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3,51

sur 37 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Harare, Zimbabwé.
C'est de la prison qu'écrit Memory ; du couloir de la mort, même.
Elle rédige une sorte de journal pour une journaliste américaine enquêtant sur la justice expéditive du pays. le récit alterne entre quotidien de la prison, et souvenirs qui ont conduit là la narratrice : enfant albinos accusée de porter le mauvais sort, elle se souvient avoir été vendue à un Blanc à l'âge de 9 ans. 20 ans plus tard, c'est pour le meurtre de ce même homme qu'elle est condamnée à mort.
D'emblée, on est plongé dans un maelström de personnages, de lieux, d'expressions shona, qui déroutent et agacent, on a du mal à entrer dans le roman.
(Je commence à comprendre le touriste déconcerté en Bretagne où les noms de lieux sont tous bizarres, où les gens portent des noms chelou dans une langue étrangère.)
Une fois franchi ce début peu attrayant, une fois déblayé le terrain (liste des co-détenues et des gardiennes, chronologie des souvenirs), on entre enfin dans le coeur du récit.
Il nous parle de la discrimination subie par l'enfant albinos ; de sa famille dysfonctionnelle (encore que le père soit un des plus beaux personnages), des deuils ; de l'éducation de jeune bourgeoise qu'elle reçoit auprès du père adoptif.
Mais j'ai trouvé tout cela un peu superficiel, malgré la longueur de l'oeuvre. La pauvreté des townships est abordée, la place des Blancs dans la société rhodésienne est abordée, le poids des superstitions est abordé, mais tout cela n'est que l'arrière-plan des pensées auto-centrées de l'héroïne.
Auto-centrées et répétitives de surcroît...
… ce qui rend le personnage, au final, pas très attachant, et déclenche peu l'empathie.
Et c'est dommage car j'ai plutôt aimé l'écriture de ce roman.
Traduction de Pierre Guglielmina.
Challenge Globe-trotter (Zimbabwé)
Challenge gourmand (Cannelé : Une couverture à dominante bordeaux, rouge ou violet)
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Le Livre de Memory nous plonge dans l'Afrique contemporaine, et dans un pays le Zimbabwe qu'on connait finalement tous assez mal.

Sous la plume de Petina Gappah, le livre de Memory nous montre un Zimbabwe dont l'auteure est originaire authentique et émouvant, forcément aux antipodes de notre monde

Memory est la seule femme enfermée dans le couloir de la mort à Chikurubi. Grâce à une journaliste américaine qui s'intéresse à son cas, elle peut désormais raconter sa vie, écrire pour sa défense ce qui deviendra le livre de Memory : son enfance dans un township de Harare puis son arrivée chez Lloyd Hendricks, cet universitaire blanc qu'elle est accusée d'avoir tué.

Grâce à de constants allers-retours narratifs, elle décrit également son quotidien en prison, parmi les prostituées et les infanticides. Sauf que Memory n'est pas une femme comme les autres : elle est albinos, ce qui lui a valu toute sa vie d'être mise à l'écart.

L'auteur utilise pas mal de mots issus du vocabulaire local et cela confère à l'ensemble une vraie sincérité et une belle musicalité au texte et réussit à nous peindre un contexte idéologique plein de complexité,.
Un monde qui reste à la fois encore fortement ancré par le colonialisme, mais dans lequel les traditions restent sacrément vivaces.

Avec ce premier roman percutant et intense, Petina Gappah nous fait toucher du doigt la complexité et la réalité de son pays. Elle donne voix à un personnage riche et touffu qui porte la narration avec vivacité et émotion.

Roman à la fois classique dans sa trame et singulier par son décor, et surtout qui nous apprend pas mal de choses sur ce pays mal connu par les occidentaux, ce livre de Memory est assurément une des bonnes surprises de la rentrée littéraire, chez JC Lattès....


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Dans ce livre l'auteure nous raconte l'histoire de Memory qui est enfermée dans le couloir de la mort. Elle est noire et albinos. Memory va donc nous narrer sa vie avant la prison quand elle a été achetée à ses parents par un homme blanc et qu'on l'accuse d'assassinat.
Pour se défendre, et faire appel de sa condamnation et afin de la réduire à une peine à perpétuité, Memory va rencontrer une journaliste. Delà, on oscille entre son passé à partir de son enfance, et le présent de sa vie en prison, son quotidien.
Au fur et à mesure du roman, l'auteure nous dévoile la réalité de son pays le Zimbabwe. Pays de violence où les traditions sont toujours d'actualités sous le poids des non-dits.
J'ai apprécié ce livre par l'émotion qui nous est délivrée et qui nous fait vibrer avec Memory et cette écriture narrative nous entraîne et nous donne envie de lire ce livre.
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Memory est une femme albinos incarcérée pour le meurtre de son père de substitution qui l'a "achetée" à ses parents quand elle était enfant. Au début du livre de Petina Gappah, son premier roman après un excellent recueil de nouvelles, de nombreuses questions se posent et les réponses ne viendront qu'au fur et à mesure. Tout le savoir-faire de la romancière réside dans le caractère sinueux de son intrigue, son chassé croisé constant entre le quotidien de la prison et le passé de l'héroïne. Si l'ouvrage a des qualités de thriller, son suspense joue avant tout sur la mémoire, le livre ne s'appelle pas par hasard le livre de Memory, et sur la fragilité de la vérité, laquelle en étant faussée par une compréhension erronée de la réalité peut influencer toute une vie. Au-delà, le roman est un voyage sensible et passionnant en terre peu connue : le Zimbabwe, ancienne Rhodésie, avec son gouvernement dictatorial mais aussi sa multiplicité de couleurs et de conditions. le livre de Memory nous entraîne de la prison aux Townships de Harare et encore d'un petit village à une banlieue pour privilégiés. Il est amusant de noter que cette rentrée littéraire permet de confronter deux premiers romans étrangers qui ont certains points communs mais qui s'opposent par leur traitement. Brève histoire de sept meurtres de Brian James raconte la Jamaïque avec exubérance et une ambition démesurée ; le livre de Memory de Petina Gappah décrit bien mieux le Zimbabwe avec moins de violence mais davantage de sensibilité. Sa relative modestie, en tous cas, est bien plus convaincante et touchante.



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Ce livre m'a beaucoup surprise là ou je ne m'y attendais pas. En effet tout part de cette jeune femme, emprisonnée pour meurtre de son "papa" blanc qui l'aurait acheté dans un township enfant. J'ai pensé lire un roman sur une relation abusive qui aurait mal fini.
Puis on découvre que l'héroïne est Albinos. Alors j'ai pensé que le sujet serait le traitement des Albinos en Afrique noire. Mais rien de tout cela! Au final, encore d'autres fausses pistes plus tard, le dénouement m'a émue et j'ai été complètement transportée. Un magnifique roman, très bien écrit qui plus est.
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La découverte du Zimbabwe fût une excellente surprise, à part le placer sur une carte je ne savais rien du pays. le roman nous entraîne donc en terre inconnue, pu se mélange ancienne tradition et choc de la modernité occidentalisée. le livre est assez triste car, comme l'annonce la quatrième de couverture, Memory est à tort dans le couloir de la mort mais l'écriture de l'auteure est douce.
Douce mais parfois lente, je n'ai pas toujours été pris dans le récit de Memory, notre jeune héroïne, elle y raconte sa vie, principalement son passé et un peu de son quotidien en prison avec quelques codétenues. Ce n'est pas un roman contemplatif non plus mais il lui manque une certaine énergie je trouve, pourtant le coeur de l'intrigue est une bonne idée. J'avais déjà lu quelques choses de similaires avec Iboga de Christian Blanchard, qui pour le coup est un coup de coeur.
J'ai aimé qu'il y ai des phrases non traduites, pour moi cela permet de s'immerger un peu plus dans la découverte d'une culture. J'ai apprécié mais sans plus.
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C'est l'histoire d'une différence imposée dès la naissance et de son évolution jusqu'à l'emprisonnement. Quoique innocente, Memory endosse sur elle le poids des préjugés dans un pays rongé par la misère, les superstitions, mais aussi la générosité, l'amitié. Subtilité d'une écriture sans tabou, innocente et emplie d'espérance. La narratrice c'est la mémoire elle-même, enrobée de l'absurdité du réel...
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L'histoire de Memory, celle d'une communauté dans un pays peu connu pour nous : le Zimbabwe.


Memory est dans le couloir de la mort. Une journaliste américaine lui a rendu visite. Son avaocate lui conseille de lui écrire son histoire. Ce livre est donc le récit de la vie des événements qui ont amenés Memory en prison.

Memory se livre avec une certaine retenue sans s'appesantir sur son sort.
Le récit mêle au gré des pensées de Memory le présent et le passé. Ce point donne à mon sens plus de réalisme à l'histoire et donne une profondeur au récit en rendant le lecteur curieux de comprendre ce qu'elle a vécu et vit.
Memory reste sereine, elle écrit pour avoir une chance que sa peine soit réviser sans se permettre de faux espoirs dans un contexte politique difficile dans ce pays.

A travers son histoire, on découvre un pays le Zimbabwe, un cadre de vie , des résurgences de la colonisation dans la façon de penser.
De plus, Memory est quelqu'un de particulier, elle est albinos mais aussi par son éducation qui est encore plutôt réservée à la communauté blanche.

Ce roman est un récit de vie mais il y a plus encore : trouver sa place.

La plume de l'auteur est entraînante. le roman se lit très vite.

Vous êtes curieux d'un contexte, d'un pays et de ses mentalités que l'on connaît peu, d'un personnage qui n'a sa place ni dans une communauté ni dans l'autre, je vous conseille ce roman.
Lien : http://viou03etsesdrolesdeli..
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Memory est une femme albinos qui a grandi dans la banlieue pauvre de Harare, la capitale du Zimbabwe. D'après les souvenirs de Memory, à l'âge de neuf ans, ses parents la vendent à Lloyd Hendricks, un riche professeur blanc. Nous trouvons Memory condamnée pour le meurtre de ce même Lloyd, emprisonnée et attendant la mort dans la prison de Chikurubi au Zimbabwe. Dans le contexte de son recours, son avocat insiste pour qu'elle écrive ce qui s'est passé tel qu'elle s'en souvient et qu'elle envoie ses notes à une journaliste américaine. Ses cahiers de notes formeront le roman… Pourquoi les parents de Memory l'ont-ils abandonnée, et comment l'homme blanc, Lloyd, est-il vraiment mort ?
Je ne dévoilerai pas davantage l'histoire si ce n'est pour partager les impressions que j'ai gardées de cette lecture plutôt agréable.
D'abord ce livre n'est pas un thriller. C'est une histoire sur la manière dont les divers personnages se trouves marginalisés par la société et pour diverses raisons. Memory est une femme albinos et sa blancheur est perçue comme sale et contagieuse. Lloyd est un homosexuel blanc au Zimbabwe homophobe de Mugabe. Memory comprend que la marginalisation dont elle a souffert en tant qu'albinos est à bien des égards comparable à celle de Lloyd en tant qu'homosexuel. Au moment de la mort de Lloyd, Memory prend effectivement conscience de la souffrance de Lloyd. Cet aspect du livre a été traité dans un article paru dans Nordic Journal of African Studies. Pour information, un autre article paru dans the Conversation essaie de comprendre l'expérience et la contradiction d'être une personne noire à la peau blanche dans l'Afrique du Sud post-apartheid.
Puis, j'ai trouvé que le Livre de Memory restait d'une vivacité étonnante, surtout pour un roman imprégné d'une attente dans le couloir de la mort. On sent le goût d'une mangue volée, l'odeur suffocante du camphre ou celle des fleurs de strelitzia flamboyantes de couleurs. On entend les comptines des rues des townships dans la langue shona, les tubes des années 1970 que la mère de Memory écoute passionnément, les disques de jazz de Poppy (la grand-mère de Lloyd) et les chansons de protestations du soulèvement dans la cantine de la prison.
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Injustement accusée de meurtre, Memory est incarcérée dans une prison du Zimbabwe. Comment en est-elle arrivée là ? C'est là tout l'intérêt du roman. Les rebondissements successifs entretiennent le suspense jusqu'à la fin. Grâce à des flash back nous partageons la vie de la jeune femme avant la prison, d'abord dans sa famille, dans un township de la capitale, puis dans une villa des quartier chics chez l'homme blanc qui l'a achetée à ses parents à l'âge de 9 ans. On la retrouve ensuite dans sa cellule avec ses codétenues et les gardiennes. Memory revisite son passé pour comprendre ce qui s'est réellement passé. Peut-elle se fier à sa mémoire ? Ses souvenirs sont-ils exacts ? Ou bien est-elle victime de sensations erronées? C'est un des aspects les plus intéressants du récit mais ce n'est pas le seul, loin de là ! La romancière fait le portrait d'un pays en proie au racisme, à la pauvreté et aux croyances ancestrales avec des thèmes comme la malédiction, la mort, la sorcellerie, le destin ou des thèmes sociétaux comme l'homosexualité et l'albinisme. Petina Gappah ne sombre pourtant jamais dans le misérabilisme. le roman démontre aussi comment l'écriture et la lecture peuvent sauver quelqu'un. Ce livre n'apporte pas seulement du dépaysement, il nous aide à comprendre les difficultés auxquelles sont confrontés les pays en voie de développement. On notera des mots ou expressions de la langue locale qui donnent une couleur particulière à cette belle histoire. (A.P.)
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
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