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EAN : 9782746523456
160 pages
Le Pommier (18/08/2021)
3.39/5   37 notes
Résumé :
« L'autre jour, j'ai tué ma volaille : un vieux canard dont le renard avait emporté le dernier compagnon et qui traînait sa neurasthénie sur le bord de la mare ; une poule bleue boiteuse.
La ferme, on l'a achetée pas trop cher, et pas trop loin de P. la capitale où se trouve le travail ; on la retape dans ce qui reste de temps. Rurbains nous sommes, en rurbains nous agissons. J. rêvait de retrouver un jardin, moi d'adopter des bêtes, des poules surtout. »
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà un très curieux objet littéraire, une sorte OLNI si je puis dire ou Objet littéraire non identifié.

Je m'y suis reprise à deux fois pour sa lecture, et encore n'en ai-je pas totalement fini, moi qui garde de mes cours de Terminale de lointains souvenirs de philosophie – et il vaut mieux en avoir parce que ce « Poulailler métaphysique », qui a obtenu le prestigieux Prix Décembre, en est si je puis dire farci.

L'objet littéraire porte est écrit à la première personne, un narrateur dont on apprend qu'il est professeur (de philo ?) à P. (Paris ?) mais qu'il va au marché de L. (Laon ? Lorient ? Laval ? Lens ? Plus proche à mon avis) – une sorte de « rurbains » donc - et surtout qu'il détient un poulailler, matière à ratiociner.

Le narrateur commence par nous expliquer comment il exerce son droit de mise à mort de ses bêtes – ne croyez d'ailleurs pas que ce soit un crève-coeur pour l'auteur, pas du tout, cela fait partie de l'apprentissage.
Et l'on découvre tout un monde autour de ces quelques mètres carrés : il y a par exemple « la Va-nu-pieds », qui va être livrée à la Mémé voisine, et tout ce petit territoire que l'on observe avec l'auteur comme avec une loupe grossissante : « cet appentis à même la terre, dans le pré derrière notre hangar, c'est le poulailler. » « Et le mot est faible ! » rajoute notre narrateur – et il a raison.

Rien d idyllique, pourtant, au pays des poules : des meurtres y sont commis tous les jours et des poules meurent de toutes sortes de problèmes (peu arrivent à la vieillesse, comme on l'apprendra).

Rien de gratuit non plus : le narrateur nourrit ses poules qui produisent des oeufs qu'il vend deux euros la demi-douzaine. Mais le véritable bénéfice, c'est cette conversation que lui permet cette activité : « Tropisme plus que sentiment, infrason plus que bruit ou bien sûr que musique, empathie plus que sympathie, lieu plus qu'histoire » : on voit que l'auteur a du style.

Quels sentiments la poule provoque-t-elle chez celui qui la nourrit ? de l'empathie. Une empathie qui passe « en deçà du seuil de la raison » nous explique-t-il, mais aussi « en deçà de la conscience » - quelque chose qui serait « à la fois mineur et essentiel » : il y a du poète chez Xavier Galmiche, à n'en point douter.

Mais peut-on raisonnablement imaginer qu'il y ait communication entre l'homme et la poule ? Pas sûr…
Ce territoire que constitue le poulailler est un condensé de paradoxe : mélange d'imperfection (le poulailler est sale, ne dit-on pas d'ailleurs "nid de poule" ?) et perfection de l'oeuf que pond la poule – éloge du cercle comme forme parfaite, et souvenir d'une déclaration que son père adressé à sa mère : »Je t'aime comme un cercle ».

Le passage le plus savoureux selon moi est celui où l'auteur donne la parole à une poule. Une poule philosophe, comme on l'imagine bien sûr. Et la poule prend son propriétaire pour … Dieu en personne.
Dieu distribue à manger, Dieu donne et Dieu reprend. Dieu crée les vers de terre pour le bonheur de ses créatures. La poule fait le tour du propriétaire et parcourt son territoire. Malheureusement notre poule n'a guère de compagne avec qui partager ses réflexions : « Tenace, je me consacre à la contemplation de notre vie singulière, entre l'attention méticuleuse à la matière et la spéculation passionnée sur les mondes possibles » : un portrait en creux des activités de notre narrateur philosophe ?

La poule qui réfléchit trouve son existence « répétitive ». Alors, comme les humains l'ont fait bien avant elle, elle tente d'attirer l'attention de son Dieu. Mais celui-ci, pas plus que celui des Humains, ne l'entend. Elle ne s'intéresse guère à sa progéniture, alors elle contemple les vers de terre qu'elle s'apprêt à gober. Et si par hasard les vers de terre prenaient la poule pour leur Dieu eux aussi ?

On apprend aussi que la poule s'est mise à cogiter par dépit – « comme par une maladie que l'on contracte » : le propre de tout philosophe ? La poule attend de Dieu qu'il l'accueille au dernier jour comme l'une de ses créatures. Mais la poule peut-elle aussi blasphémer, et imaginer la bêtise de Dieu ?
Qu'importe cette ruse, son Dieu comprendra et pardonnera, quoi qu'il en soit, qu'il soit béni !

Retour à la parole du narrateur, qui continue son apprentissage des us et coutumes poulaillères : racisme anti poules noires au col cuivré, poussin qui se sent plus proche des moutons, tentative d'introduction d'une couveuse chinoise – peu de réussite – l'auteur nous parle aussi des « poules mouillées », « poules interloquées » (devant un couteau), poules n'aimant les poivrons verts.

Il y a aussi un passage que je trouve très réussi lorsque le narrateur, faisant une sorte de « pas de côté », nous parle de son « 5 à 7 » le matin, avec cette activité de « glaneur » qui l'amène au milieu d'autres glaneurs comme lui, à fouiller les poubelles de la Capitale – et des aliments intéressants il y en a ! Et pas que pour ses poules … On pense au film « les Glaneurs et la Glaneuse » d'Agnès Varda – qui avait raison avant tout le monde, documentaire sorti en l'an 2000. Xavier Galmiche reprend ce thème en saisissant l'occasion de philosopher un peu sur notre société consumériste où l'on jette des choses bonnes à manger – société sur laquelle l'auteur pose un regard des plus perplexes.

Il y a encore des chapitres qui me résistent, je l'avoue, comme celui intitulé « Picorer, glaner » : occasion pour l'auteur de creuser le sentiment qui l'anime en matière d'altérité. Je relis les phrases plusieurs fois de suite comme celle-ci : « Quand la vision des fins dernières me saisit à la gorge, je sacrifie au raisonnement (spécieux, mais pas tout à fait puisque je sais qu'il l'est) que le scandale de cette douleur éparse sera atténué par la puissance ténébreuse de la part que j'y prends, en me racontant que j'y répondrai en m'astreignant au jeûne symbolique le temps du carême. Cela n'y change rien. Vraiment ? «
Désolée, Mr Galmiche, j'ai décroché.
Tout juste me suis-je dit intuitivement qu'il y avait du Montaigne en influence – mais mes études de philosophie ne sont pas allées assez loin pour vous suivre.

Reste le récit de la dinde qui adopte un poussin, qui se retrouve quelques semaines plus tard sur son dos comme sur une balançoire pour nous faire rire, occasion pour l'auteur d'avoir plusieurs lectures successives du même phénomène : philologique, didactique, morale et même psychopédagogique.
Reste aussi celui de ces coqs trop nombreux et trop assidus à la copulation qui ont eu une très mauvaise influence sur les poules pondeuses qui se sont mises à refuser de pondre : une analogie avec les violences faites aux femmes et à la nécessaire prise de conscience que doivent avoir certains mâles barbares peut-être ?

On retrouvera à la fin la poule « Va-nu-pieds » du début, et une réflexion à partir du regard étrange que portent les poules sur leur environnement – comme nous, les humains, sur le nôtre.

Et les derniers mots sonneront comme un avertissement : « c'est bien un cri que j'entends, un son déchirant qui se répète dans l'espoir d'alerter son monde d'une calamité à venir, toute proche. »

On n'en saura pas plus – à nous seulement de ne pas jouer « les poules mouillées » en préparation de la période qui est devant nous.

Je referme cet objet littéraire très particulier et je souhaite vous avoir donné l'envie de pousser la porte, vous aussi, de ce brillant Poulailler métaphysique.
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Quand j ai vu ce titre dans la sélection masse critique , cela a fait tilt dans ma tête : parfait pour l item poulailler du challenge multi défis.
Donc je suis ravie d avoir été sélectionnée pour critiquer ce livre. Je remercie babelio et les éditions le pommier pour l envoi de ce livre.
Alors je crois que pour commencer il ne faut pas chercher à étiqueter cette oeuvre. Ni roman ni nouvelle pas vraiment essai non plus encore moins documentaire.
Mais des passages jolis, poétiques, drôles pour nous livrer les pensées d un prof ( de philosophie peut être) qui s est installé à la campagne ou les pensées d une poule.
Des moments cocasses, attendrissants, poétiques.
J ai toujours aimé les poules. J en avais enfant. Elles étaient mes copines et sont mortes de vieillesse car jamais je n aurais laissé mes parents assassiner mes poules.
Mouvement écologique, besoin de se rapprocher de la nature, nouvel animal de compagnie? Les poules sont tendances. Faciles à vivre ces petites bêtes en plus.
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Avez-vous remarqué que de plus en plus de personnes autour de vous possèdent des poules ?

Il me semble qu'il y a quelques années en arrière, quand on pensait poulailler, c'était soit en évoquant les poulaillers industriels et des problèmes sanitaires ou éthiques, soit en se remémorant des histoires pour enfants, de la célèbre Petite poule rousse, à la série Les p'tites poules, en passant par le Grand Méchant Renard, qui fut adopté par le poulailler et se vit décerner le prix jeunesse au festival d'Angoulême en 2016.

Depuis lors, peut-être sous l'influence du zéro déchet, les poulaillers se répandent dans les jardins des maisons individuelles et la poule devient animal de compagnie, quasiment au même titre qu'un chien ou un chat.

A titre anecdotique, quand il a fallu trouver un nom aux rencontres en visioconférences organisées dans un challenge très actif de Babelio, le nom de poulailler a été choisi, car les participants, au-delà d'une passion pour la littérature, avaient, pour la plupart, en commun, des poules à demeure. Et c'est d'ailleurs toujours dans cette même optique qu'un item poulailler doit être validé dans le challenge 2022. Fin de la digression, mais pour moi, le poulailler métaphysique, récompensé par le prix Décembre 2021, décrit bien ce fait de société.

Le narrateur, issu de l'Education Nationale, sans qu'on sache exactement sa fonction, mais peut-être professeur de philosophie, s'installe comme rurbain, dans une maison à la campagne pourvue d'un poulailler, en continuant à travailler à Paris. Durant cent-cinquante pages, il va nous décrire la vie du poulailler, parfois à travers le regard de la poule, et parfois sous l'angle de celui qui possède le poulailler, présenté comme un Dieu pour ces gallinacés.

C'est drôle, dans une écriture soignée et sur un thème qui change. On apprend beaucoup sur les poules - savez-vous, par exemple, qu'elles peuvent couver indifféremment leurs oeufs ou ceux de leurs congénères ? – avec des réflexions aussi sur la nature humaine, l'Homme parmi les Hommes ou l'Homme parmi les poules.

« Destin du vermisseau sur lequel je projette le mien : j'aimerais une amie avec qui partager cette intuition, car seul le fait de la confier lui donnerait sa plénitude. A défaut, l'herbe est ma confidente. »

Ainsi, ce texte correspond à un joli moment suspendu de lecture, permettant de prendre son temps, dans les activités du poulailler, au milieu d'une vie trépidante de rurbains.

Je remercie Babelio et les éditions le Pommier pour cette belle découverte dans le cadre d'une masse critique littérature.
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Entre Jean de la fontaine et Philippe Katerine (vous vous souvenez de son poulet N°728120 ?), ce livre est plus un exercice de style qu'un roman. Adepte de l'anthropomorphisme, l'auteur humanise les animaux ou plutôt s'animalise jusqu'à s'immiscer dans la chaîne alimentaire : il y a le ver, la poule, l'auteur et Dieu (« Je me dis souvent que j'ai le même rapport envers mes poules que Dieu doit avoir envers moi. Un peu d'émerveillement, un peu de hauteur, un peu de pitié. »).
Cette vie de poulailler est le prétexte à l'étude de tous les proverbes gallinacés (poule mouillée, une poule qui a trouvé un couteau…) et à des digressions philosophiques, souvent ridicules, et moins désopilantes que la fameuse blague qui occupa, il y a longtemps, nos soirées entre amis : pourquoi le poulet traverse-t-il la route ? (Ex : Aristote : c'est la nature du poulet de traverser la route ; Emmanuel Macron : le poulet a traversé la route pour trouver du travail). Mon principal regret, c'est que nous n'apprenons pas, au bout de ces 150 pages, qui, de la poule ou de l'oeuf, a commencé.
C'est vrai, l'auteur a un certain talent pour décrire l'expression d'une poule interloquée et j'ai toujours de l'admiration pour les écrivains capables de pondre quatre pages d'affilée sur les déambulations d'une bestiole. J'imagine que le rapport à la poule est très personnel. La poule, n'a jamais suscité mon empathie. Pour moi, elle symbolise l'animal asservi, soumis, laborieux et limité dans ses ambitions (« La grande affaire de notre vie, c'est l'oeuf », p45).
Pour ce qui est des volatiles, je préfère cette citation d'Alejandro Jodorowsky : « un oiseau né dans une cage croit que voler est une maladie ». Ça vous donne une idée du mépris que j'ai pour la poule.
Bilan : 🌹
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A moins que vous ayez envie de lire (et relire) qu'une poule ça caquette, ça picore et ça courate, et d'avoir comme l'auteur, les poules pour sujet de prédilection, ce roman, heureusement court, n'a suscité aucun intérêt chez moi (a part avoir appris deux-trois trucs) Je pensais, en le commençant, qu'une poule qui philosophe ça pourrait au moins être drôle, même pas ! En plus de phrases d'une écriture pas toujours simple - peut-être le côté métaphysique du sujet. Au suivant...
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Je me dis souvent que j’ai le même rapport envers mes poules que Dieu doit avoir envers moi. Un peu d’émerveillement, un peu de hauteur, un peu de pitié.
Quand l’heure viendra de leur mort, elles ne comprendront pas : dans l’intuition du danger, elles auront peut-être des gestes de piété pour provoquer ma miséricorde, des gestes que je ne comprendrai pas, ou, comme la poule bleue entrevoyant sa fin imminente, émettront-elles un son minuscule de supplication – Dieu détournerait-il, sous prétexte que ma ferveur gesticule, la hache sur le point de trancher mon destin ? Dieu ne comprendra pas.

Mais l’analogie s’arrête : par fidélité machinale, les poules me donnent des œufs. Et moi, à Dieu, quoi ?
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Mon empathie avec la poule ne repose pas sur l’hypothèse d’une intellection mutuelle de la similarité de nos destins, car rien n’atteste que notre faculté de jugement respective soit similaire – même si rien ne l’exclut a priori.
Elle repose sur l’intime conviction d’un lot commun, décelable à certaines interactions avec les lieux auxquels le destin nous a assignés, interactions qui nous sommes communes, homme et poule.
Elle repose sur l’analogie, suspectée plutôt que sue, entre nos façons d’y réagir : tout en se défiant d’un monde, à long terme, ne promet rien de fameux, nous adonner aux sensations qu’il nous offre. Fussent-elles des pièges, elles offrent un sursis, un petit compromis avec la noirceur.
Toujours ça de pris.
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De même que le 5 à 7 remplit la ville d’une armée d’ombres aussi zélée que furtive, il plonge le monde des objets dans la frange indécise où, sur le point de disparaître, ils sont rattrapés de force dans la sphère de l’existence, où ils redeviennent consommables, bons – enfin, pas toujours, mais en tout cas valeureux. Le 5 à 7 est la lisière aux contours flous, où paradoxalement l’être se régénère en son cœur même, à travers les choses qui cessent d’être déclassées, mais aussi à travers ceux qui s’en saisissent avec une passion (cupidité, faim, plaisir : tout est bon) qui font d’eux aussi des êtres valeureux. Vaillants, ils rendent leur butin précieux : cycle vertueux de la valeur.
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J’ai mis au point une formule que je risque à l’occasion, pour tenter le coup d’une vraie dispute à l’ancienne, une discussion à la loyale. La voici : « J’espère que Dieu aura pour moi autant de miséricorde au moment de ma mort que j’en ai pour mes poules au moment de la leur. Je n’en suis pas sûr, je suis même presque sûr du contraire. Mais je tente le coup. C’est une suggestion : à bon entendeur ! »
D’habitude, ça fait rire. Mais personne n’ose me prendre au mot et embrayer sur une authentique dispute. Mes congénères n’aiment pas parler de Dieu. Ils n’aiment pas parler des retombées métaphysiques du poulailler.
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Je vois, noir dans la nuit noire, son regard vif entrecoupé de rares et imperceptibles battements de paupières, occupé à guetter le moment de sa propre extinction, déversant ce qui lui reste de force dans sa pupille pour que celle-ci soit encore impeccablement ronde d’opiniârteté au moment où le cercle de la mort la saisira, comme je t’ai saisie, ma poule, lorsque je t’aperçus dessous les fagots, et comme j’espère Dieu me saisira quand il viendra sans son seau blanc : la prunelle palpitante où bat l’envie de picorer, de courater, de vaquer, de faire des œufs, des fugues, des siestes, le tour des lieux.
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