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Critique de umezzu


Contrairement à sa série sur la seconde guerre mondiale, Max Gallo a choisi de ne pas suivre jour après jour les événements de la Grande guerre, mais d'en expliquer les raisons initiales, l'avancée allemande selon le plan Schlieffen et le début de la guerre de tranchées, dans un premier livre 1914, le destin du monde, et de survoler le conflit pour en venir à ce deuxième tome 1918, la terrible victoire.
Le livre commence par résumer quatre années d'une guerre effarante, par le nombre de victimes dans les deux camps et par les décisions militaires d'un commandement utilisant les poilus comme simple chair à canon. Joffre ne ressort pas grandi de l'analyse de sa stratégie.
L'effondrement de la Russie tsariste en 1917 conduit à un armistice sur le front de l'Est, qui aurait pu faire basculer la guerre : toutes les forces allemandes se reportant sur le front occidental. Mais les Américains arrivent dans le conflit. Nivelle s'obstine à mener des offensives inutiles. Pétain lui énonce sa stratégie : « J'attendrai les Américains et les chars d'assaut ».
En fait, c'est l'arrivée du Tigre, de Clémenceau, à la tête du gouvernement, qui va changer l'état d'esprit. le moral des poilus revient, malgré les dernières offensives allemandes qui parviennent à 60 kilomètres de Paris.
Petit à petit, les Alliés prennent l'avantage du nombre, des canons, des blindés. Leurs chefs menés par Foch se font plus économes en vies humaines. La victoire semble inéluctable. Elle sera accélérée par des insurrections socialistes et communistes en Allemagne. le Reich s'effondre de l'intérieur.
Le livre de Gallo dépasse une histoire événementielle, pour mettre en exergue le rôle du gouvernement civil face aux militaires et les conséquences des querelles politiques. C'est lorsque le pays se regroupe derrière Clémenceau que l'unité nationale sapée par quatre ans de guerre se reforme. L'action des militaires durant la dernière année de conflit se fait en phase avec le gouvernement, ce qui n'avait pas forcément été le cas précédemment.
Le décompte final du côté des « vainqueurs » français se fait effrayant sous la plume de Gallo : « Cet océan de sang, de deuil et de souffrance recouvre la nation, mutile le pays : 883 polytechniciens sont morts au combat. Sur 346 élèves - ou anciens élèves - de l'École normale supérieure mobilisés, 143 ont été tués. Plus de la moitié des instituteurs mobilisés ont été tués. Et il y a ces centaines de milliers d'enfants qui n'ont pu naître, parce que ceux qui seraient devenus leurs jeunes pères gisent dans de grands ossuaires, qui peuplent de croix blanches les lieux où ils se sont battus ».
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