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EAN : 9782950815453
Imprimerie Robert (01/11/2004)
5/5   1 notes
Résumé :
Ce livre n'a pas la vocation d'être un manuel sur l'histoire de l'impressionnisme, de Renoir, du canotage ou du fauvisme.
Il conte l'histoire de la maison Fournaise, au travers de petites histoires de ses contemporains. Ce livre est destiné à tous les amoureux de l'art, chercheurs invétérés ou promeneurs d'un jour sur les bords de la Seine.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
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Des paroles, quelques bribes de musiques, raisonnent encore : chansons anciennes, bons mots de Guy de Maupassant, rires de Pierre Auguste Renoir.


Coincé dans un écrin de verdure entre les deux ponts de Chatou, le long des berges de la Seine, la maison Fournaise est le dernier témoin de ces auberges qui fleurissaient au 19ème siècle le long des cours d'eau entourant la région parisienne. Situé à dix kilométriques de Paris, les parisiens se retrouvaient le dimanche à cet hôtel restaurant faisant guinguette pour canoter et finir la journée devant une matelote ou une friture de Seine.

Pittoresque personnage que le propriétaire de l'établissement, Alphonse Fournaise ! Ses clients qu'il promenait en bateau le surnommaient le « Grand Amiral ».
Il s'était installé en 1858 et construisait des canots, yoles, qu'il vendait, louait et entretenait. Madame Fournaise, sa charmante épouse se chargeait de la cuisine. le fils, Hippolyte-Alphonse, un grand gaillard, tout en muscles, s'occupait des relations avec la clientèle et participait aux fêtes nautiques. Les petites femmes de la région appréciaient avec gourmandise son torse puissant…

Aux beaux jours, tous les soirs c'était la fête chez Fournaise. On festoyait pour pas cher. Après une journée sur l'eau qui leur avait ouvert l'appétit, les canotiers arrivaient par petits groupes bruyants, suivis de leurs compagnes.
Servi par Alphonsine, la jolie fille Fournaise qui circulait de table en table sous les clameurs et hurlements, le repas était tumultueux. Connue dans toute la région, Alphonsine était devenue l'égérie et la confidente de la jeunesse dorée de la fin de l'Empire, ainsi que des nombreux peintres, hommes du monde et écrivains qui fréquentaient l'hôtel. Elle était de tous les plaisirs et les coeurs chaviraient facilement. Les intimes l'appelaient « Madame Papillon ». A la fin du repas, l'oeil allumé, elle s'installait devant le piano et entamait des chansons à la mode comme « La fille de madame Angot » que les tablées reprenaient en choeur.

L'écrivain Guy de Maupassant, passionné par l'eau et le canotage, était un des habitués de l'établissement. Les peintres étaient nombreux dans la région. Les meilleurs vinrent à l'hôtel-restaurant, comme Edgar Degas qui peignit la belle Alphonsine.

Le peintre le plus important de la Maison Fournaise reste Pierre Auguste Renoir. Pour lui, Chatou était « le plus bel endroit des alentours de Paris ». Il se sentait bien chez Fournaise où il trouvait tous les modèles qu'il cherchait, le plus souvent des demi-mondaines ou des actrices peu farouches.

Pierre Auguste Renoir, qui aimait peindre les femmes, peignit une dizaine de toiles à Chatou. Trois d'entre elles, peintes en 1879-1880 sont des chefs-d'oeuvre connus du monde entier :

« Alphonsine Fournaise, fille du restaurateur de Chatou » : L'âme de la maison Fournaise fut peinte assise sur la terrasse du restaurant. Des cerises étaient accrochées à ses oreilles. le même rouge dessinait sa bouche en coeur et le large ruban ornant son chapeau de paille.

« Les canotiers à Chatou » : Renoir était follement amoureux d'Aline Charigot, sa future femme. Il avait souhaité insérer son amie dans un paysage au bord de l'eau. La journée était belle et il n'avait pas dû trop insister pour convaincre Aline de s'habiller en dame à la mode, élégante, relevant le bas de sa jupe avant d'embarquer dans une yole. Saupoudrée de petites touches bleutées, la Seine avait d'intenses vibrations.

La toile la plus importante, le célèbre « Déjeuner des canotiers » peint en 1880 fait aujourd'hui la gloire de la Phillips Collection à Washington.
Au bord de l'eau, par une belle journée ensoleillée, sur la terrasse du restaurant, une dizaine de jeunes femmes et jeunes gens de la bourgeoisie aisée s'amusent autour d'un déjeuner. Des fruits, bouteilles et verres se dressent sur une grande table couverte d'une nappe blanche.
À nouveau, le personnage principal du tableau est la compagne de Renoir, Aline, sa future femme. Celle-ci fait la moue à un petit chien griffon hirsute assis sur la table. Les orangés et rouges intenses de son élégant bonnet se reflètent sur ses joues de porcelaine.
La belle Alphonsine, robe blanche bordée de rouge, est nonchalamment accoudée sur la balustrade, coiffée d'un chapeau de paille jaune semblable à celui de son grand gaillard de frère, à ses côtés. Renoir n'a pas oublié d'incorporer dans la toile Gustave Caillebotte, peintre et riche mécène des impressionnistes.
Ce grand tableau marqua un tournant dans l'oeuvre de Renoir. L'époque des bords de Seine, des canotiers, et de la joie de vivre, se terminait.

La maison Fournaise, aujourd'hui restaurée, encore décorée à l'intérieur par des peintres qui fréquentaient l'établissement, a retrouvé son aspect d'autrefois.

À la belle saison, venez y faire un tour, vous ne le regretterez pas.



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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
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Chez Fournaise, Pierre Auguste Renoir rencontrait Maupassant. Les deux hommes sympathisaient mais admettaient qu’ils n’avaient rien en commun. Renoir disait de l’écrivain : « Il voit tout en noir ! » Et ce dernier disait du peintre : « Il voit tout en rose ! » Ils s’accordaient sur un point. « Maupassant est fou » disait Renoir. « Renoir est fou » disait Maupassant. »
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