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Critique de Flaubauski


Anthologie très brève qui regroupe quelques poèmes de Regina Galindo, de Luis Carlos Pineda, et de Rosa Chavez, auteurs/autrices guatémaltèques, L'ailleurs s'étend n'en est pas moins une expérience littéraire intense.

La poésie que chacun nous propose est en effet brutale, d'une grande violence d'évocation, une véritable poésie des corps, des sens, dans toute leur nature première : elle est ainsi à l'image même du Guatemala, pays qui a du mal à se remettre d'un conflit armé de plus de 30 ans, qui subit encore les inégalités causées par la corruption politique, et la violence qui en découle, pays dans lequel les mots ont bien du mal à faire sens - d'où l'importance, de fait, de leur violence, qui interpelle, et brutalise, finalement, le lecteur, pour mieux lui faire prendre conscience de cette réalité.

Malgré tout, cette violence faite mot est parvenue à me toucher et, tout comme l'on peut trouver belle la description baudelairienne d'une charogne, l'on peut voir de la beauté - rythmique, stylistique - dans cette description poétique d'un quotidien indéniablement difficile : paradoxal pouvoir de la littérature en somme.

Proposée qui plus est en version bilingue, cette anthologie m'a permis de me rendre compte que je ne suis, finalement, pas si rouillée que cela en espagnol : j'ai en effet pu profiter pleinement des poèmes dans leur langue originelle, et d'encore mieux goûter le travail de traduction et d'adaptation nécessaires, somme toute particulièrement périlleux dans ce genre littéraire.
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