Froideur, noirceur, aucun espoir dans cette pièce !
Le mari de Bernarda est mort, la laissant seule avec ses cinq filles et une servante, La Poncia." Pendant les huit ans que durera le deuil, l'air de la rue ne doit pas pénétrer dans cette maison", décrète -t-elle, haineuse.Car c'est la haine qui règne chez elle, tout comme dans son entourage.Les mots de sa servante en son absence sont pleins de fiel et de rancoeur, pour parler d'elle, de sa dureté, de son avarice.
Ses filles semblent résignées, sauf une, Magdalena, qui regrette tant son père et ne veut pas subir le joug maternel." Tout plutôt que mourir jour après jour dans ce caveau.", affirme-t-elle.Cela la conduira à une solution extrême.
Dans cette société espagnole campagnarde close sur elle-même, en ce début de vingtième siècle, Lorca nous expose une famille, ployant sous l'autorité matriarcale,la religion vécue comme une obligation, une famille condamnée à souffrir en silence ou à se révolter par un silence définitif.
C'est effrayant de vérité,cruel dans les mots, mais aussi nimbé de poésie.Une pièce qui marque l'esprit et fait frissonner.
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Facile à lire et très bien écrit (même si je le lis en traduction). Ce huis-clos entre une mère tyrannique et ses 5 filles n'est pas étouffant car la présence, jamais physique, d'un homme exarcebe les passions et les entrées et les sorties ! Il y a beaucoup de bruit et de fureur jusqu'au drame final.
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