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EAN : 9782841569342
524 pages
Editions du Rouergue (27/02/2008)
3.95/5   3295 notes
Résumé :
La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes.
C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs.
La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (393) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 3295 notes
Le poids de nos vies bercé par le chant des vagues, les déferlantes,
Son regard, mes silences, nos pas vers les falaises,
Ces oiseaux qui partent, ceux qui restent,
Leurs cris, leurs rancunes secrètes,
L'odeur du mensonge,
Un jouet volé,
Toi.
La plainte du vent,
Mes yeux dans la mer,
Une nuit, un phare qui s'éteint,
Son pouce sur le creux de ses lèvres,
La mer démontée, coeurs écorchés des Suppliantes,
Dans une petite boîte en bois, des lettres à l'encre bleue,
Une cigarette qu'on partage, lourds non-dits qui partent en fumée.
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Dès les premières lignes, « Les déferlantes » est un gros pavé qu'on ne lâche plus. L'héroïne dont on ne connaît pas le nom, croise Michel au sein d'un village où vivent plusieurs personnes mystérieuses. C'est une sorte de huis clos à La Hague et le vent de la lande tourbillonne à vous rendre fou…

L'intrigue tient en haleine et nous entraine du café du village jusqu'au bord de la mer en passant par les habitations…

Claudie Gallay, avec un souffle inouï, traduit l'indicible, l'amour, la rancoeur ou le pardon, l'impossible deuil des êtres aimés, la complexité des liens familiaux…
C'est un livre d'une rare subtilité sur la brutalité des sentiments, râpeux comme la lande, vigoureux comme le vent et dont les vagues d'émotions nous touchent à chaque page.

Un livre fort et inoubliable.

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Il y a des livres comme ça ou tu t'ennuis, ou tu te dis :

« Putain je vais en chier un bout de temps… »

Que l'on soit bien d'accord, ma sensibilité pour ce bouquin n'engage que moi, et mon mauvais gout, complètement hermétique à ce style de lecture qui ne me fait pas rêver…

Sautons du coq à l'âne et parlons un peu philosophie.
L'autre jour, j'étais dans la voiture, je roulais pépère à 120 km/h sur la départementale qui relie mon appartement à mon boulot quand un chanteur populaire de la variété française me demanda :

« Il est ou le bonheur, il est ou ? »

Sans réfléchir, et parce que j'ai un putain de côté philosophe, j'ai répondu :

« Dans ton cul »

Bien sur chacun y trouvera matière à vulgarité, d'autant plus que le livre est aussi doux et beau qu'un bébé lapin, vivant…parce que mort c'est tout de suite cruel… même avec une bonne sauce…
Donc voilà j'avais répondu ça comme ça sans réfléchir, et à haute voix… Et là qu'est ce que j'entends :

- Dans ton cul, dans ton cul… papa dans ton cul
- Euh merde, chut on ne dit pas ça
- Merde, ça pu le cul cul
- Mais non mais non, enfin si, mais non putain, dis pas des trucs pareils
- Putain de merde, putain de merde…

Ma fille est une éponge à philosophie, et ça me fait bien marrer… du coup j'ai réfléchi un peu parce que le gars qui chante, il avait pas fini de brailler ses notes les plus hautes, et il est revenu à la charge avec sa question de merde mais avec une nuance :

« c'est quoi le bonheur »

- Un barbeuc… là je sentais que mon moi philosophe prenait de l'assurance…

T'es là, t'as pas de journal, t'as pas de petit bois, mais t'es dehors, les merguez rêvent de se juter sur les flammes incandescentes de ma faim qui me crie famine… T'es au grand air, je pars à la recherche de quelques brindilles malheureuse, un vieil emballage et un briquet… et c'est le kif… le son de la bouteille que tu débouches pour accompagner tout ça… hum… bonheur éphémère qui ne dure que le temps des braises qui se consument et qui s'éteignent gentiment…

Après soit tu prolonges le bonheur, et là « dans ton cul » prend tout son sens, et cela peut être une alternative bien bandante, on oublie les soucis, et on transpire un peu pendant quelques minutes… ou quelques secondes pour les plus honnêtes…

C'est plein de petits plaisirs quotidiens finalement, suffit de se donner le temps, de baiser son froc, ou de le garder chasteté et de lire un bon bouquin, de regarder un bon film, bref c'est indéfinissable, chacun se contente de ses moments à lui, en musique, en, silence, en méditation, il n'est pas quantifiable, faut juste savoir en profiter le moment venu, sans se poser de question en chanson… Parce que plus tu le cherches, moins tu le trouves…

Donc pour en revenir au bouquin, bah ce n'est pas ma came… mais cela n'enlève rien à ses qualités…

Bisou les copains
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Amateurs d’intrigues fortes et de péripéties, passez votre chemin. Il s’agit d’un roman d’atmosphère. Ce sont un refus de deuil, des secrets de famille et les pesanteurs d’une vie de village, noyés dans les descriptions de la nature et du climat de ce bout du monde qu’est La Hague… La mer toujours changeante, le vent, la pluie et l’humidité si fréquents, les landes, les falaises, les oiseaux : tout cela semble avoir un rôle déterminant dans les destins, les choix et les vies. « J'aime les endroits qui s'imposent physiquement. La Hague, c'est quelques kilomètres carrés de vent, de lumière, de lande sauvage, et la mer qui vous submerge » a dit l’auteur dans un interview.

La narratrice, ornithologue ayant des difficultés à faire le deuil de son compagnon décédé et provisoirement installée à La Hague, va, très lentement mais avec opiniâtreté, découvrir des secrets qui ont scellé le destin de plusieurs personnes qu’elle côtoie. Des personnages, un peu caricaturaux et à la recherche d’un ‘’ailleurs’’, corsent cette quête.
Ce long cheminement trouve son épilogue dans les 30 dernières pages où les personnages prennent le pas sur la nature.

J’ai aimé ce roman lent et dense, cette nature omniprésente et si longuement décrite, ces personnages écrasés par le destin qui tentent de se (re)construire, de survivre ou, simplement, d’atteindre un rêve.
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Les déferlantes sont ces vagues, hautes comme des murs, qui frappent le littoral du Cotentin du côté de la Hague.

Ici vit un monde de taiseux où l'on jalouse le bonheur des autres au point de l'empêcher, où parfois les hommes ne finissent pas leurs phrases et où quelques mots en suspens suivis d'un silence disent beaucoup des secrets de famille que la mer n'a pas gardés.

Quant aux amours, elles sont faites du même bois. “Un amour fait de mensonges et de silence, avec des recoins et des non-dits tellement obscurs qu'on entend hurler la meute”.

Cela donne un rythme lent à l'écrit, avec quelques longueurs au milieu du roman.

Je ne suis pas un aficionado de ce genre de livre, type comédie dramatique de la vie.
Pourtant, j'ai suivi avec facilité et plaisir ces gens enracinés dans un cadre hors norme, bercé par les vagues.
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critiques presse (3)
SudOuestPresse
17 juin 2021
Tout le monde a entendu parler de son roman au succès inattendu, « Les Déferlantes ». Claudie Gallay, qui a découvert tard le plaisir de la lecture, a pu quitter son métier d'institutrice.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
LaLibreBelgique
29 août 2017
Claudie Gallay trouve dans l’art un équilibre entre tourments et sérénité.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LeFigaro
25 novembre 2011
Voilà un roman qui a du souffle. Un souffle aussi puissant que les tempêtes décrites par Claudie Gallay. Un récit au long cours, aussi. Ce que nous avons peu l'habitude de voir en littérature française.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (284) Voir plus Ajouter une citation
Qu'est-ce qui fait que l'on s'éprend, comme ça, au premier regard, sans jamais s'être vus avant ? Il y a des rencontres qui se font et d'autres, toutes les autres qui nous échappent, nous sommes tellement inattentifs... Parfois nous croisons quelqu'un, il suffit de quelques mots échangés, et nous savons que nous avons à vivre quelque chose d'essentiel ensemble. Mais il suffit d'un rien pour que ces choses là ne se passent pas et que chacun poursuive sa route de son côté.
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La première fois que j'ai vu Lambert, c'était le jour de la grande tempête. Le ciel était noir, très bas, ça cognait déjà fort au large.
Il était arrivé un peu après moi et il s'était assis en terrasse, une table en plein vent. Avec le soleil en face, il grimaçait, on aurait dit qu'il pleurait.
Je l'ai regardé, pas parce qu'il avait choisi la plus mauvaise table, ni pour cette grimace sur le visage. Je l'ai regardé parce qu'il fumait comme toi, les yeux dans le vague, en frottant son pouce sur ses lèvres. Des lèvres sèches, peut-être plus sèches que les tiennes.
J'ai pensé qu'il était journaliste, une tempête d'équinoxe, ça pouvait faire quelques bonnes photos. Derrière la digue, le vent creusait les vagues, boutait les courants, ceux du Raz Blanchard, des fleuves noirs venus de très loin, des mers plus au nord ou des tréfonds de l'Atlantique.
Morgane est sortie de l'auberge. Elle a vu Lambert.
- Vous n'êtes pas d'ici, elle a dit en lui demandant ce qu'il voulait.
Elle avait le ton maussade des jours où elle devait servir des clients quand le temps était mauvais.
- Vous êtes là pour la tempête ? Il a fait non avec la tête.
- Alors c'est pour Prévert ? Tout le monde vient là pour Prévert...
- Je cherche un lit pour la nuit, il a fini par dire. Elle a haussé les épaules.
- On fait pas hôtel.
- Je peux trouver ça où ?
- Il y en a un au village, en face de l'église... ou alors à la Rogue. À l'intérieur des terres. Mon patron a une amie, une Irlandaise, elle tient une pension... Vous voulez son numéro ?
Il a hoché la tête.
- Et manger, c'est possible ?
- C'est trois heures...
- Et alors !
- À trois heures, c'est jambon-beurre.
Elle a montré le ciel, la barre de nuages qui avançait. Le soleil filtrait un peu par en dessous. Dix minutes encore et il ferait nuit.
- Ça va être le déluge ! elle a dit.
- Le déluge n'empêche rien. Six huîtres avec un verre de vin ?
Morgane a souri. Lambert était plutôt beau gosse. Elle a eu envie de lui tenir tête.
- En terrasse, on sert seulement les boissons.
Je buvais un café noir à deux tables derrière lui. Il n'y avait pas d'autres clients. Même à l'intérieur, c'était vide.
Des petites plantes au feuillage gris prenaient racine dans les fissures des pierres. Avec le vent, elles semblaient ramper.
Morgane a soupiré.
- Faut que je demande au patron.
Elle s'est arrêtée à ma table, ses ongles rouges pianotant sur le rebord de bois.
- Ils viennent tous pour Prévert... On viendrait là pour quoi hein ?
Elle a jeté un coup d'oeil par-dessus son épaule et elle a disparu à l'intérieur. J'ai cru qu'elle ne reviendrait pas mais elle est ressortie un moment après avec un verre de vin, du pain dans une soucoupe et les huîtres sur un tas d'algues, elle a tout posé devant lui.
Le numéro de l'Irlandaise aussi.
- Le patron a dit, D'accord pour les huîtres mais dehors, c'est sans nappe... et il faut faire vite parce que ça va tomber.
J'ai commandé un deuxième café.
Il a bu le vin. Il tenait mal son verre mais c'était un mâcheur d'huîtres.
Morgane a empilé les chaises, elle les a toutes poussées contre le mur et elle les a entravées avec une chaîne. Elle m'a fait des signes.
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Comprendre quoi? Qu'un jour on se réveille et qu'on ne pleure plus? Combien de nuits j'ai passées, les dents dans l'oreiller, je voulais retrouver les larmes, la douleur, je voulais continuer à geindre. Je préférais ça. J'ai eu envie de mourir, après, quand la douleur m'a envahi le corps, j'étais devenue un manque, un amas de nuits blanches, un estomac qui se vomit, j'ai cru en crever, mais quand la douleur s'est estompée, j'ai connu autre chose. Et c'était pas mieux.
C'était le vide.
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je ne sais rien faire sans lui
qu'est-ce que je pouvais lui répondre ? j'ai voulu poser ma main sur la sienne. elle l'a retirée. elle ne voulait pas que je la touche. on croit tous ça, que l'on ne saura plus rien faire sans l'autre. et puis l'autre s'en va et on découvre qu'on sait faire des tas de choses qu'on n'imaginait pas. des choses différentes, et ça ne sera plus js comme avant. j'ai essayé de lui expliquer tt ça.
qu'on peut continuer qd même.
elle reniflait.
je lui ai parlé de toi.
comme une épine enfoncée ds le fond de ma chair.
parfois je t'oublie, et puis il suffit d'un geste, d'un mauvais mouvement et la douleur revient, tellement vive.
parfois aussi, la douleur n'est pas là et c'est moi qui la cherche . je la trouve , je te réveille.
la douleur familière , que seules les larmes consolent ...
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Il allait ajouter quelque chose quand la porte s'est ouverte. Le battant a cogné. Les chats ont levé la tête. C'était Nan, vêtue de sa grande robe noire et les cheveux dégoulinants d'eau. Cette eau semblait sombre et sale. Sur sa robe, elle portait un gros châle de laine tricoté.
Elle a fait ce mouvement d'entrer et puis elle m'a vue et elle est restée sur le palier, une main en prise sur sa gorge. Les doigts de son autre main étaient repliés sur quelque chose qu'elle gardait serré contre elle.
Etrange prêtresse, femme poisson, elle me semblait être sortie de l'eau ou de quelque autre monde souterrain, et portait sur sa face l'effrayant masque d'une Gorgone.
- Je m'en allais ... j'ai dit.
Elle s'est plaquée contre le mur. En passant près d'elle, j'ai senti sa forte odeur de sueur et de tourbe.
Je n'ai pas vu ce qu'elle tenait caché dans sa main.
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Vidéo de Claudie Gallay
Grandir, trouver son chemin, sa place dans le monde, rêver, évoluer et s'adapter, c'est le grand défi de la jeunesse. Luc Chomarat "Le fils du professeur" (La Manufacture de livres), Clara Dupont Monod "S'adapter" (Stock) et Claudie Gallay "Avant l'été" (Actes Sud). Animée par Élise Lépine, journaliste
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