Dans cette oeuvre sombre et grinçante de pessimisme et d'humour noir,
Griselda Gambaro met en scène son thème de prédilection : les relations ambigües et violentes entre dominant et dominé et l'enfermement qui découle de cette soumission, et en particulier dans ce livre la domesticité de l'horreur.
L'auteur aborde également le thème du corps féminin torturé, réprimé, victime d'une société patriarcale psychologique et nourrit une réflexion sans complaisance sur la barbarie autoritaire, y compris quotidienne. Son écriture dure et violente, parfois qualifiées de pornographique, peut sembler choquante et d'une lecture âpre, mais la parole de l'auteur élève la contestation à un niveau autant métaphorique que de sincérité rarement atteint. La dictature de Videla ne s'y est pas trompée en interdisant ce roman et en obligeant Gambaro à l'exil.
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