Hélène est une jeune femme parisienne, « célibataire et nullipare », qui part retrouver la maison qu'elle a achetée sur un coup de tête il y a quelques temps le long de la côte Atlantique .
Elle a dans l'idée de ne rester que le temps d'informer l'agent immobilier local de Soulac-Sur-Mer qu'elle veut se débarrasser de cette maison, et de répartir immédiatement à Paris.
Mais rien ne va se passer comme elle l'imagine.
Il y a d'abord cet olibrius qui débarque chez elle en lui demandant qui elle est et ce qu'elle fait là – quiproquo de questions qu'Hélène aurait dû poser elle-même en découvrant un squatter chez elle. Mais Joe s'avère un jeune québécois très sympathique, et sa compagnie lui est finalement très agréable.
Il y a ensuite ce Mr Flint, un original très courtois qu'elle croise sur les chemins de randonnée près de chez elle, et qui va proposer à Joe de lui faire découvrir les trésors cachés de la dernière guerre mondiale – une mine pour Joe qui traque les traces du passé pour les photographier en noir et blanc et l'inviter à rencontrer sa soeur qui fait d'excellentes pâtisseries
Et puis il y a sa filleule « Bambi » qui s'invite à l'improviste parce qu'elle a quelque chose de très urgent à lui dire.
Tout ce petit monde, plus bientôt le fils de Mr Flint, semble s'être ligué pour distraire Hélène de ses névroses familiales et de ses souvenirs d'une passion amoureuse qu'elle a vécu avec Laura, Laura qui enquêtait sur ce village et sur son institutrice, propriétaire de la maison qu'Hélène a achetée, et qui lui contait la légende des deux petites soeurs dont l'une se serait noyée et de ce sabot unique qui serait le seul témoin du drame.
Mais ce serait encore trop simple, et mal connaître
Anne-Marie Garat, de croire qu'on va s'en tenir à une banale rencontre entre quelques personnages originaux.
Car la maison est située juste derrière la dune, et le jour de grande marée, être la victime des forces de la nature.
A partir de là, tout va basculer.
Anne-Marie Garat, que l'on connaît pour la qualité de son style au travers de sa fantastique trilogie, nous conte ici une fable du Haut Médoc, où une Cendrillon mal traitée par la vie, va découvrir le Prince Charmant qui va la ramener à la vie.
Non sans un certain humour, plutôt loufoque et improbable, l'autrice réussit à nous brosser le portrait d'une femme attachante, qui sort toutes ces griffes dès qu'on s'intéresse à elle, mais qui au fond n'attend qu'une occasion pour se débarrasser de ses vieilles peaux.
Ce sera le cas avec Flint Junior, prénommé Tomas ou Tomaso, un Prince Charmant qui a « du Smag » comme dit sa filleule, et qui réunit toutes les qualités dont on peut rêver : prévenant, charmant, intelligent, disponible, et cerise sur le gâteau - très amoureux.
Les Princes charmants n'existent pas, on le sait bien, les princesses charmantes non plus, et pourtant ici le temps de cette « nuit atlantique » on rêve un peu et on referme le livre en se disant que Hélène et Tomaso seront heureux et auront beaucoup d'enfants – et on aurait presque envie d'y croire.