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Romancero Gitan, c'est un regroupement de 18 poèmes. Ceux-ci sont beaucoup plus longs et ont une forme rimée et cadencée beaucoup plus classique que ceux auxquels le poète nous a parfois habitués. C'est bien moins expérimental quant à la forme.

Quant au fond, par contre, aïe, aïe, aïe, on est exactement dans le même registre qu'avec les Poèmes du Cante Jondo et c'est insupportable, très pénible à lire en ce qui me concerne. Heureusement que cette édition propose les poèmes en version originale, mais quand même…

Selon moi, il n'est pas question de lyrisme : Federico Garcia Lorca nous jette en pleine face l'âpre vie des gens, la noirceur crépusculaire, une célébration triste de l'Andalousie, de ses meurtres incessants et sans nombre. À longueur de poèmes, il n'est question que d'assassinats, que de coups de couteau, que de massacres ou de viols, que de sang, que de règlements de comptes, que de gens bafoués, que de morts injustes et inutiles. C'est déprimant au possible et ça s'accorde si mal avec ma conception de la poésie et du lyrisme !

Désolée, Señor Gacía Lorca, mais je n'ai pas du tout envie de lire des trucs comme ça, ni cette Andalousie-là. Cette poésie ne me fait pas du tout, mais alors pas du tout rêver ; elle ne m'enchante pas ; elle me dégoute et me désespère. Ce n'est jamais la fine dorure que j'attends, la belle broderie de mots, l'invitation à la rêverie, à l'enivrement et à l'extase qu'elle est censée être.

Les coquelicots qui fleurissent sur les chemises blanches, ça va cinq minutes, mais à longueur de poèmes, ça finit par faire beaucoup de boudin et la charcuterie, c'est pas trop mon truc !... Bref, ce Romancero Gitan n'est pas du tout pour moi mais souvenez-vous que ce que j'exprime ici n'est que mon avis, un tout petit gitan d'avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Voy con las palabras de Federico GARCIA LORCA. Vivo un viaje muy extraño con ello. Me conduce en otro lugar. Así que trate de sentir lo que está el alma gitana. La oye en el canto de los árboles, en el espectáculo del amanecer, y en los ojos de los caballos. Pero huya como el viento, desaparece como la luna detrás de los nubes.

Voy con las palabras de Federico GARCIA LORCA y entiendo que lo que llama “el alma gitana” no dejarse domar sino se muere. El alma gitana no se entiende, es evanescente y frágil como la libertad. El alma gitana es como un lobo: salvaje y libre.

Escucho Federico GARCIA LORCA y quedo el alma gitana escaparse con la última página del libro, con la última palabra, para que ella puede vivir siempre.

Explications ! Non je ne suis pas tombée sur la cabeza ! Il y a de cela quelques temps j'ai lu El libro de arena en VO et j'ai été dans l'impossibilité d'en faire un billet. En français les mots ne venaient pas. En échangeant sur le sujet avec Paul, notre caméléon préféré je me suis retrouvée embarquée dans un « mini challenge » : lire tous les deux un livre en VO, en espagnol donc, et le commenter en VO aussi puisqu'en français mon cerveau fait un blocage ! Top là.

Je me suis donc procurée, ainsi que Paul, Romancero Gitan : d'un côté le texte en VO de l'autre le texte en français et là j'ai réalisé plusieurs choses. D'abord que traduire de la poésie était tout un art je salue donc le travail d'Alice Becker-Ho, ensuite que la traduction aussi bonne soit elle entrainait fatalement une perte. Ici c'est la perte du rythme qui m'a sauté aux yeux.

Ainsi, par exemple :
Huye luna, luna,luna.
Si vinieran los gitanos,
Harían con tu corazón
Collares y anillos blancos.
Devient:
Lune, lune, lune va-t-en.
Car si surgissaient les gitans
Avec ton coeur ils forgeraient
Colliers et bagues d'argent.

Dans la version espagnole la première phrase se précipite et coule comme l'eau d'une rivière tandis que dans la version française elle bute sur le « t » de « va-t'en ». Les deux phrases suivantes en espagnol donnent l'impression de marquer le pas comme les sabots d'un cheval, alors qu'en français les nombreux « s » dans la phrase la rendent plus difficile à prononcer. Enfin, la dernière phrase en espagnole se dit d'une traite comme la première tandis qu'en français le temps est marqué très différemment.
En espagnol la fluidité et le rythme des mots sont magiques. La rythmique est très différente tantôt cadencée comme un cheval au pas, tantôt se déversant en flot à l'allure d'un troupeau de chevaux lancé au galop. En français le texte demeure très beau mais le rythme est différent et la fouge s'en trouve brisée dans son élan. Je suppose que si on faisait l'exercice inverse avec un poème de Victor Hugo par exemple traduit en espagnol, il y a de grandes chances pour que le texte soit plus agréable en français car il a été pensé en français chaque mot pesé et choisi tant pour son sens que pour son rythme. Quoi qu'il en soit ce petit livre mérite d'être lu ! Je ne lis quasiment pas de poésie mais j'ai fait trainer en longueur cette lecture car je n'avais pas envie de quitter cet univers tellement riche et magique.
Maintenant je file lire la critique certainement plus déjantée que la mienne dEl camaleon barbudo. Arrrrrrrrriba !
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Une poésie sauvage comme une gitane, « ne vois-tu la plaie que je porte depuis la poitrine jusqu'à la gorge ? Roses brunes j'en vois trois cents qui parsèment ton plastron blanc. Ton sang s'égoutte et l'odeur même jusqu'à ta ceinture s'imprègne ». Sauvage comme l'odeur du musc, l'odeur nard et des baies de myrte.

Une poésie mystérieuse voire mystique qui évoque, parfois invoque, tous les saints d'Andalousie, Saint Christoballon, Saint Michel (Grenade), Saint Raphaël (Cordoue), Saint Gabriel (Séville), Sainte Olalla, …

Une poésie douloureuse comme le chant de la gitane, en proie au « mal éternel des gitans mal solitaire intègre et pur ! Mal secret des courants obscurs et petit matin confondant ! ».

Une poésie sensuelle comme la lune « aux deux bras écartés qui découvre lubrique et pure ses deux seins de métal dur », ou quand « au dernier tournant des rues j'ai touché ses seins dormants mais vite éveillés pour moi, grappes de jacinthe écloses ».

Une poésie fougueuse comme les chevaux, vive comme les flammes du feu dans la nuit, « comme ces gitans, émergeant du champ d'oliviers, cuivre et songe », violente comme ces couteaux qu'on n'hésite pas à sortir.
Garcia Lorca écrivit « tel que je suis, je dois vivre : comme un gitan authentique ». Pas étonnant donc que sa poésie soit, elle aussi, gitane.

Plus prosaïquement je relève un point négatif de la présente édition (édition bilingue chez Point) : la traduction en rimes alors que le texte en espagnol n'est pas en rime. C'est dommage parce que ça donne un côté tout à fait artificiel à la poésie, un côté forcé. En lisant, j'ai eu cette impression d'entendre chanter faux.

Mais aussi un point positif pour les nombreuses annotations sur la culture andalouse et gitane, les repères biographique, les extraits de la correspondance de l'auteur, bref autant d'informations qui jettent un éclairage bienvenu sur cette oeuvre, pas toujours évidente à saisir tant elle est riche en références et aussi en symboles.
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Quel plaisir sans cesse renouvelé de pouvoir lire de la poésie en version bilingue !

Ces poèmes gitans vous dépaysent et vous emmènent loin du quotidien.

Je ne suis pas très originale : mon préféré est La romance somnambule.
"Verde que te quiero verde. Verde viento. Verdes ramas"
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Énième lecture de ce livre composé de dix huit poèmes, parfois écrits- comme l'indique son nom "romancero"- en octosyllabes.
L'édition bilingue aide le lecteur, il est parfois plus facile de comprendre l'esprit du Poète en lisant l' oeuvre dans la langue originale mais parfois aussi plus aisé en lisant la traduction française. Circuler entre les deux idiomes est très intéressant.

De prime abord nous pourrions voir un tout composé d'éléments disparates mais c'est bien l'harmonie que cherche Lorca. Sans concession. L'âme de l'Espagne andalouse nous est offerte sans filtres mais enrobée dans un fort symbolisme ésotérique. Lorca devient une sorte de Gaudí de la poésie.

Qu'est-ce donc que cette Andalousie chérie et honnie...? Celle des croyances mystiques mêlées au christianisme catholique, ses saints, ses martyrs, son flamenco, sa fête, ses gitans, mais aussi son conservatisme/traditionnalisme politique et religieux. Ce dernier exige que le "gitan" reste à sa place.
Mais Lorca revendique son droit à la parole, engagée et poétique, lyrique même. Il est Libre et Lumière, Amour et Jeu. Il joue avec le feu, et aime le faire, c'est là tout son talent. Impertinent et brillant. Lorca voit, transcrit, transporte. Il distille ses connaissances en de puissants poèmes. Il a tout juste trente ans à la publication de ce Romancero gitan.

Grenade, Cordoue, Séville, pour ne citer que ces trois andalouses, ne seraient pas ce qu'elles sont sans avoir vu Lorca passer dans leurs ruelles, écrire sur leur dos pour les sublimer.

Magistral. Magique, tout autant.

Recueil relu avant d'ouvrir le roman de S. Mestre, Ainadamar, la fontaine aux larmes, qui relate des moments importants de la vie du poète et sa fin tragique.

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C'est une poésie lyrique très belle. J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour les poètes qui parviennent en quelques mots à créer une atmosphère chaleureuse, même si souvent la tristesse exsude de ces textes. La poésie a une palette de couleurs qui permet toutes les audaces, en vers, en prose. C'est le premier recueil que je lis de cet auteur. Je découvre donc la littérature espagnole d'une magnifique manière. La sensualité hispanique est-elle un fantasme ?
Je vous laisse le découvrir grâce à Federico Garcia Lorca.
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Un immense poète...
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Romancero gitano fut un fidèle compagnon de route et un guide spirituel permettant de pénétrer le glorieux héritage andalous. Violence, drame et masculinité triomphent ici. le sang coule, la chaleur mouille les fronts tannés, et les âmes douloureuses pleurent toutes leurs souffrances. Par un style symbolique et métaphorique empreint de sensualité, Lorca donne vie aux images oniriques de notre inconscient collectif. Lyrisme et musicalité nous envoutent.

Considérée comme une production littéraire majeure, ce recueil d'inspiration judéo-gitane est une illustration de l'esthétique de la génération de 27 composée d'auteurs espagnols souhaitant partager leurs idées novatrices. Romancera gitano n'est pas un pastiche des coplas espagnoles (chants similaires à nos chansons de geste) mais bien plutôt une sorte de greffe entre cette tradition populaire et l'esthétique avant-gardiste européenne du surréalisme qui marquera ensuite un tournant dans l'oeuvre du poète.

Les thèmes des romances espagnoles sont revisités : le monde gitan, l'Histoire d'Espagne, des références bibliques et la personnification d'éléments naturels. La lune symbole de mort côtoie les Tziganes, Amnón et Thamar (personnages bibliques), ou encore St Joseph. Une autre caractéristique de la romance est sa métrique poétique avec des vers en octosyllabes assonancés au vers pair. Cela donne une poésie narrative, délicate invitation au chant. Si l'auteur ne l'évoque pas directement, le texte m'a rappelé le tragique Flamenco sévillan aperçu au détour d'une Peña lorsque la nuit bat son plein et que les touristes éreintés regagnent leurs hôtels. La musique, les visages et le mouvement des corps sont une incarnation du drame au même titre le romancero gitano.

Lorca explore l'âme gitane et la délicate infusion de son héritage culturel dans l'Espagne méridionale. Mais notons que la symbolique du gitan est ici bien plus vaste que l'ethnie à laquelle le mot réfère. le gitan de Lorca est un être massacré, opprimé et privé de liberté. Au-delà du folklore, ce mot revêt une noblesse d'âme universelle renfermant toutes les souffrances de la condition humaine et l'élevant au rang de mythe.

Subtile complainte pour l'Espagne de Lorca, elle-même sous le joug d'un régime dictatorial qui condamnera le poète à mort quelques années plus tard.

En parallèle de cette réalité tragique, l'Andalousie c'est aussi des rires, des couleurs, des voix qui portent, du partage... La vie dans ce qu'elle a de plus joyeux. Les bars des quartiers sévillans de Triana ou de Santa-Cruz sont de véritables lieux de vie d'où se dégage une rumeur incessante et gaie. Je garderai en mémoire une explosion de couleurs dans le ciel, sur les murs, les étales, et les robes.
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Je ne suis pas expert en poésie et c'est certainement le genre littéraire que j'apprécie le moins. Heureusement que l'édition est bilingue. On voit bien le rythme des poèmes en espagnol, même si on ne le comprend pas. Ce rythme est malheureusement presque totalement perdu à la traduction française. de même, la traduction n'étant pas littérale, je trouve qu'on perd certaines images du poète par choix du traducteur. D'où une note moyenne.
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Romancero gitan explore la culture des gitans de l'Andalousie. Lorca célèbre la culture tzigane dans toute sa gloire. Les poèmes évoquent la sensualité, le caractère dramatique de la réalité des nomades et la violence de leurs rapports avec la société. La plume est étonnante, originale. L'imagerie libre et forte. de la haute voltige poétique.

Présentation du poète ☟
Lien : https://alextheriault.com/cl..
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