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Critique de Davalian


Bob Garcia nous offre avec le Testament de Sherlock Holmes, une histoire qui propose une approche assez particulière des aventures du Grand détective. Il est difficile de qualifier ce roman de pastiche – bien que l'orientation humoristique ne puisse être négligée – car l'intrigue nous plonge dans un enfer noir, digne des polars les plus sombres.

La narration est habile et s'appuie sur une double mise en abîme. Outre un récit contemporain, retracé par la plume du fidèle John Watson, nous assistons à la lecture d'une aventure passée du célèbre détective racontée… par le même Watson (sans oublier un autre écrivain mystère). La narration indirecte colle donc au canon, propose quelques digressions et des moments assez amusants. Certains passages se retrouveront d'ailleurs dans le récit principal.

Rapidement, le style s'éloigne du pastiche et s'égare dans une intrigue sombre et glauque. Les mises à mort (à la limite du soutenables pour certaines d'entre elles) se comptent par dizaines sans oublier des conséquences tout aussi désagréables (manipulations, vengeance, dépression, peines de morts, emprisonnements…).

La surenchère et notamment un épisode bien particulier qui se déroule dans le caveau d'une grande famille ne laisse guère de place au doute : cela n'est pas du Sherlock Holmes. Même en ayant l'estomac bien accroché, ces passages auront de quoi choquer, déranger (même les plus aguerris). D'ailleurs, tout cela lasse assez rapidement d'autant que certaines pistes sont franchement ridicules.

Par voie de conséquence, le récit en souffre assez rapidement. Les trésors d'originalité déployés par l'auteur tombent rapidement à plat. C'est même avec satisfaction que l'on tourne la dernière page de ce roman assez long.

L'écriture fluide et percutante de Bob Garcia, les surprises qu'il nous offre, notamment la participation active de Houdini et de Aleister Crowley, une exploitation originale de la mort du protagoniste, les mises en abîme ne peuvent être oubliées. Dommage qu'elles soient sacrifiées sur l'autel d'une violence déplacée et surdimensionnée.

Il est donc difficile de trouver un public pour ce roman, qui n'est ni mauvais, ni bon, mais entre les deux. Tout dépendra de vos attentes et de quelques nécessaires mises en garde liminaires cela dit.
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