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EAN : 9782864328568
250 pages
Verdier (07/01/2016)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Au début des années soixante-dix, le narrateur avait entrepris des études de médecine abandonnées pour courir les routes d'Espagne à la poursuite d'une carrière de torero. Revenu à des rêves moins chimériques, nous retrouvons le héros au moment où, ses études terminées, commence sa vie de médecin de campagne entrecoupée de séjours à l'internat de l'hôpital de Bordeaux. Nous accompagnons le remplaçant dans les visites improbables à travers le marais vendéen, dans la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le livre il est jaune.

Le livre il fait 251 pages.

Le livre il mesure 14 cm sur 22 cm et son épaisseur c'est 2 cm.

Le livre il a été écrit par François Garcia et c'est Verdier qui l'a publié. En 2016.

Et le livre il est bien, parce que j'ai bien aimé.


J'ai bon là ?


Bon ça va peut-être pas suffire, je vais me faire engueuler par les gens de Masse Critique si j'essaie pas de développer un peu.
Mais c'est pas facile, ça fait des mois que j'ai pas écrit sur un bouquin, et pourtant j'en ai lu, mais je sais pas... L'angoisse de la page blanche peut-être, ça n'arrive pas qu'aux écrivains.


Paco Lorca est un jeune médecin, interne à l'hôpital de Bordeaux dans les années 70, qui est amené à effectuer un remplacement dans le marais vendéen.

Il y est confronté à un monde qui semble appartenir à un autre siècle, dans lequel les visites aux patients peuvent nécessiter une heure de barque le long des canaux, faute de chemins carrossables menant aux fermes en un temps raisonnable.

Le jeune médecin se heurte aux croyances et superstitions ancestrales, incarnées par une guérisseuse que la population locale consulte bien volontiers.

Les patronnes de la laiterie et de la quincaillerie, notables du village, ont de l'ambition et verraient bien toutes deux leur mari accéder à des responsabilités politiques. Elles cherchent donc à s'assurer le soutien du nouveau médecin, qui se retrouve pris bien malgré lui dans cette lutte pour le pouvoir dans un village qu'il commence tout juste à découvrir.

Outre son métier de médecin, Paco a depuis plusieurs années une liaison tourmentée avec Hélène : ils ont besoin de se retrouver mais invariablement se disputent au bout de quelques heures et restent un certain temps sans nouvelles l'un de l'autre.


Le remplacement, c'est donc l'histoire de Paco, son attachement progressif à ce village et à sa population. Alors de cet attachement ou de sa jeunesse et de son envie de découvrir le monde, lequel l'emportera ? Paco décidera-t-il de rester là où le hasard d'un remplacement l'a conduit ?


Non je ne vais pas vous dévoiler la fin, même si ce n'est pas là l'essentiel du livre, on n'est pas dans un roman policier ici...



Mais sans parler de véritable suspense, les pages se tournent bien, on a envie de lire la suite de l'histoire.
Le style n'y est probablement pas étranger : un style très particulier, on trouve beaucoup de très longues phrases dans lesquelles styles direct et indirect sont étroitement mêlés, au point qu'il est souvent nécessaire de reprendre quelques lignes plus haut pour tout saisir.
Ces longues phrases m'ont obligé à lire ce livre de manière quasi boulimique, avalant les lignes et les propositions, de virgule en virgule, dans l'attente du point qui me permettra de respirer avant d'attaquer le paragraphe suivant.

Pour illustrer ce propos, j'ouvre le livre, au hasard, et je copie la première phrase qui me tombe sous la main :

"Où étais-tu, je te cherchais ! formidable Hélène qui dans un retournement prenait la main, moi, où étais-je ? mais attaché à mon piquet, comme d'habitude ! parfois, Paco, la corde est longue de la tête au piquet, non ? pas en ce moment, Hélène, mais toi, aurais-tu un peu de temps à nous accorder ? j'ai senti un silence, une hésitation, elle ne désirait pas me mentir, donne moi quelques jours, le temps de me libérer de plusieurs obligations, professionnelles ? j'ai lâché, elle s'est indignée, bien sûr ! je dois vraiment répondre à ce genre de question ? je n'ai pas insisté, je t'appellerai, Paco, dès mon retour !"

J'ai parfois trouvé ce style fatigant, puisqu'il interdit, à mon avis, une lecture tranquille et à son rythme. Mais c'est en même temps un tour de force puisque ce rythme de lecture, c'est aussi le rythme de l'intrigue qui se déroule, avec ce Paco qui n'a pas un moment à lui.


Pour ma part, une impression tout à fait positive donc... Lu en deux jours, et pas fâché de l'avoir terminé : ensuite, une série de quelques BD, c'est plus reposant.


Merci à Babelio et aux éditions Verdier de m'avoir fait découvrir cet auteur (ainsi qu'une vision qui m'était inconnue de ma Vendée natale !) lors de la dernière opération Masse Critique.
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J'ai reçu ce roman dans le cadre de la dernière Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions Verdier pour ce partenariat.
Le héros et narrateur, Paco Lorca, est un jeune médecin qui partage sa pratique entre l'hôpital et des remplacements à la campagne.
Le coeur de l'histoire se déroule dans les années soixante-dix, dans le marais vendéen, où Paco remplace le Docteur Gloirafeux dans un cabinet aux côtés du fils de celui-ci et du Docteur Lepreux. En fait, on l'envoie surtout faire les visites à domicile et les gardes de nuit où il peut être appelé en urgence dans une ferme isolée à laquelle on accède après trois quarts d'heure de barque... Il découvre la concurrence de la rebouteuse et des superstitions mais s'attache un peu à la région malgré lui. Pris dans la politique du village entre la laitière et la quincaillère qui briguent chacune pour leur mari la fonction de maire, il écoute les conseils de son confrère plus expérimenté.
Mais la vie de Paco c'est aussi son amour intermittent avec la belle Hélène qui lui reproche son manque d'activisme et d'engagement politique.
Ça m'a fait penser évidemment à « La maladie de Sachs » pour le témoignage de la pratique de la médecine mais je crois que c'est avant tout un regard sur une campagne un peu archaïque aux modes de vie en décalage par rapport à la ville.
Une lecture intéressante mais teintée de tristesse désabusée je trouve.
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le remplacement c'est celui que va effectuer Paco, jeune médecin qui arrive dans ce coin perdu de Vendée. Dans ce petit bourg le médecin qu'il remplace est une personnalité, Paco aura du mal à se faire accepter, par contre pas de problème pour ses confrères, il sera celui qui s'occupera de toutes les urgences. On est dans les années 70, le médecin se déplace encore à domicile. Souvent avec sa simca 1000 mais aussi en barque sur les canaux qui quadrillent les marais, de nuit même, accompagné des pompiers. Misère sociale, suspicion, jalousie, solitude, querelles d'égos.... Il a aussi une concurrente "redoutable", la guérisseuse qu'il aperçoit de temps en temps. Celle-ci a une belle clientèle, qui sans le savoir se "nourrit" d'aspirine.
Mêlant humour, avec des personnages hauts en couleur, et drames Paco se débat dans cette nouvelle vie, lui qui rêve du Sud et de taureaux. Son temps se divise entre ce bourg où il débute et l'internat de l'hôpital où il effectue des gardes. Mais comme la vie ne peut être que la confrontation à la maladie, Paco vit aussi une histoire d'amour compliquée avec Hélène qui semble bien mystérieuse.... Les disputes sont fréquentes, les silences lourds.
Mêlant d'ancien engagement politique l'auteur nous perd un peu dans cette histoire où il dévoile peu à peu.
L'atmosphère est lourde, brumeuse, étrange,.. L'écriture nous perd encore plus, j'ai mis du temps à saisir la construction des phrases. Qui parlait? les mots s'enchaînent, les dialogues sont noyés dans ces phrases dont on cherche souvent le sujet pour comprendre. Une fois cette difficulté dépassée j'ai aimé cette écriture dense, comme un long monologue, ponctué de nombreux interlocuteurs. Les dialogues y sont noyés, mais la ponctuation rythme les phrases.
le remplacement nous raconte une époque pas si lointaine dans un roman riche au cœur de la nature et de la vie de gens.
Belle découverte que ce roman, si l'histoire d'Hélène et son groupe d'amis m'a moins passionnée j'ai aimé suivre ce médecin, généreux et attentif.

Merci à masse critique et aux éditions Verdier. Je trouve la jaquette de leur livre très élégante.


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indéniablement le style caractéristique de cet auteur ne conviendra pas à tout le monde mais sans me faire voyager au bout de la nuit la narration m'a renvoyé dans cette France isolée que beaucoup de ma génération ont connue... le maillage émotionnel politico-affectif et les atermoiments de ce pauvre Lorca sont bien rendus... un bon moment...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Le soir même j'ai appelé le service du professeur Lardeur à Bordeaux, au début de sa carrière, un sacré mandarin, celui-là, fils, petit-fils de mandarin, qui avait rompu les amarres depuis 68, un peu plus tard avait fait dans les journaux des déclarations fracassantes au sujet de la contraception, l'avortement, soutenu le projet de la loi de Simone Veil, et les lois de l'Eglise, qu'en faites-vous cher collègue? L'avait apostrophé en réunion plénière, devant tous les étudiants, internes, chefs de clinique et autres professeurs, son ancien ami Chardonneret, l'obstétricien, chaque grossesse comme un cadeau de Dieu, l'enfantement dans la douleur; sont pour moi, cher confrère, des formules imprononçables et, devant la tragédie que traversent certaines femmes je vous invite à évoluer dans vos réflexions, il s'était levé Lardeur, avait joint les mains, sans égarer votre foi, bien entendu ! (p 113)
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C'était curieux, depuis quelques jours ils me réclamaient tous de l'aspirine, des gens du village mais aussi des inconnus venus de bourgs alentour s'étaient présentés à ma consultation avec des motifs futiles, pas leur genre, ils cherchaient des raisons, ce qu'ils voulaient, c'était de l'aspirine ou bien ils me tendaient un bout de papier chiffonné où était inscrit d'une écriture tremblante paracétamol, c'est Francine qui m'a éclairé, ils ont déjà fait le coup au remplaçant, l'an dernier, les médecins du cabinet refusent, ils le savent, alors, ils essaient avec les nouveaux, vous avez au moins compris pour qui est ce trafic ? pour votre concurrente ! elle a ri, elle prépare ses mixtures, mélange des plantes, des bouillies, elle en fait des pâtes, des décoctions, et au milieu, qu'est-ce qu'elle y met ? votre aspirine, docteur ! et le tour est joué ! c'est comme ça qu'elle les soulage, votre amie ! (p.47-48)
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C'était nouveau ce sentiment de faire reculer le mal, de le suspendre un instant, si cela s'était déjà produit à l'hôpital, c'était le fruit d'un travail d'équipe, de la science de mes aînés, de la perspicacité d'un tiers, au mieux y avais-je contribué. Ici, tout seul, face à face avec l'adversaire, c'était différent. (p.69)
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Ici, dans les chambres des adultes, le combat tenait toujours un peu du compromis, ans un halo de fatalité, la responsabilité du patient, le temps de vie qui lui avait déjà été octroyés se mêlaient à la misère, la malchance, un enfant, rien, seule l'innocence. (p.99)
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A l'autre extrémité, au bout du long canal qui sortait du village, se tenaient les rassemblements pleins de fumées et de rites charlatanesques de ma concurrente, la guérisseuse. (p.43)
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