AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,19

sur 173 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
7 avis
2
3 avis
1
7 avis
Prix de Flore en 2008, "La Meilleure Part des hommes" est un roman qui évoque l'arrivée du sida au sein du mouvement homosexuel dans les années 1980. Il explore les vies et les expériences d'une galerie de personnages et en particulier, celle de la narratrice avec les trois hommes les plus importants de sa vie, leurs relations et leurs interactions et leurs quêtes individuelles.
Tristan Garcianous fait connaître de façon intime une génération déchirée avec les thèmes éternels que sont ceux de l'amour, la perte, l'identité, les dilemmes moraux et la quête de sens dans un roman long et dense, parfois un peu complexe.
Une lecture exigeante, mais qui en vaut la peine…
Commenter  J’apprécie          190
Collègue de Doumé, amie de Willie et amante de Leibo, Elisabeth Levallois raconte comment les relations - amoureuses, amicales ou intellectuelles - qu'elle entretenait avec les 3 hommes les plus importants de sa vie se sont, avec les années sida, irrévocablement délitées, jusqu'à transformer en haine absolue l'amour que se portaient Doumé et Willie.
Dans le milieu underground parisien, Willie paiera cher son rêve de gloire ainsi que son inconsciente, exubérante et inconséquente jeunesse.

A travers le portrait de 4 personnes, acteurs ou témoins de leur temps, Tristan Garcia rappelle à notre souvenir nostalgique ce qu'ont été les années sida.
De 1980 au début des années 2000, il revisite cette époque gaie et tragique, marquée par l'émergence des mouvements homosexuels et stigmatisée par la maladie.
Une période où l'insouciance a fait place à un débat politisé, médiatisé, conflictuel et générationnel, que l'auteur réussit à aborder avec beaucoup d'à propos dans une langue fortement orale et très contemporaine.
Un premier roman prometteur.
Commenter  J’apprécie          120
Peut-être que "la meilleure part des hommes" c'est Liz, la narratrice. Amie intime de 3 hommes, elle raconte une sorte de chemin de croix , une passion menant à la mort. A travers ces trois hommes - qui sont, je l'ai appris en cours de lecture, inspirés de personnages réels, (voir les autres critiques) - ces hommes, donc, sont les jalons d'une époque, celle de l'émergence du sida, dans le milieu homosexuel parisien des années 80.
Dominique dit Doumé est journaliste à Libé, Jean-Michel Leibowitz dit Leibo. c'est le philosophe, l'intellectuel plein de pirouettes rhétorique et amant de Liz. Willie, William, c'est le marginal homo, beau, météorite. C'est Liz qui fait le lien entre les 3 hommes. Journaliste à Libé, elle aussi, elle présente à Dominique, William personnage fantasque sur lequel le journal veut faire un petit reportage. S'en suit une relation amoureuse entre les deux hommes. Relation qui se terminera sans une haine sanglante. Face à ce couple d'homme, celui non officiel de Liz. de cet amant très, trop intello, elle finira par dire "il y a bien des manières fidèles d'être traître, et des manières bien traître d'être fidèle", irrécupérable donc !
La relation entre ces êtres va culminer dans le premier tiers du roman pour finir par disparaître complètement. Mais avant d'en finir, on assiste aux différentes phases du naufrage. Haine, trahison, indifférence, jouissance malsaine, maladie... Pas le meilleur côté de l'humanité. Un roman qui se lit sans passion malgré tout ce qu'il décrit. Des chapitres de qualité très inégales, certains captivants d'autres très ennuyeux. Sans compter que chacun des trois hommes recèle d'un peu de la pire part des hommes, en lui
Commenter  J’apprécie          70

Écrire un roman sur une période, un contexte socio-économico-sanitaire et une communauté que l'on n'a pas connu est certes une prouesse qui se doit d'être soulignée.
Mais écrire sur un tel sujet, à savoir la traversée des années Sida au sein de la communauté homosexuelle parisienne et ses ramifications politico-intellectuelles nécessite tout de même de se documenter un peu plus que sur la seule biographie des hommes sur lesquels on calque ses personnages…

Dans “La meilleure part des hommes”, Tristan Garcia nous parle donc des années 80-2000, de l”arrivée” du SIDA, de la communauté homosexuelle et des grands figures de l”époque.
Car on identifie facilement, sous les traits de Dominique Rossi, Didier Lestrade (fondateur d'Act Up), sous les traits de William Miller, Guillaume Dustan et sous les traits de Jean-Michel Leibowitz, Alain Finkielkraut.

Le problème est qu'il en parle sans arriver à nous faire ressentir quelque chose.
Je suis également née au tout début des années 80, comme l'auteur, je ne peux donc pas non plus me positionner en experte de cette période mais il me semble qu'elle a été suffisamment riche en codes, en concepts, en tendances, en découvertes, en idéologies, en personnages pour qu'elle “se ressente” quand on en parle.

Là, il n'en est rien.
Le contexte historique et social est grisâtre, en filigrane et les personnages ne réhaussent rien.
Qui pourrait vraiment croire que le narrateur est une femme, journaliste d'une trentaine d'années? Aucune empathie, aucun accent de vraisemblance, voire de vérité dans ce qu'elle est sensée vivre et surtout ce à quoi elle est sensée assister.

Le style est désordonné, on dirait une épreuve non corrigée, l'abus de langage parlé, cru, certainement voulu par l'auteur, finit par lasser, que cela soit l'oeil ou le cerveau.
Tristan Garcia a peut-être voulu faire du Bret Easton Ellis à la française, multipliant les codes sexe, drogue, salissures, sang, trash à souhait mais le problème est que, si le trash d'Ellis fait vendre, c'est parce qu'il y a un vrai talent d'écrivain derrière.

Cet ouvrage m'a donc ennuyé, je me suis forcée à le finir, ce qui m'arrive assez rarement pour être précisé et j'ai eu l'impression qu'on essayait de me faire passer des vessies pour des lanternes.
Non, en rajouter des tonnes sur l'aspect crade et tordus des personnages ne rattrapera pas leur manque de relief de base. Non.

Est-ce à dire qu'il y a tout à jeter ? N'allons pas jusque là, un premier roman reste toujours un premier roman, attendons la confirmation ou l'infirmation du deuxième voulez-vous?
Commenter  J’apprécie          60
Paris n'est pas exclusivement un musée géant, ni un bar à pute. Non, pas seulement, ce fut aussi le théâtre de la communauté gay dans les années 80-90, pour s'effacer lentement mais sûrement les années suivantes. le quartier mythique du marais n'est aujourd'hui plus qu'un ensemble de bistrots et restaurants pour bobos où se retrouvent les hommes amoureux d'autres hommes. Tristan Garcia veut nous raconter par le biais de quatre personnages d'un milieu révolu l'histoire du véritable Paris gay, celui d'il y a quinze ou vingt ans. Non, le jeune auteur ne l'a pas vécu, mais il est suffisamment renseigné et n'hésite pas, avant même que le livre ne commence à nous avertir : « Les personnages de ce roman n'ont jamais existé ailleurs que dans les pages de ce livre. » mais que s'ils nous semblent pourtant si proche de personnes réelles c'est que « plongés dans des situations parfois comparables, personnes et personnages n'agissent pas autrement. ».
La meilleure part des hommes n'est pas un essai, mais bien un roman de fiction, nous voilà tout de suite rassurés. Nous suivrons Élisabeth, femme travaillant dans les pages cultures de Libé et (trop ?) proche du milieu gay. Elle connaît tous les grands penseurs de la société homosexuelle parisienne : Willy, un jeune paumé qui se fera une joie de détruire ce qui l'a construit ; Dominique, la figure du père pour le jeune Willy et patron d'un certain Stand-Up (hum…) apôtre de la prévention sur le SIDA et enfin l'amant de la journaliste, Leibowitz, ancien gauchiste passé de l'autre côté de la barricade et qui finira par soutenir Chirac puis Sarkozy.
Tristan Garcia ne se concentre que sur les personnages antagonistes de Dominique, le patriarche et de Willy, le jeune fou ne voulant que la destruction des institutions, tout en ne tournant qu'autour de la narratrice. La haine de Willy pour Dominique l'amènera bien entendu à sa perte alors que ce dernier renait de ses cendres. Une épopée qui n'a rien d'original, mais l'intérêt de ce premier roman n'est pas là, les véritables héros ne sont autre que le SIDA et les années folles pour la communauté gaie parisienne. Essayant de nous plonger dans les coulisses d'un milieu, qui — comme tous les milieux — fascine et nous permettant d'accepter une histoire N'AYANT de sens et d'intérêt que par son existence, le lecteur y croit sans réellement être convaincu, un peu comme un reportage sur M6. Nous sommes au plein coeur d'un environnement dur, où tous les coups bas sont possibles, où les gentils sont méchants et où les méchants sont gentils, mais où l'ensemble est totalement cloisonné, où tout le monde est à SA place. La psychologie des personnages n'existe pas vraiment, ils ne sont qu'une fonction : le type qui retourne sa veste, le papa rassurant et garant de la bonne morale et le jeune fou se détruisant tout en brisant les personnes autour de lui. le sujet avait tout pour plaire, le tout est d'ailleurs plutôt réussi. Ne manque qu'un peu d'éclectisme.
Tristan Garcia choisit pour nous conter cette histoire un rythme rapide, entrecoupé sans arrêt par un chapitrage trop imposant cassant la construction du roman. le choix n'est pas anodin et renforce le côté télévisuel du roman, nous rappelant que oui, ce livre est une fiction, qu'il ne raconte pas la réalité, comme il nous avait prévenus dès le départ. Reste que ce rythme gâche parfois le récit, nous empêchant de nous y plonger totalement, de ressentir ce qu'éprouvent les protagonistes. Il aurait peut-être été bon de laisser quelques fois l'action brute de côté pour nous émouvoir, pour comprendre, pour nous interpeller.
La meilleure part des hommes est une satisfaisante introduction à un milieu, un de plus, que nous ne maitrisons pas encore, de par sa jeunesse. Mais le récit souffre d'un manque de temps pour que nous y croyions absolument. Un premier roman plutôt agréable dans l'ensemble, mais qui nous laisse une impression d'inachevé et dont le manichéisme est trop important pour en être réellement satisfait. Si vous êtes intéressé par la période et le sujet, vous ne serez surement pas déçu, Garcia vous y promènera et vous prendra par la main pour visiter cet environnement que l'on ne connaît pas.
Lien : http://www.leblogdemanu.com/..
Commenter  J’apprécie          50
Véritable plongée dans le Paris des années 80 aux années 2000, dans sa communauté gay et donc dans son principal fléau, le sida.
Quatre personnages aux activités différentes, journalisme, activiste politique, romancier, témoignent des jeux de haine et d'amour, de relations qui se font et de déchirent entre deux d'entre eux.
Commenter  J’apprécie          40
En premier lieu, je me dois d'ouvrir une petite parenthèse afin de remercier les Editions Gallimard et l'opération Masse Critique / Babélio qui m'ont permis de recevoir cet ouvrage gratuitement en échange d'un billet sur mon Blog ! Je suis ravie d'avoir pu participer à cette opération bien que je craigne après la publication de mon article, de figurer désormais sur une obscure liste noire des blogueuses littéraires bannies définitivement par les Maisons d'édition... pour délit de critique acerbe.




Car j'avoue : je n'ai pas aimé ce roman. du tout.




Entre critiques dithyrambiques et lecteurs affligés, je fais partie des seconds. Bien que reconnaissant de son auteur un jeune homme cultivé, les nombreuses références philosophico-politiques en sont la preuve, je regrette la lourdeur de son écriture qui tourne à l'exercice de style. Texte aux échanges bruts, saccadés, brouillons, c'est écrit comme on parle.




Un réalisme cru porté par un ton faussement décontracté, corrélé par les événements racontés : l'homosexualité, la montée du sida, les déchirements des protagonistes, le sordide de situation. Cette histoire de bohèmes parisiens m'ennuie alors qu'elle devrait me déchirer. le propos de l'auteur sur l'apparition du sida dans le Paris des années 80 et 90, fil conducteur du roman, peine à émouvoir et semble même prétexte à l'écriture de cette prose apprêtée. Un exemple, l'accumulation des surnoms donnés aux personnages, notamment celui de Dominique : Doum, Doumi, Doumé, Doum-Doum ou encore Dom. L'effet escompté est-il d'agacer le lecteur ? Si c'est le cas, je confirme que ça marche.




Comment peut-on mettre une telle distance entre ce sujet éminemment sensible et cette façon de le raconter ? Un parti pris orgueilleux qui à mon sens, fait sonner le glas de la crédibilité du récit.




Conclusion : Pensum rebutant, froid et sans saveur, je suis déçue voire consternée, convaincue que l'auteur s'est bien fichu de son lectorat avec son roman factice.

Lien : http://www.bouquineuse.com/p..
Commenter  J’apprécie          40
de Tristan Garcia
Roman - 305 pages
Editions Gallimard - août 2008
Prix de Flore 2008

Des hommes c'est souvent la meilleure part que l'on retient, parce qu'ils nous l'ont présentée au cours de leur vie. Parfois, la meilleure part des hommes est celles qu'ils ont cachée, tue, enfouie, en dévoilant au contraire leur côté odieux à la face du monde. C'est le cas de William Miller, jeune homosexuel rebelle, provocant, dangereux aussi par son comportement irresponsable. C'est Elizabeth qui nous en parle, qui nous conte la vie de cet homme, et aussi de Dominique Rossi, activiste dans le milieu gay, et enfin de Leibowitz, son amant. Ces trois hommes de sa vie ont connu leur heure de gloire, leur réputation, leur influence dans les mondes culturel, politique ou militant. Mais leurs vies privées, déchirées par les ravages du Sida, des conflits interreligieux, furent le théâtre de passions et de trahisons déchirantes. Elizabeth en est témoin.

Un style parlé très contemporain, une déferlante de dialogues, d'anecdotes, de tranches de vies. de drames. J'arrive pas à dire que j'ai aimé ce livre, loin de m'avoir emballée, j'ai trouvé la lecture assez laborieuse.

Extrait :
"J'étais plutôt seule.
Doumé disait souvent à Will en lui caressant la nuque, lentement : "On est heureux, c'est con, hein, on n'en fout pas une rame."
Il continuait d'écrire des articles pour Libé, mais sa vie c'était Stand désormais. J'avais pris sa place pour le culturel, au journal. J'écrivais un peu sur tout, je travaillais beaucoup.
Je ne sais pas comment ils ont été heureux, c'est précisément le genre de choses privées qui ne sont plus ce qu'elles sont quand on les voit de dehors, quand on en parle et quand on les écrit."

Certains passages m'ont plus laissée admirative.

Extrait :
"Les hommes dont la meilleure part n'est pas le coeur, mais tout autour d'eux, leurs actes, leurs paroles, et tout ce qui s'ensuit, leurs parents, et leurs héritiers - ils se survivent, leur disparition n'est finalement qu'une péripétie de leur plus longue durée, à nos yeux.

Quant à la meilleure part des hommes qui la gardent dans leur coeur, faute de mieux, jusqu'à la dernière heure, elle vit mais aussi elle meurt avec eux."
William est un écrivain provocateur, prônant l'amour sans protection malgré la séropositivité d'un partenaire. Comme lui. Personnage choquant, égoïste en apparence, assumant sa maladie et ses souffrances, refusant tout conformisme, il impressionne. Il semble que seule la narratrice Elizabeth reste la seule compréhensive et indulgente quand tous ses amis et amants sont devenus ses ennemis.
Evidemment très ancré dans la similitude avec l'histoire réelle de la fin du siècle dernier, je l'ai lu sans réaliser à quelles personnes réelles les personnages faisant référence. Seul l'organisme Stand, mouvement de lutte et d'émancipation de l'homosexualité en France, m'a évoqué clairement Act Up. Mais mes connaissances limitées ne me permettaient pas de pousser plus loin les rapprochements.
Il s'avère donc que ce William Miller renverrait de manière implicite à Guillaume Dustan, Leibowitz à Alain Finkielkraut , Dominique Rossi à Didier Lestrade. J'aurai appris des choses.
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
Beaucoup aimé Faber, je me suis donc dirigée vers le premier livre de Tristan Garcia. Je n'ai pas aimé l'écriture. Non concernée par l'histoire de ces homosexuels bourgeois.
Commenter  J’apprécie          30
Les années 80, le sida, le sexe, le milieu homosexuel parisien, Guillaume Dustan... Un chouette livre.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (410) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature LGBT Young Adult

Comment s'appelle le premier roman de Benjamin Alire Saenz !?

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers
L'insaisissable logique de ma vie
Autoboyographie
Sous le même ciel

10 questions
40 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeune adulte , lgbt , lgbtq+Créer un quiz sur ce livre

{* *}