Les oiseaux pépient : « C'est Marcello, Marcello... » et chacun entendit : « C’est… cello, cello », le violoncelle.
Le monde entier à présent était réveillé
Au milieu de la nuit glacée et écoutait.
Des oiseaux pépiaient
C'est Marcello, Marcello...
Mais la nuit emporta une partie des mots
Et chacun entendit :
"C'est cello cello cello", le violoncelle.
Colombine réfléchissait, quand une nuit, Pierrot gravit son balcon, et gratte sa fenêtre, tenant à la main un long fil doré, accroché à la Lune pleine et ronde.
- Pierrot, comment as-tu fait ?
- J'ai simplement dit à la Lune que je t'aimais, et elle m'a laissé l'apprivoiser.
Assise sur le croissant de Lune, les yeux fermés, elle écoutait la musique de Marcello lui parler. La musique était un poème et l'emportait, la musique exprimait tous ces mots qu'elle ne savait pas prononcer.
Il s'approcha et lui promit l'éternité, contre un baiser.
- Rien de ce que tu me donneras ne sera aussi beau que la musique de Marcello.
- Mais sa musique, il l'offre à tous, Colombine ! Si tu me le demandes, je te donnerai la Lune... et je te l'apporterai.
Je voudrais parfois être un violon pour me perdre dans ses bras, pour sentir sa joue caresser mon cou.
Bercée par sa lagune, la cité de Venise rêve et danse sous la neige qui parsème ses pétales de coton.
Colombine mon adorée, si c'est lui que tu aimes rejoins-le, je comprendrai.
Dès l'aube, je te ferai colombe pour voler vers lui.
Si tu choisis de rester, avant minuit tu redeviendras femme et sur terre pour toujours tu pourras rester.
Mais si tu veux revenir, je t'attendrai.