourraient pas exister non plus.
Faire varier les formes des dimensions supplémentaires revient à imaginer presque toutes les variantes possibles des lois de notre nature, avec un constat : dans l'immense majorité des cas, la vie telle que nous la connaissons ne serait pas apparue.
Mais voilà, une fois de plus, nous sommes là, vivant dans notre Univers avec ses lois.
Les bonnes lois.
Pourquoi ?
Eh bien, parce que nous ne pourrions pas être ailleurs, tout bêtement.
Exploiter le fait que nous existons pour justifier a posteriori de la forme des dimensions supplémentaires, voici le fondement du principe anthropique.
Ce dernier énonce que parmi le nombre inconcevable de possibilités dans lesquelles des univers peuvent se trouver, il suffit, pour comprendre le nôtre, de ne prendre en compte que celles qui sont compatibles avec l'existence humaine.
L'idée est assez séduisante vu qu'au fond, ce qu'elle affirme, c'est que les choses arrivent là où elles peuvent arriver, et non pas ailleurs.
Cela peut sembler à peine croyable de penser que nous sommes seuls dans cet Univers gigantesque : « S’il n’y a que nous, quel affreux gaspillage d’espace », écrivait l’astronome et cosmologiste américain Carl Sagan en 1985.
C'est en évaluant la quantité d'hydrogène disponible au centre de notre étoile que les scientifiques peuvent estimer quand se produira son explosion.
Leur résultat ?
Cinq milliards d'années.
Le Soleil devrait exploser dans environs cinq milliards d'années. Un jeudi, à plus ou moins trois jours.
L'imagination, a dit Einstein, est plus importante que le savoir...
On vous a toujours appris qu'il est impossible de voir l'Univers de l'extérieur. Que parler de son bord, de sa limite, est absurde. Et pourtant [...] ça y est. Vous en êtes sorti.
Vous voyez tout.
Votre Univers tout entier.
Vous flottez devant, depuis une autre dimension.
[...] Brutalement conscient d'une présence derrière vous, vous vous retournez et restez bouche bée.
Il y a un autre univers. Parallèle au vôtre, à celui que vous venez de quitter. Et vous voyez des cordes fermées passer de l'un à l'autre prouvant que les deux mondes sont capables de communiquer par l’intermédiaire de la gravitation.
Vous avez là le quatrième et dernier exemple de multivers que vous rencontrerez dans ce livre : un cas particulier d'univers parallèles, le plus impressionnant de tous.
[...] Notre univers est une brane. Celle que vous regardez maintenant en est une autre, un autre univers, mais il se peut qu'il y en ait bien d'autres encore. Il est même possible que ces branes aient des dimensions différentes, car le mot brane s'applique à tout objet ayant une certaine extension. Notamment aux cordes elles-mêmes. Les cordes sont des branes, notre Univers en est une autre. Et les chercheurs ont découvert qu'elles peuvent toutes se muer les unes en les autres, qu'une brane comme notre Univers peut tout à fait se comporter comme un ensemble de cordes ou comme d'autres branes encore, ayant plus de dimensions.
On m'a raconté qu'après un cours donné sur la physique quantique, la science qui tente de déterminer des lois qui régissent les lois du tout petit, Einstein aurait dit à ses étudiants : " Si vous m'avez compris, c'est que je n'ai pas été clair."
Chaque fois que vous touchez votre peau, ou celle de quelqu'un d'autre, vous touchez de la poussière d'étoiles.
Si notre Univers (tenons-nous-en à celui qui est observable depuis la Terre) était plus petit dans le passé, comment le prouver ?
Voyager physiquement dans le temps pour aller le vérifier n'est évidemment pas une option.
Mais pour observer le passé, vous n'avez pas besoin de vous y rendre.
A présent, vous devriez être habitué au fait que lorsque vous recueillez la lumière provenant d'étoiles qui brillent à des milliards d'années-lumières de nous, vous les voyez en réalité telles qu'elles étaient il y a des milliards d'années.
Notre galaxie n'est à l'échelle cosmique, rien qu'un point insignifiant, un point parmi tant d'autres, un nouveau grain de sable perdu sur une plage faisant des kilomètres.
Nous ne sommes pas si petits qu'il y paraît, pensez-vous alors en levant les yeux vers le ciel qui brille hors du hall. Notre image est et restera toujours là, quelque part dans l’Univers, se propageant entre les étoiles. Et la matière de nos corps sera la matière d'autres corps, ou celle d'une fleur, ou de quoi que ce soit d'autre.
L'idée est réconfortante en effet : le souvenir de l'existence de nos vies perdurera toujours, en images voyageant parmi les étoiles et en matière se disséminant sur Terre.
Le temps, l'espace et les champs...Nous ne sommes pas étrangers à eux, nous en faisons partie, nous en sommes des expressions, ils nous intègrent dans une réalité extraordinairement vaste et dans laquelle nous nous fondons.