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Critique de nadejda



« Où es-tu mon Daghestan ? Qui t'as détruit ? Où sont tes lois, où sont tes clans, où sont tes Khanats*, tes royaumes, tes seigneurs, tes communautés libres, tes démocraties guerrières ? … Où sont les merveilleux vêtements et les belles coiffures de tes habitants ? Où sont tes langues, tes chants, tes poésies séculaires ? Tout a été bafoué, foulé aux pieds … » Yaragui le poète
(*khanats= royaume turc ou mongol, dirigé par un khan)
Ce petit livre d'une centaine de pages, dont on sort plein d'inquiétude sur l'avenir de ce pays déstabilisé qui peut être gagné par la folie islamiste, répond à ces interrogations ou tente de le faire.
Alissa Ganieva a choisi la vie à Moscou. Elle a fait paraître ce livre sous un pseudonyme masculin, Gulla Khirachevset.
Au cours d'une journée de Dalgat Moussaïevski jeune étudiant, qui va d'un point de la capitale du Daghestan, Makhatchkala, à l'autre, à la recherche de son oncle, c'est toute la vie foisonnante de ce petit pays, à la fois tragique et drôle, avec ses traditions pesantes, ses contradictions et ses déchirements qui s'offre à nous ; découverte des difficultés quotidiennes avec les coupures d'eau, d'électricité et la violence qui éclate régulièrement, le plaisir de colporter des ragots de jeunes femmes dans un mariage, la corruption généralisée mais aussi un retour sur la richesse du passé, un passé où les nombreuses ethnies et communautés religieuses vivaient ensemble en harmonie.
Yaragui le poète qui a offert son livre à Dalgat écrit : « La forêt très ancienne de Samour se rétrécit comme peau de chagrin, les montagnes deviennent chauves, les rivières noircissent, apportant poison et corruption, et la ville de Makhatchkala, qui n'y était pas préparée, enfle, explose sous l'afflux des hommes qui fuient on ne sait d'où. Ils ont quitté leurs hautes montagnes, où ils avaient leurs habitudes de vie, pour la plaine poussiéreuse, la steppe brûlée, les marécages infernaux et mortifiés où grouillaient jadis les nomades de tribus importantes et connues. »

Et ce qui menace désormais c'est la montée de l'islamisme. Dalgat, comme nombre de ses amis, s'il veut vivre n'a pas de nombreux choix : ou quitter la Daghestan pour une grande ville russe comme Moscou ou Saint Pétersbourg ou contacté, comme il vient de l'être, par Mourad, un islamiste, rejoindre le groupe des « Frères de la forêt ».

Un communiqué de l'AFP du 18 février 2018 titre « une fusillade fait 5 morts au Daghestan »
Un inconnu a tué 5 femmes à Kizliar, lors d'une fusillade à la sortie d'une église orthodoxe, dans le nord du Daghestan, république instable du Caucase russe, ont annoncé les autorités locales
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