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Régis Boyer (Traducteur)
EAN : 9782070111176
1993 pages
Gallimard (14/05/1987)
4.43/5   45 notes
Résumé :
Saga d'Egill, fils de Grímr le Chauve - Saga de Snorri le Godi - Sagas du Vínland - Saga des gens du Val-au-Saumon - Saga de Gísli Súrsson - Saga des frères jurés - Saga de Hávardr de l'Ísafjördr - Saga de Grettir - Saga des chefs de Val-au-Lac - Saga de Glúmr le Meurtrier - Saga des gens du Svarfadardalr - Saga de Hrafnkell Godi-de-Freyr - Saga de Njáll le Brûlé.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Une saga est un récit en prose caractéristique des littératures scandinaves du XII au XIVème siècle. Méconnu en France, ce genre regroupe une multitude d'oeuvres narratives qui, resituées dans leur contexte géographique et historique, étaient en avance de plusieurs siècles sur leur temps. D'ailleurs elles passionnent une poignée d'érudits rivalisant d'hypothèses quant à leur genèse et leur contenu.
Régis BOYER est de ces derniers. Professeur de langues, littératures et civilisation scandinaves à la Sorbonne de 1970 à 2001, il a réuni quinze de ces sagas dans la prestigieuse collection de la Pléiade en 1987. Il s'agit plus précisément de " sagas islandaises ", c'est-à-dire de sagas se déroulant au moment de la découverte et de la colonisation de l'Islande, soit du Xème siècle au début du XIème siècle. Comme d'habitude dans la Bibliothèque de la Pléiade, ce recueil est agrémenté d'un important appareil critique qui aide le lecteur à appréhender toutes les dimensions de ces oeuvres.
Saga d'Egill, fils de Grímr le Chauve (Egils Saga Skallagrímssonar)
La Saga d'Egill, fils de Grímr le Chauve a probablement été écrite par Snorri Sturluson vers 1230. Politicien, historien et poète islandais, l'oeuvre importante de Snorri Sturluson est aujourd'hui la principale source de connaissance de la mythologie nordique. Il est par ailleurs un descendant d'Egill auquel est consacrée cette saga. Egill a dû naître vers 910 et s'est très vite illustré comme viking ; il montre également de grandes dispositions pour la poésie, ce qui en fait l'un des héros favoris des islandais encore aujourd'hui. Dans le présent récit, il semble également doué pour la magie.
Saga de Snorri le Godi (Eyrbyggja Saga)
La Saga de Snorri le Godi est consacrée aux colonisateurs du Thórsnes, d'Eyrr et de l'Álptafjördr, trois lieux importants du district de l'ouest islandais. le personnage de Snorri le Godi y sert de lien entre plusieurs familles implantées dans la région.
Sagas du Vínland
Suivent ensuite trois sagas dîtes du Vínland, pays qui fait encore aujourd'hui l'objet de conjectures de la part des chercheurs. La saga d'Eiríkr le Rouge (Eiríks Saga rauda), la Saga des Groenlandais (Groenlendinga Saga) et le Dit des Groenlandais (Groenlendiga Tháttr) content la découverte (en 985) et la colonisation du Groenland par les islandais, puis la découverte d'autres terres parmi lesquelles le Vínland (vers l'an 1000). D'aucuns estiment que ce pays pourrait être Terre-Neuve, ce qui reviendrait à dire, si cela était prouvé, que la découverte de l'Amérique du Nord serait le fait des vikings et non de Christophe Colomb près de 500 ans plus tard…
Saga des gens du Val-au-Saumon (Laxdoela Saga)
La Saga des gens du Val-au-Saumon est un autre récit consacré à la colonisation de l'ouest islandais. Mais cette fois-ci le texte fait la part belle à la fiction en se concentrant sur les femmes, notamment sur Gudrún dont les amours malheureux font de cette saga une véritable tragédie. On lui attribue notamment un propos devenu proverbial en Islande : « J'ai été la plus mauvaise pour celui que j'aimais le plus ».
Saga de Gísli Súrsson (Gísla Saga Súrssonar)
Probablement le texte le plus moderne du recueil de par son ton, son rythme et ses thèmes, la Saga de Gísli Súrsson est consacrée à un personnage contraint de fuir la vengeance de ses ennemis, tout en ayant conscience que la fin est inéluctable, ne serait-ce que parce qu'il fait des rêves prémonitoires.
Saga des frères jurés (Fóstbroedra Saga)
La Saga des frères jurés conte les destins entremêlés de Thorgeirr et Thormódr dont l'amitié a été scellée dès leur prime jeunesse par le biais d'un rite païen.
Saga de Hávardr de l'Isafjördr (Hávardar Saga Isfirdings)
La Saga de Hávardr de l'Isafjördr est consacrée à un vieil homme qui, poussé par sa femme, retrouve une seconde jeunesse lorsqu'il s'agit de venger l'assassinat de son fils.
Saga de Grettir (Grettis Saga Asmundarsonar)
La Saga de Grettir est consacrée pour sa part à la vie d'un homme si fier et arrogant qu'il finit par être proscrit ; en Islande cela équivaut à une condamnation à mort. Or Grettir, grâce à sa force, vit près de vingt ans dans cette condition, seule la magie venant finalement à bout du personnage devenu alors légendaire pour les islandais.
Saga des chefs du Val-au-Lac (Vatnsdoela Saga)
La Saga des chefs du Val-au-Lac est consacrée à la colonisation d'un district du nord islandais, le Vatnsdalr, par une lignée de chefs remarquables. le récit comporte également de nombreux éléments propres au surnaturel.
Saga de Glúmr le Meurtrier (Viga-Glúms Saga)
La Saga de Glúmr le Meurtrier conte la vie d'un homme dont les forces de caractère et physique vont le conduire à la tête de son district du nord de l'Islande. Mais ce sont également ces mêmes qualités qui vont le transformer en tyran, puis à sa chute.
Saga des gens du Svarfadardalr (Svarfdaela Saga)
La Saga des gens du Svarfadardalr est consacrée à la colonisation d'un district du nord islandais. Son côté décousu fait de ce texte une succession de scénettes dont la compilation n'est restée qu'à l'état d'ébauche. Mais comme le signale Régis BOYER, il n'est pas sans charme et a au moins le mérite de faire ressortir la qualité des autres oeuvres du recueil.
Saga de Hrafnkell Godi-de-Freyr (Hrafnkels Saga Freysgoda)
La Saga de Hrafnkell Godi-de-Freyr conte la vie d'un héros dont le sens de l'honneur le conduit à sa chute. Mais grâce à sa patience il se relève envers et contre tous. A noter que cette saga se déroule dans l'est islandais, région qui a laissé moins de traces que les autres dans l'Histoire.
Saga de Njáll le Brûlé (Brennu-Njáls Saga)
Le recueil s'achève avec la Saga de Njáll le Brûlé (Brennu-Njáls Saga), très long texte dont l'intrigue se déroule dans le sud de l'Islande. Njáll y est un personnage sage que la plupart des hommes de la région consulte pour leurs affaires, en particulier juridiques. Il évite ainsi bien des conflits jusqu'à ce qu'il soit brûlé vif dans sa maison avec sa famille par ses ennemis. Les qualités narratives de ce texte sont remarquables et il est riche d'enseignements sur les pratiques juridiques de l'Islande au Moyen-Age.
Toutes ces sagas rapportent donc les faits et gestes d'Islandais célèbres à l'échelon local au moment de la colonisation. Ces personnages peuvent en outre circuler d'un texte à l'autre, et leurs auteurs n'hésitent pas à retracer les aventures de leur lignage sur plusieurs générations. Cette dernière caractéristique peut d'ailleurs être problématique pour le lecteur contemporain, tant la généalogie des islandais est développée.
Mais c'est aussi cette généalogie extensive qui fait l'une des grandes qualités des sagas islandaises. Ces récits sont en effet structurés de manière à ne jamais oublier le destin des nombreux personnages évoqués, quitte à signaler la mort de tel personnage secondaire quelques dizaines de chapitres après son apparition dans le récit. Mais comme les chapitres sont très courts, cela donne un rythme soutenu au texte, le lecteur n'ayant alors pas de mal à resituer le personnage en question.
Quant à l'écriture, elle est dépouillée de tout artifice et s'en tient aux faits, ce qui fait des sagas islandaises des oeuvres particulièrement réalistes. Mais les textes ne sont ni dénués d'humour, ni d'éléments propres à l'imaginaire plus ou moins développé des auteurs.
Car il y a également des éléments de fiction dans les sagas islandaises, et même des éléments qui relèvent du surnaturel. C'est la magie, blanche ou noire, exercée par bon nombre de personnages, ce sont aussi certains trolls et autres monstres rencontrés lors des expéditions vikings, ce sont encore les revenants qui dictent les conditions de leur départ définitif. Ces éléments propres à ce que l'on appellerait aujourd'hui Fantastique relèvent bien sûr du paganisme qui avait encore largement cours à l'époque, le christianisme n'étant alors pas totalement implanté.
Il n'est donc pas étonnant que de nombreux auteurs contemporains de Fantasy se soient inspirés de ces textes pour le développement de leurs univers. Ils sont par exemple rien de moins que l'une des sources d'inspiration majeures de TOLKIEN. On retrouve aussi certains ambiances caractéristiques des univers de MOORCOCK, et même des épées chantantes… Quant à Poul ANDERSON, il a écrit ouvertement sa propre saga en unifiant divers textes consacrés à un héros scandinave du VIème siècle.
Dès lors les Sagas islandaises sont une lecture passionnante pour l'amateur de Fantasy souhaitant remonter aux sources du genre qui le fait vibrer aujourd'hui. Il n'est toutefois pas indispensable de lire les quinze textes présentés ici en une seule fois ; et si l'on doit en choisir un seul, la Saga de Njáll le Brûlé est probablement la plus adaptée pour la découverte de cette littérature.
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Dans les années 80 ,suite à la fréquentation d'amis norvégiens je fus pris de passion pour les cultures nordiques . Et j'entrepris la lecture de ces célèbres textes (en plusieurs étapes ca ce volume de la Pléïade est pour le moins consistant) . J'ai été surpris par le ton très particulier de ces récits : c'est très prosaïque , peu d'envolées lyriques ou poétiques , peu d'épopée, l'art de la parole y compte autant que celui du combat. Cependant le sang y coule assez abondamment et les péripéties rudes ne manquent pas. Mais ce qui est vraiment passionnant c'est que ces sagas nous permettent d'approcher la manière de raisonner , l'organisation sociale de ces gens qui réussirent à survivre et créer une société dans un environnement implacable.
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La lecture de ces sagas fut pour moi une véritable révélation. Pensez donc : comment un aussi petit peuple (numériquement parlant) de l'époque médiévale a-t-il pu produire autant de textes d'une si belle facture ?

Les islandais sont des gens de lettres et leur attrait pour la littérature s'ancre dans les temps les plus anciens. Ils ont conservé de leurs ancêtres le culte des personnalités fortes si bien retranscrites dans ces sagas.

Ces textes vous donnent à voir des épisodes de la vie quotidienne de l'Islande Médiévale autant que les faits des grands hommes de l'époque. On admirera les femmes fortes de ces histoires autant que les héros légendaires.

Comme toujours chez la Pléiade, l'ouvrage est abondamment commenté par l'un des meilleurs spécialistes de cette littérature : Régis Boyer.

Ce dernier nous livre dans cet ouvrage les plus beaux textes de saga.
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Régis Boyer est un spécialiste des pays nordiques et plus particulièrement de l'héritage viking! Littérature mal connue chez nous...Alors lecteurs de Stieg Larsson et consorts,si vous voulez encore mieux connaitre ces pays nordiques,lisez ces fabuleuses aventures islandaises!
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http://www.franceculture.fr/emission-tout-un-monde-les-sagas-islandaises-legendaires-dans-notre-serie-les-textes-fondateurs-2012
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Karlsefni et ses hommes avaient été écrasés sous le nombre, ils allèrent à leurs baraquements après cela et pansèrent leurs blessures, cherchant à évaluer combien de gens les avaient attaqués en descendant des hauteurs. Il leur parut alors qu'il n'y avait eu qu'une seule troupe, celle qui était venue des bateaux, les autres devaient avoir été une illusion des sens. Les Skraelingar (= les Inuits) trouvèrent aussi un homme mort, une hache par terre à côté de lui. L'un d'eux ramassa la hache, en frappa un arbre, puis de même l'un après l'autre, ils estimèrent que c'était là un trésor et qu'elle mordait bien. Ensuite, l'un d'eux la prit et en frappa une pierre, si bien que la hache se brisa ; alors, elle leur parut n'être d'aucune utilité puisqu'elle ne résistait pas à la pierre, et la jetèrent.

SAGA D'EIRÍKR LE ROUGE, Chapitre XI.
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Grettir était tout ankylosé après sa lutte contre Karr. Il se dirigea vers de la ferme de Thorfinnr avec le trésor. Les gens étaient déjà à table. Quand il entra dans la salle, Thorfinnr regarda sévèrement Grettir en demandant quelle besogne tellement urgente il avait eu à faire pour ne pas respecter les coutumes d'autrui. Grettir dit : "Insignifiantes bien souvent, les choses qui arrivent tard le soir." Il déposa alors sur la table tout le bien qu'il avait retiré du tertre. Il y avait un objet de prix sur lequel Grettir jetait surtout les yeux. C'était une sax, une arme si excellente qu'il déclara n'en avoir jamais vu de meilleure : celle-là, il la déposa en dernier. Thorfinnr se rasséréna en voyant la sax car c'était un souvenir de famille qui n'était jamais sorti de leur lignage.
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On pourrait trouver des aspects révoltants à cette vision des choses, encore que, pas plus que pour "hasard" ou pour "absurdité", la langue islandaise ne dispose de vocable pour "révolte". Or c'est ici qu'intervient la dialectique singulière évoquée. Elle tient en trois verbes : se connaître, s'accepter, s'assumer. Lorsque le personnage sait ce qu'il est capable d'accomplir, donc lorsqu'il se connaît, il s'accepte tel quel, sans vaines dépréciations, rebellions ou désespoirs. [...] il ne reste plus au héros qu'à en convenir et, plus encore, à manifester par des actes qu'il est bien tel qu'il s'est connu et déclaré, ce qui, là aussi, sera son honneur. [...] de là ces grands butors têtus, taciturnes ou ténébreux, qui suivent inflexiblement, contre vents et marées, la loi non écrite qu'ils se sont plus ou moins assignée, en fonction de l'arrêt du destin sacré.
Si quelqu'un vient contrecarrer cette résolution, s'il prétend s'y opposer, il fait une brèche dans l'honneur de la personne mise en cause, il attente au sacré vivant en l'homme et, en un sens, le bafoue.
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Le vinland est à quarante-huit heures de voile du Markland . Il y avait là un cap , à l'est duquel il y en avait un autre où les navigateurs trouvèrent la quille d'un bateau , d'où le nom de Kjalarnes ( cap de là quille ) . À l'est du Kjalarnes , le pays était indenté de baies .

Saga d'Eirikr le rouge , et l'Armerique fût !
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Alors Egill composa un visa :

Le brave du bon gré
Donna au scalde
Une robe de soie
Boutonnée d'or;
Jamais n'aurai meilleur ami;
Arinbjörn a sans se cacher
Acquis pouvoir égal aux souverains;
il faudra longtemps pour que naisse son semblable.

Saga d'Egill, fils de Grima le Chauve
Chapitre LXVII
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Videos de Éditions Gallimard (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Éditions Gallimard
Soixante-et-un ans après avoir été couronné par le prix Nobel, l'écrivain américain John Steinbeck fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Ce volume propose la « trilogie du travail » formée par "En un combat douteux" (1936), "Des souris et des hommes" (1937) et "Les Raisins de la colère" (1939). "À l'est d'Éden" (1952), roman de la maturité, complète cet ouvrage.
Le fil conducteur des trois premiers livres, c'est la réaction de l'individu à la pression du groupe.
"En un combat douteux", qui prône l'action collective, revêt une dimension épique.
"Des souris et des hommes" traduit, par la simplicité de son intrigue et ses ressorts dramatiques, la dimension tragique d'une humanité abandonnée à la fragilité de ses rêves.
"Les Raisins de la colère", grand roman de la route, entremêle le destin de la famille Joad et des chapitres « collectifs » qui élargissent la perspective à l'ensemble du « peuple ».
"À l'est d'Éden", quant à lui, donne corps à l'imaginaire familial de Steinbeck et illustre la faculté de l'homme à choisir son destin. S'y mêlent souvenirs intimes et éléments allégoriques et historiques ; le bien et le mal s'y livrent une lutte placée sous le signe de Caïn.
En s'inspirant de thèmes et de figures bibliques, Steinbeck participe à l'écriture du mythe américain, y compris dans ses aspects les plus désespérés. Marqués au fer rouge par la Grande Dépression, ses personnages, laissés-pour-compte du rêve américain, sont des victimes de la modernité en marche. Dans des dialogues d'une grande virtuosité, le romancier fait entendre la crudité de leur langue (ce qui choqua ses contemporains) et leur confère une présence véritablement poétique. Quant aux analyses écologiques, économiques et sociales qui sous-tendent ses livres, elles demeurent troublantes d'actualité.
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