Aime moi... comme tu es

Un petit coup de gueule pour commencer. Pour le contenant. D'habitude, cela me passe au dessus la mise en page de mauvaise qualité. Je mets en avant la qualité littéraire, ce que l'auteur propose. Mais cette fois, cette mise en page brouillon m'a gâché ma lecture. J'ai eu l'impression de lire un pseudo brouillon, aucune mise en page, un bloc avec des sauts de lignes qui dérangent. Je n'ai eu à aucun moment de lire un roman travaillé et imprimé par une maison d'édition. Entre Albin Michel et les Editions Kawa, l'auteure doit rester chez le premier. C'est dommage. Vu la très belle histoire que propose l'auteure, ce soit gâchée par cette impression. J'ai de plus tiqué à deux reprises quand Tom prend la parole et qu'il n'y avait aucune distinction pour comprendre ce changement de narrateur. Ne serait-ce qu'une mise à la ligne… Même la quatrième de couverture ne fait pas honneur à la beauté du roman. On est loin de l'histoire d'amour entre une femme divorcée et perdue avec un homme du GIGN. Ce n'est pas Tom et son métier qui est mis en avant. Non c'est une héroïne Emma qui a eu un parcours émotionnel chaotique et qui recherche désespérément la stabilité. A plus de 40 ans, il était temps… Pour un premier roman, c'est une chouette mise en bouche. Mais dommage qu'il ne soit pas plus abouti. J'ai cette impression de manque de travail éditorial pour rendre le bébé plus beau. La plume poétique de l'auteure est bien là mais dommages que certaines choses soient passées à la trappe. J'ai déjà lu une autre roman de l'auteure et le résultat était excellent.
Par contre j'ai quelques interrogations…. Je n'ai pas tout saisi sur les ou la fille d'Emma. Elle en a combien? Et pourquoi on ne les voit jamais? Et la soeur aussi? Deux mystères que je n'ai pas résolu…. Si quelqu'un l'a lu, je suis toute ouie….

Ce roman m'a touché, m'a parlé (il a même fait remonter quelques souvenirs peu agréables à la surface), m'a dérangé, m'a ému et bouleversé.
Cette histoire est à la fois une romance mais aussi en quelque sorte une sorte de biographie d'une femme qui ne demande qu'à être heureuse.
Nous découvrons Emmanuelle, une femme qui a dépassé la quarantaine (cela change des petites jeunettes et cela fait du bien), une femme malheureuse. Au fur et à mesure de notre lecture, elle va nous dévoiler son passé: ses souffrances, ses erreurs, l'absence d'amour et son espoir vain de trouver le bon. Emmanuelle est loin d'être la femme parfaite, elle se laisse facilement éblouir et peut être très influençable dés qu'on lui accorde un peu d'attention. Mais attention, s'est aussi une femme intelligente, c'est juste qu'elle n'a pas eu de chance dans sa vie et qui a fait les mauvais choix. J'avoue que je l'ai plusieurs fois jugée pendant ma lecture mais je l'ai aussi admirée car après tout ce qu'elle a pu endurer au final elle est d'une très grande force et elle a su tenir bon pour enfin obtenir ce qu'elle méritait: elle va devoir apprendre à interpréter les silences, elle va connaitre le désespoir, perdre confiance en elle pour enfin quelque part renaitre.

Et Tom, au début on est comme Emmanuelle complètement sous le charme puis au fur et à mesure nous découvrons certaines faces cachées. En effet, derrière cet homme qui parait presque insouciant et vit la au jour le jour, se cache un homme qui peut s'avérer froid, distant voire même méchant. Lors de la première partie de ce roman, j'en suis presque venu à le haïr. Avoir la possibilité de découvrir son point de vue m'a permis de comprendre ce qu'il ressentait vraiment c'est à dire une peur maladive d'être heureux. Il a souffert de son précédent mariage, et son travail l'oblige à ne pas faire de projet. Il se refuse à être heureux et à aimer. le résultat est qu'il va faire énormément souffrir celle qu'il partage sa vie en la traitant plus comme une colocataire que comme sa femme. Il va finir par dire les mots qui vont le libérer et le rendre heureux mais pour cela il aura fallut beaucoup de pleurs et de paroles difficiles à pardonner. Et croyez-moi les nerfs du lecteur sont mis à rude épreuve.

C'est le premier roman de Cathy Galliègue est c'est une très belle réussite. Elle n'a pas choisi un sujet facile et c'est tout à son honneur. Avec Emmanuelle et Tom, elle va au fond des choses, creuse profondément et fait ressortir beaucoup de souffrance. Je ne suis pas du genre à juger l'écriture même d'un auteur, quand je lis un livre, ce qui m'importe avant tout c'est ce que je ressens en le lisant. Et avec Aime moi comme tu es, j'ai ressenti beaucoup de chose donc pour moi c'est l'essentiel. L'histoire d'Emmanuelle et Tom est très addictive et riche en émotions: beaucoup de larmes, de peur mais aussi de la joie et du bonheur. Toutefois ce roman reste majoritairement sombre... Nous en apprenons beaucoup sur cette vie des membres du GIGN, ces hommes en noirs que m'ont connait si peu et qui pourtant ont un rôle essentiel. Nous découvrons leur façon de vivre peuplée de déplacement incessants et le risque qu'ils encours à chaque fois. En nous pouvons ressentir ce que la famille de ces hommes de valeur vivent au quotidien, celle solitude forcée...


Je ne peux que vous conseiller de découvrir ce livre et cet auteur qui a beaucoup de talent.


Boulimique des livres

Emmanuelle vient de tout perdre. Prisonnière d'un mariage qui ne lui apporte plus grand chose, elle cède aux avances d'un de ses clients qui ne l'attire même pas. L'incartade est découverte par le mari qui la met dehors. Elle s'installe chez son amant mais après quelques semaines elle décide de fuir cet homme qui la dégoûte. Par l'intermédiaire d'un site de rencontres, elle fait la connaissance d'un gendarme corse qui lui présente son ami Tom. C'est le coup de foudre pour elle.


"Et voilà. J'ai ouvert la porte et je suis tombée nez à nez avec un cheval de course, un pur sang, un être solaire aux grands yeux jaune-vert. Son casque de moto à la main, il a fait une sorte de pirouette sur mon paillasson, m'a offert un vrai sourire gentil.
Je l'ai vite fait entrer pour pas qu'on me le pique !
Mon homme idéal absolument imprévu.


Ils ne vont plus se quitter, il s'installe chez elle, ils filent le parfait amour. Les choses commencent à se gâter quand par manque d'argent, Emmanuelle doit se séparer de son appartement et aller vivre avec Tom à la caserne. Les signes d'amour de la part de Tom se font de plus en plus rares, il désire son Emma, mais ne sait pas, ne veut pas lui montrer qu'il l'aime. Emmanuelle quant à elle ne veut pas brusquer les choses. A toutes ses difficultés somme toute banales, vient s'ajouter le métier de Tom. Gendarme au GIGN, il doit régulièrement partir en opérations extérieures dans des pays guère rassurants (Irak, Afghanistan, Libye). Emmanuelle en plus de l'incertitude concernant les sentiments de Tom va devoir faire face au manque.


Avec Aime moi comme tu es, Cathy Galliègue nous décrit la rencontre, la construction, la vie d'un couple. Un couple qui vit les mêmes bonheurs et les mêmes difficultés que les autres mais ou tout est rendu plus difficile du fait de l'éloignement régulier de Tom. Elle nous décrit ces scènes de vie de couple avec une sincérité qui nous happe. On s'attache à ce couple, on vit les difficultés avec lui, les joies aussi. On suit l'évolution de ces deux êtres si différents qui se sont trouvés. Emmanuelle, la femme blessée, Tom l'homme qui ne montre pas ses sentiments. Deux êtres qui vont s'apprivoiser, se soigner l'un l'autre.


"Te souviens tu de ces tous premiers soirs, ceux des gestes élégants, des regards profonds, de ta délicatesse, te souviens tu comme nous nous étions promis de ne pas être les pansements de nos blessures passées ?
Mon pauvre amour, au moment même où nous nous faisions cette promesse, tu était déjà collé sur mon échancrure béante. Tu colmatais, tu protégeais, tu soulageais, j'en oubliais la plaie, je me laissais cicatriser doucement, en confiance entre tes mains expertes.
Tu ne t'en apercevais pas, mais tous ces bienfaits dégoulinaient de mon corps au tien, se répandaient sur tes blessures, je les voyais se refermer, chaque jour moins douloureuses que le précédent, tu lâchais du lest, je distillais des petites doses de bonheur sur tes écorchures, je soufflais sur le mal. Nous nous sommes délicieusement réparés."

le thème de la vie de couple est un thème délicat à traiter surtout quand il est observé comme ici de l'intérieur. On a vite fait de tomber dans les excès, dans la surenchère, dans le voyeurisme. Dans ce roman tout ce qui est décrit, l'est avec précision, crudité parfois, mais avec pudeur. C'est l'amour qui ressort. On ne tombe jamais non plus dans la mièvrerie. La plume pleine de souffle, de sincérité, d'humour, de poésie, de crudité de Cathy Galliègue, rend ce roman impossible à lâcher une fois commencé. Aime-moi comme tu es est un roman addictif, on ne veut pas le refermer, on veut continuer à vivre avec Emmanuelle et Tom. Une très belle réussite. Une plume très prometteuse que je vais suivre de très près.

Avec le livre, en code flash, la chanson du livre spécialement écrite et composée et interprétée par Patricia Lenoir, pour ce roman nous est offerte. Une illustration parfaite du roman. Cette chanson Cathy Galliègue m'a autorisé à vous la proposer ici. Uniquement disponible sur le blog. Lien ci-dessous .

En librairie le 11 juin.
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..

Depuis le 11 juin que le roman de Cathy est paru, je trépignais d'impatience à l'idée de "plonger" dans cette "histoire" pas banale dont je lisais des extraits sur sa page FB ... Par contacts interposés, auteurs eux-mêmes, les textes de Cathy m'ont interpellée, par le style si naturel, précis, fort à la fois, et ponctué d'humour souvent....
C'était, je le sentais, une auteure de talent ..
Quelques échanges et commentaires spontanés me l'ont rendue très vite très proche et sympathique, comme si "déjà rencontrée" .... et puis je lis "Habite à" : Satory !!!! ...."Le hasard est curieux, il provoque les choses..♫♪♪ ".. .
"La moitié de l'Homme en noir" fut aussi pendant des années, celle que j'ai été !!... Raison supplémentaire s'il en est, pour laquelle ces mots résonnent si profondément en moi ... Raison pour laquelle aussi, à peine "Aime-moi comme tu es" entre les mains hier en début d'après-midi (15 jours de livraison !!) je ne l'ai lâché que quelques heures pour dormir et le finir ce matin !!
Avec une justesse, une précision que seule une femme qui a connu cette existence spéciale, peut décrire ... Par son talent d'écriture, Cathy nous happe dans la vie d'Emma qui va partager celle, tellement "marginale", de son "Homme en noir" ... et tous ces détails en rafale, sont autant de "codes" de cette vie que j'aurais voulu faire partager, écrire aussi ...
Et Cathy l'a fait !! si bien fait ...tout y est : "Gendarmerie, GIGN, déplacements (inattendus parfois), solitude, alerte, unité, caserne, intervention, uniforme, inquiétude, peur, colère, Noëls, anniversaires chamboulés,.... ", et tout l'amour incommensurable qu'il faut à une femme pour rester aux côtés de ces hommes à la carrière si spéciale .. Implicitement des femmes qui doivent comprendre que de se "plaindre" ne sert à rien, car elles ont "signé" ....Le prix à payer est fort, très fort ..ça passe ou ça casse ... Je ne souhaite pas plus "spoiler" la fin, mais c'est un bonheur de savoir qu'il y a des combats terribles qui ont une issue heureuse .... Alors je souhaite à "Emma" de profiter pleinement du bonheur qu'elle a su aller chercher et construire avec une formidable énergie ...
Que l'on ait connu ou pas ce "milieu" n'est pas essentiel (pour moi qui le connais, mon avis est donc sans complaisance, mais bien sincère).
Ce livre "booste" toutes les femmes qui seraient tentées de croire que lutter ne sert à rien, et les amène à penser dans telle ou telle circonstance : "Emma, c'est moi.." (pardon Flaubert, mais pas trouvé mieux !!) ....
Si vous avez à rajouter un titre à votre PAL, "Aime-moi comme tu es" DOIT en faire partie.
A toi Cathy, je te souhaite tout le succès que tu mérites... c'est bien parti puisque ton livre est déjà en réimpression !! .... MERCI

Emmanuelle et Tom, une histoire d'amour comme tant d'autres, mais une histoire qui me touche personnellement ! Pour faire simple et pour que vous puissiez comprendre où je veux en venir, je citerai Bussy Rabutin, une phrase que j'ai apprise à 15 ans et dont je n'ai compris le sens que des années plus tard : « L'absence est à l'amour ce qu'est au feu le vent, il éteint le petit et allume le grand ! »

Emmanuelle, une belle jeune femme intelligente mariée à un anglais dans le Jura, s'ennuie dans un mariage à l'abri du besoin certes, mais sans aucune fantaisie. Elle finit par aller chercher de quoi pimenter sa vie ailleurs, ce qui ne lui a franchement pas réussi : elle termine son périple seule dans le XVIème arrondissement de Paris.

Toujours à la quête du grand amour, Emmanuelle s'inscrit sur un site de rencontre, elle y fait la connaissance d'un gendarme corse, la petite flamme n'ayant pas eu lieu, il lui présente l'un de ses amis Tom, elle qui espérait le « héros qui la soulèverait de terre », était à mille lieues d'intégrer la version militaire dans la liste de ses possibles. Et pourtant, Tom est arrivé, et Tom c'est l'homme en noir, Tom est GIGN. Son homme idéal est absolument imprévu…

Tom et Em' s'installent ensemble et ne se quitteront plus, le manque d'argent se faisant pressant, ils quittent le XVIème pour la caserne de Satory. A ce stade, on se dit, on a fait le tour de l'histoire, tout est rose, pourquoi reste-t-il autant de pages ? C'était sans compter sur la complexité du personnage de Tom, c'est un homme qui redoute l'amour plus que la mort. Il la désire, mais se refuse de l'aimer, ou du moins de le lui prouver. Face à cette incertitude, Emmanuelle doit également conjuguer avec l'absence et le manque :

« On ne s'habitue jamais au manque de l'autre. On accepte ce que l'on ne peut pas changer, on s'adapte. On enfile les jours trop longs comme un taulard dans sa prison avec en prime la liberté qu'il n'a pas, mais de cette liberté-là, on n'en fait rien d'autre qu'une interminable attente… »

Avec une grande pudeur et sans mièvrerie, Cathy Galliègue nous conte cette vie de couple où la souffrance est omniprésente mais également indispensable à l'acceptation. Quand votre meilleure moitié est à des milliers de kilomètres...

« Quand l'être aimé vous manque à ce point, on ne l'emmerde pas pour une cuvette de toilettes pas rabaissée ou un tube de dentifrice laissé ouvert. On savoure les moments ensemble, on est attentif comme au début de l'histoire, on se fait beau, on ne se laisse pas aller à la certitude que l'autre vous appartient pour toujours. »

Cathy Galliègue nous signe son premier roman, qui comme tout premier roman est rarement à 100% abouti, mais la tendresse de sa plume, la sincérité de ses mots, vous embarquent et vous font oublier tout le reste… Aimez ce livre... comme il est, vous ne le regretterez pas :)
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