Une lecture de hasard, ayant récupéré ce livre par curiosité lors d'un tri de "vieilleries". Un lecture rapide, un roman joliment écrit portant sur le deuil d'une jeune fiancée vu par le regard de sa soeur cadette adolescente.
Entre incrédulité, peurs, révélations sur la vie de la jeune morte, la jeune narratrice fait son propre chemin de deuil et dresse le portrait d'une famille bourgeoise qui sous des dehors de "bien comme il faut", camoufle quelques petits secrets. L'humour est loin d'être absent non plus.
Au final un roman qui vaut la peine d'être lu.
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Un livre pas original, sur une thématique facile pour émouvoir un lectorat (et difficile à aborder tant il l'a déjà été), mais qui s'en sort bien, parce que l'autrice sort de temps à une autre une phrase bien balancée et l'onirisme, qui de temps à autre se déploie et qui complexifie la narration, est réussi. Pas un livre majeur, mais qui mérite sa publication et sa lecture.
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Lu il y a longtemps ; j'en garde un souvenir de beaucoup trop de pathos !
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Nous sommes ainsi partis en long cortège derrière Claire, vers une autre campagne que nous ne connaissions pas, où sont enterrés les anciens membres de notre famille, nos deux grands-pères et notre grand-mère numéro un
Il paraît que pour faire de la place à Claire, il a fallu transvaser grand-mère dans grand-père. Il ne restait de notre jeune grand-mère que les plis démodés de la robe bleue dont on l'a revêtue quand papa est né, quand elle est morte. A l'air libre ils ont voltigé en poussière et, à part la toute petite mâchoire, on n'amis de côté de grand-père qu'une pincée de souvenirs. Papa l'a raconté à maman devant nous. Tant mieux pour Claire, tant mieux pour l'espoir s'il est vrai que nous devenons seulement un souffle frémissant et non des créatures enfermés pour toujours sous la voûte d'un jardin.
Pendant des années, on croit que l'amour c'est, ce sont des émotions fortes. Besoin de Frédéric. Frédéric unique au monde. Mon oeil. Maintenant, je crois que l'amour, ou le prétendu amour, c'est une parenté. On ne peut renier nui son père ni sa mère. On les a pour la vie, qu'ils vous conviennent ou pas. Eh bien, quand on aime quelqu'un, quand on aime Frédéric, on eut avoir de l'angoisse, ou le désir de le blesser, de se venger, on peut se marier bêtement avec quelqu'un d'autre comme je vais le faire, malgré tout tu fais partie de moi, voilà.
Elle disait que son rêve était de regarder tomber la pluie derrière les vitres d'une cabane en mangeant avec ses doigts des châtaignes trempées dans de la crème fraîche. Elle mentait, elle ne voulait pas manger. Un de ses buts dans la vie était que ses côtes demeurent comme les arceaux d'une cage où battait son coeur.
Et puis nous avons entendu le silence. Nous ne nous étions pas aperçus du silence avant que les hommes en noir aient sorti le cercueil de Claire. Ils l'ont posé dans le carrosse et ils ont fait la chaîne depuis la porte de l'Annexe pour se passer les couronnes. Des lys, des marguerites, des glaïeuls, des roses blanches. Surtout des lys.
Claire Gallois - Et si tu n'existais pas