Ce polar a reçu le prix du quai des Orfèvres 2020. Guère surprenant pour un prix décerné notamment par des autorités policières :
Alexandre Galien fait suivre pas à pas au lecteur une procédure policière sur le meurtre en plein Paris d'une jeune femme prostituée occasionnelle. Son héros, Philippe Valmy, un commandant de police à l'ancienne, vient de quitter la brigade mondaine et le monde interlope de la nuit, où il rencontrait ses indicateurs, pour prendre le commandement d'un groupe de la criminelle.
Le point fort du récit de Galien est en même temps sa faiblesse : son roman ressemble vraiment beaucoup à la progression d'une vraie enquête policière, l'auteur s'attachant notamment à truffer son texte du vocabulaire spécifique à la police judiciaire. L'enchaînement des faits est dicté par les constatations de la police scientifique, les enquêtes de voisinage, les autopsies, les « fadet » d'écoute téléphoniques et les rencontres avec les « tontons »… Ne manquent plus que les procès-verbaux.
Pour le reste, la personnalité de Valmy ne surprend pas : sa femme se plaignait de ne pas le voir avec son travail essentiellement nocturne, son couple ne marche pas fort ; on a un peu l'impression d'avoir lu cette situation dans quasiment tous les polars. Il se cherche un peu dans sa nouvelle fonction de chef de groupe, mais, bien entendu, toutes les personnalités diverses qui composent son équipe finissent par s'unir dans la recherche des coupables. Ses relations avec les supérieurs hiérarchiques sont liées à des anciennes amitiés - en France tout marche au piston, y compris dans la police ? -.
Sans surprise, l'auteur a été policier et s'est reconverti dans l'écriture. Cet ouvrage n'atteint pas le force des premiers
Olivier Norek, lui aussi ancien flic, car il surprend moins et manque de « peps ». Pour autant, le roman se lit facilement sans être jamais ennuyant. Une demi-réussite donc.